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ephésiens

  • Le Christ donne à l'Eglise des personnes

    (26.1.2003) Ephésiens 4

    Le Christ donne à l'Eglise des personnes

    Matthieu 13 : 31-32.   Ephésiens 4:1-6.    Ephésiens 4: 7 et 11-16

    télécharger le texte : P-2003-01-26.pdf

     

    Chères paroissiennes, chers paroissiens,

    Un des principes fondateurs du protestantisme est le recours à la Bible comme première et dernière instance pour dire le "vrai" en matière de "doctrine", de ce que nous avons à penser et à croire. L'Ecriture seule [sola scriptura] est la mesure, le tuteur, l'inspiration pour définir notre foi, notre vision de Dieu et ce que doit être notre service.

    Tout ce que nous avons construit et construisons encore — en tant qu'individu ou en tant qu'Eglise — doit être évalué, examiné, critiqué ou rénové [réformé] en fonction de ce que la Bible nous dit.

    Dans un temps où le travail de l'Eglise est de plus en plus souvent remis en cause — cela a été le cas du travail missionnaire, le travail de l'Eglise en dehors de nos frontières; c'est le cas depuis la mise en place d'EaV pour notre travail, ici, en interne — il est important de relire dans la Bible les textes qui nous parlent de l'Eglise comme celui d'Ephésiens 4.

    Avant d'aborder le contenu très riche de ce texte, j'aimerais rappeler cette phrase célèbre du théologien catholique Alfred Loisy : "Jésus annonçait le Royaume et c'est l'Eglise qui est venue." On entend souvent cette phrase dite sur un ton désabusé, comme si l'Eglise était un échec par rapport à l'annonce du Royaume. Ce n'est pas ce que voulait dire Alfred Loisy.

    Le décalage existe entre le Royaume et l'Eglise, mais l'important : c'est que nous en soyons conscients, pas que nous pleurions sur ce décalage. Le Royaume est encore devant nous, comme un but et une espérance. l'Eglise est présente, non comme un but, mais comme un moyen.

    Jésus proclamait la venue de son Règne, l'Eglise est la communauté de ceux qui l'espèrent et l'attendent (mais pas les bras croisés). Comme l'arbre de la parabole qui vient d'une graine insignifiante, l'Eglise est promise à la croissance à partir de nos personnes, même si nous nous considérons comme insignifiants — ce qui n'est pas le regard que Dieu a sur nous.

    Le texte d'Ephésiens 4 nous rappelle d'abord l'unicité de Dieu qui nous appelle à l'unité des croyants dans la communauté. Cette unité — un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême — est le fondement de la communauté.

    Cette unité ne se fait pas dans l'uniformité. L'unité est l'attachement à la même source qui est le Christ et au même but qui est la proclamation de la bonne nouvelle. Entre la source et le but se trouve la diversité des personnes et des chemins.

    "Le Christ a fait des dons particuliers, il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, évangélistes, pasteurs, catéchètes, etc..." (Eph 4:11).

    Le Christ donne à l'Eglise des personnes avec chacune des particularités et des compétences différentes pour faire croître l'ensemble. L'Apôtre parle là de "peuple de Dieu" puis de "corps." L'Eglise est avant tout une communauté, une communauté qui est invitée — d'abord dans le concret — à se soutenir, se supporter les uns les autres.

    L'Apôtre ne plane pas dans les nuages, il sait les difficultés à être ensemble. Mais il ne doute pas de la générosité de Dieu, il sait les dons du Christ. Ces personnes données à l'Eglise — dans l'énumération qui est faite — ont pour tâche la proclamation de la Parole.

    L'Apôtre n'a pas le souci de structurer l'Eglise. L'unité de l'Eglise ne repose pas sur son organisation, mais sur l'Evangile partagé dans la communauté. Les vocations des uns et des autres — et chacun trouve sa vocation particulière — ont pour buts le service chrétien et la progression dans la foi. Deux buts différents, mais indispensables l'un à l'autre : l'action et l'enrichissement de l'être. La progression de la foi nourrit le service et le service apporte à la foi la dimension de l'amour fraternel.

    Aujourd'hui, nous recevons deux personnes qui sont parties — au nom des Eglises de chez nous — au Cameroun. Je pourrais ici vanter leur vocation et leur service, leur travail et leur engagement. J'aurais peur de le faire — non pas parce qu'ils manqueraient de l'un ou de l'autre, mais parce que cela nous sert trop souvent d'alibi pour cacher ou dévaloriser notre vocation personnelle.

    Il n'y a pas besoin d'être missionnaire au loin ou occuper la chaire comme ministre pour pouvoir se dire qu'on a une vocation. La vocation n'est pas réservée à quelques-uns ! C'est l'ensemble du peuple de Dieu qui est appelé à grandir afin que chacun puisse parvenir à ce que l'Apôtre appelle : le stade d'adulte dans la foi.

    L'adulte dans la foi est celui qui a trouvé des repères suffisamment solides pour ne pas être ballotté au gré des différentes affirmations qu'il peut entendre autour de lui.

    Etre adulte dans la foi, c'est savoir ce qu'on a soi-même reçu du Christ et savoir trouver sa place dans la communauté — c'est-à-dire être conscient de sa vocation et du lieu de son service.

    Dans la communauté, où s'exerce un seul baptême, nous sommes tous des baptisés égaux dans l'amour reçu du Christ, et tous également porteur d'une vocation, pour des fonctions diverses.

    En ce dimanche missionnaire, où nous prions pour l'avancement du Règne de Dieu, où nous consacrons une partie de nos biens à soutenir le ministère de ceux qui partent à l'étranger, au travers du Département Missionnaire, n'oublions pas notre responsabilité personnelle d'agir ici, dans notre vie de tous les jours pour faire rayonner l'Evangile.

    "Ainsi — comme le dit l'Apôtre — lorsque chaque membre agit comme il le doit, le corps entier grandit et se développe par l'amour." (Eph 4:16)

    Amen

    © Jean-Marie Thévoz, 2021

     

  • Ephésiens 3. Soyez enracinés dans l'amour.

    Ephésiens 3
    14.11.2010
    Soyez enracinés dans l'amour.
    Jean 15 : 9-13,  Ephésiens 3 : 14-19

    Téléchargez la prédication : P-2010-11-14.pdf


    Chères paroissiennes, chers paroissiens, chère famille,
    Nous avons vécu le baptême de NN, un bébé de 6 mois. Il est venu au monde, fragile comme tous les nouveaux-nés, et sa vie dépend des soins que vous lui prodiguez. La vie humaine, comme toute vie sur notre planète, est fragile et vulnérable. Et nous faisons tout ce que nous pouvons pour la protéger, pour que les enfants grandissent sainement, en bonne santé. Mais comme tous les parents, nous avons nos inquiétudes et nous faisons le vœu que tout aille bien. Fragilité physique du début de la vie et de l'enfance.
    On se dit qu'arrivés à l'âge adulte, c'est bon. Pourtant, si nous regardons nos vies, notre vie personnelle, nous n'avons pas perdu nos vulnérabilités. Elles se sont simplement déplacées. Comme adultes, surtout comme jeunes adultes comme vous, on ne se soucie pas trop de sa santé, la fragilité est plus intérieure : vais-je réussir dans mes entreprises, dans mon travail, dans ma vie de couple, dans ma vie familiale, dans l'éducation de mes enfants ? C'est la difficulté d'être reconnu, apprécié, aimé tel qu'on est.
    Cette quête de l'amour nous agite, nous préoccupe. Et puis avec l'âge, les soucis de santé reviennent, l'angoisse de vieillir, d'arrêter de travailler ou de devoir peut-être quitter son chez soi pour l'EMS. Sommes-nous condamnés à être toujours en souci, à être toujours vulnérables et malheureux ? N'y a-t-il donc rien à faire ? Ne peut-on vivre en paix ?
    C'est aussi ce que vivent les gens à qui l'apôtre Paul écrit à Ephèse. Et Paul prie pour eux, pour qu'ils puissent cesser de vivre dans l'angoisse de leur vulnérabilité. Pour qu'ils puissent être comblés de plénitude. Dans sa prière, Paul rappelle d'abord le lien fondamental qui nous relie à Dieu. Dieu est Père, et par là, l'origine de toute famille. La filiation, le lien qui unit les générations, est en même temps l'image et le modèle de l'amour. L'amour humain est l'image de l'amour que Dieu a pour nous. L'amour divin est le modèle de l'amour que nous pouvons avoir les uns pour les autres.
    Après avoir posé cette équivalence, ce rapport, Paul développe ce qu'il demande à Dieu pour nous. Il demande d'abord que Dieu fortifie notre être intérieur. Il y a deux manières d'être fort : soit avoir une armure autour de nous, une armure qui nous empêche d'être blessé par l'extérieur, soit renforcer notre intérieur pour que les coups du destin ne détruisent pas quelque chose de vital en nous.
    L'armure a cet inconvénient que — si elle nous protège — elle nous empêche aussi d'être touchés, elle nous prive des caresses de la vie. Aussi est-il préférable de renforcer son être intérieur pour supporter les chocs et continuer à être sensibles, capables d'être touchés, de ressentir et de partager.
    Ce renforcement intérieur, Paul le voit comme possible en laissant le Christ habiter en nous, en se laissant insprier par le vie du Christ. Et Paul explique ce que cela veut dire en disant — ce qui me semble être le centre de son message — "soyez enracinés dans l'amour." (Eph 3:17)
    Le mot "enraciné" qui est utilisé ici par Paul, c'est le mot qui a donné "rhizome" en français. Les iris ont des rhizomes, les bambous aussi. Le pasteur qui a habité la Cure avant moi avait planté un bambou dans le jardin. Maintenant, il y a un bosquet et les rhizomes font des repousses trois mètres plus loin. Quand j'essaie d'ôter ces rhizomes, je dois prendre la bêche et la hache. Je peux vous dire que ces bambous sont enracinés !
    Et bien, Paul nous dit "soyez enracinés dans l'amour" aussi fortement que les bambous. Si vous êtes enracinés dans l'amour, c'est pour que vous soyez comblés de toute la plénitude de Dieu. Paul ne demande pas cela pour que Dieu soit content ! Non, c'est pour que nous soyons comblés, pour que nous soyons heureux, pour que nous soyons délivrés de l'angoisse, des soucis que nous envoient constamment nos fragilités et nos vulnérabilités.
    Et Paul dit quelque chose de cet amour dans lequel nous enraciner. Il aimerait nous en faire connaître toutes les dimensions : la largeur, la longueur, la hauteur et la profondeur. Ce sont les quatre dimensions de l'espace.
    La largeur, c'est ce qu'il y a à notre droite et à notre gauche, ce qu'il y a à nos côtés. De chaque côté, pour nous entourer, il y a de l'amour, de l'amour qui vient de Dieu.
    La longueur, c'est ce qu'il y a devant et derrière nous. C'est la longueur du chemin parcouru. C'est l'amour que vous avez reçu de vos parents. C'est la longueur du chemin qui s'étend devant vous, c'est tout l'amour que vous allez donner à vos enfants, à vos petits-enfants ou arrière-petits-enfants.
    La hauteur, c'est tout ce qu'il y a au-dessus de nous, un espace qui nous surplombe, mais aussi un espace vers lequel nous élever.
    La profondeur, ce sont tous les abîmes qui se trouvent sous nos pieds. Ce n'est pas un vide vertigineux, puisque là aussi Dieu y met de l'amour pour que nous ne sombrions pas. Il fait un pont d'amour au-dessus du vide pour que nous puissions traverser, avancer, progresser.
    Oui, chers amis, il y a de l'amour tout autour de nous, à côté, devant et derrière, au-dessus et au-dessous de nous. Pourquoi ne pas ouvrir les yeux et nous en rassasier ?
    Paul prie pour que nous y ayons accès, pour que nous acceptions de nous relier à cette source d'amour que le Christ nous a montrée, par ses paroles, par ses gestes, par sa vie. Il a consacré sa vie à nous monter que cette source est accessible, disponible, infinie.
    Allons-nous passer à côté et garder nos angoisses, ou bien allons-nous découvrir toutes les dimensions de cet amour pour accéder à la plénitude que Dieu veut nous offrir ?
    Amen
    © Jean-Marie Thévoz, 2010

  • Ephésiens 1. Série Calvin (5). Une Eglise pour nourrir les croyants.

    Ephésiens 1

    30.8.2009
    Série Calvin (5). Une Eglise pour nourrir les croyants.
    Eph 1 : 18-23    Mt 13 : 24-30

    "L'Eglise est le corps du Christ, c'est en elle que le Christ est pleinement présent, lui qui remplit tout l'univers" nous rappelle la lettre aux Ephésiens (Eph 1:23). Lorsque nous regardons l'Eglise, les Eglises, dans le monde ou chez nous, peut-on s'empêcher de se demander si nous atteignons cet idéal ? Est-il si évident que "le Christ est pleinement présent" dans l'Eglise ?
    Cette question ne tient pas à notre époque uniquement. Calvin y était déjà confronté et cherchait dejà une réponse : où se trouve l'Eglise de Jésus-Christ ? Déjà il se demandait comment penser l'Eglise entre ce qu'on en voit et ce qu'on en espère, entre ce qu'on en voit et ce que l'Ecriture nous en dit, entre sa réalisation actuelle et les promesses qui reposent sur elle.
    En premier lieu, Calvin va proposer de faire une différence entre l'Eglise visible et l'Eglise invisible. L'Eglise visible, c'est celle que nous voyons. L'Eglise invisible, c'est celle que Dieu voit, mais qui nous échappe.
    L'Eglise invisible, c'est l'Eglise au-delà du temps et de l'espace, qui rassemble ceux que Dieu a choisis. C'est la "communion des saints" du Credo. Cette Eglise est connue de Dieu seul.
    L'Eglise visible, c'est celle que nous découvrons dans les communautés locales, dans les circonstances historiques, faite d'hommes et de femmes aussi imparfaits qu'aspirants à recevoir l'amour de Dieu. C'est la communauté des pécheurs et la communauté des appelés. Personne ne peut s'y arroger le droit d'y désigner le bon grain ou l'ivraie. "Il appartient à Dieu seul de connaître ceux qui sont les siens" dit Calvin (IRC* IV, 1,8).
    Bien sûr, cette Eglise visible n'a rien de commun avec la gloire de l'Eglise invisible, mais Calvin nous recommande de ne point la mépriser : c'est la seule Eglise que nous connaissons, c'est pour elle que le Christ est mort et c'est elle qu'il cherche à sauver.
    Ensuite Calvin explique que l'Eglise fait partie des "aides extérieures" que Dieu a voulu pour venir "soutenir notre faiblesse" (IRC IV, 1,1). L'Eglise est le moyen que Dieu a mis en place pour que nous puissions grandir dans la foi. Calvin précise : "Nous voyons que Dieu, bien qu'il puisse élever en un moment les siens à la perfection, les veut néanmoins faire croître petit à petit sous la nourriture de l'Eglise." (IRC IV,1,5).
    L'Eglise a deux moyens à sa disposition pour nourrir les fidèles, ce sont la prédication de l'Evangile et les sacrements du baptême et de la cène. Prédication et sacrements sont les signes de la véritable Eglise. Je cite le Réformateur : "Partout où nous voyons la Parole de Dieu être purement prêchée et écoutée, les sacrements être administrés selon l'institution du Christ, là il ne faut nullement douter qu'il y ait Eglise." (IRC IV, 1,9).
    Calvin peut assurer qu'il y a une véritable Eglise s'il y a prédication de la Parole de Dieu et administration des sacrements, parce qu'il est convaincu que le saint-Esprit est présent dans l'Ecriture sainte et que l'écoute de la Parole de Dieu porte des fruits indépendamment des personnes qui prêchent ou administrent les sacrements. Calvin fait ici toute la place à l'œuvre de Dieu. C'est lui qui ouvre les cœurs, c'est lui qui convertit, c'est lui qui sanctifie.

    Mais si Dieu fait tout, à quoi sert l'Eglise ? Eh bien, Calvin souligne que Dieu a choisit de travailler par l'intermédiaire de son Eglise et des humains. Il ne faut donc pas mépriser l'Eglise visible et les moyens pratiques à mettre en œuvre. C'est pourquoi Calvin mettra beaucoup d'énergie à organiser l'Eglise de Genève.
    L'Eglise a un rôle de mère pour le croyant, et pour dire cela, Calvin a des phrases que l'Eglise catholique ne renierait pas ! "L'Eglise est la mère de tous ceux dont Dieu est le Père" (IRC IV, 1,1). "Hors le giron de cette Eglise, on ne peut espérer la rémission des péchés ni aucun salut" (IRC IV, 1,4).
    La nouveauté de Calvin, je crois, c'est de définir l'Eglise par sa colonne vertébrale et pas par ses frontières extérieures. En faisant la différence entre Eglise visible et invisible, Calvin anéantit toute idée de pouvoir définir qui est dans ou hors l'Eglise, qui est élu ou non élu. Calvin nous dit, en quelque sorte, que l'important c'est de se diriger vers le centre, vers l'essentiel — qui est le Christ — peu importe le chemin ou la distance qu'il reste à parcourir.
    Chacun doit avancer sur son chemin et l'Eglise lui offre des possibilités de sanctification, d'édification à travers la prédication et les sacrements. Reste qu'avec cela, l'Eglise demeure imparfaite et même, parfois, un mauvais exemple. Calvin accepte cela, tout en le regrettant. Mais il met en garde ceux qui voudraient une Eglise de purs, de gens moralement ou doctrinalement irréprochables. L'Eglise est là pour notre sanctification, mais elle ne repose pas sur la sainteté de ses membres.
    Calvin est  très attentif à l'unité de la communauté, il ne faut ni exclure, ni s'exclure soi-même, parce que le jugement des cœurs n'appartient qu'à Dieu. L'Eglise ne doit donc pas devenir un lieu de jugement, mais rester un lieu où l'on vient se nourrir, se fortifier, trouver du courage.
    L'Eglise est une communauté humaine, d'entraide, parce qu'elle est pleinement habitée par la présence du Christ.
    Amen

    * IRC VI, 1, 8 = Jean Calvin, Institution de la Religion Chrétienne, livre IV, chap. 1, § 8.
    © Jean-Marie Thévoz, 2009

  • Ephésiens 4. Unité dans la diversité, déjà en Dieu

    13.1.2008

    Gn 18 : 1-5    Matthieu 3 : 13-17    Ephésiens 4 : 3-6

    Chères paroissiennes, chers paroissiens, chers catéchumènes,
    Il y a 15 jours, 40'000 jeunes se réunissaient à Palexpo-Genève pour vivre une expérience de foi autour des frères de Taizé. Ces jeunes venaient de toute l'Europe, mais en majorité des pays de l'Est. Accueillis dans nos paroisses, dans nos familles, ces jeunes, catholiques, orthodoxes ou protestants, partageaient une quête spirituelle, de confiance et de paix.
    Ils se sont rassemblés au-delà des frontières que tracent autant nos pays que nos Eglises. Je les ai vu réaliser cette parole de la lettre aux Ephésiens : "Efforcez-vous de maintenir l'unité que donne l'Esprit-Saint, par la paix qui vous lie les uns aux autres." (Eph 4:3)
    Cette unité se voyait dans l'état d'esprit — pacifique et joyeux — de ces jeunes, sans qu'ils ne renoncent à leurs différences, à leur diversité. Unité dans la diversité ! Est-ce possible dans notre façon de vivre le christianisme ?
    J'aimerais parier que c'est possible ! Je pense que c'est possible, parce que cette unité et cette diversité existent déjà en Dieu lui-même !
    Ce même texte de la lettre aux Ephésiens nous décrit Dieu ainsi : "Un seul Saint-Esprit, un seul Seigneur (Jésus), un seul Dieu, le Père de tous." (Eph 4:4-6) Unité de Dieu, dans une diversité des expressions, des "extériorisations" de Dieu.
    Cette diversité est déjà présente, de la même façon, dans le récit du baptême de Jésus. Jésus reçoit le baptême des mains de Jean-Baptiste, puis l'Esprit de Dieu descend sur Jésus, la voix du Père déclare — du ciel : celui-ci est mon Fils bien-aimé (Mt 3:16). Esprit, Père, Fils. Père, Fils, Saint-Esprit. Dieu unique manifesté en trois personnes, en trois modalités.
    A. Dans le christianisme, il y a ce qu'on partage avec toutes les religions : un Dieu transcendant, c'est-à-dire un Dieu qui est au-dessus de tout, différent, supérieur à tout ce qu'on rencontre sur la terre. C'est de lui qu'on dit qu'il est "au ciel", qu'il est "l'être suprême". C'est Dieu, Père et créateur.
    B. Mais ce qui est particulier dans le christianisme, ce qui nous est propre, c'est que ce Dieu Tout-Autre — complètement différent et au-dessus de nous — a décidé de quitter le ciel pour descendre sur la terre. Il n'a pas seulement jeté un œil sur la terre et notre vie, il a vécu une vie d'être humain, de la naissance à la mort, y compris. Dieu marque sa volonté de proximité avec nous.
    C'est ce qui fait le cœur du christianisme : cet homme Jésus est le Christ, le Messie, plus encore, le Fils de Dieu, c'est-à-dire celui qui est vraiment de la même substance, de la même essence, du même être que Dieu. Pas seulement un homme inspiré, pas seulement un prophète plus proche de Dieu, vraiment Dieu lui-même dans la peau d'un homme. C'est Dieu le Fils, Jésus, le Seigneur.
    C. Et puis, on nous parle de l'Esprit ou du Saint-Esprit. Pourquoi cette troisième personne, cette troisième modalité ? Le Saint-Esprit, c'est la présence actuelle de Dieu, la forme sous laquelle Dieu est présent pour nous aujourd'hui. Jésus de Nazareth n'est plus là en tant qu'homme. Dieu créateur ne nous est pas accessible tant sa grandeur nous dépasse et nous écraserait. Dieu est présent maintenant sous la forme de son Esprit C'est lui qui nous permet de comprendre, de saisir Dieu. C'est lui qui fait le lien entre Dieu et nous.
    Dans le baptême de Jésus, il apparaît sous l'image d'une colombe; à Noël, sous la forme des anges; à Abraham, sous la forme de trois personnages qui lui rendent visite. L'Esprit-Saint est ce qui nous relie à Dieu aujourd'hui.
    Dieu sous ces trois formes, ce n'est pas un article de foi que nous sommes obligés d'apprendre et de croire. C'est aussi une réalité à vivre.
    Quand j'ai besoin de protection, Dieu est Père, il dit la Loi qui protège le faible, qui trace et délimite ce qui tue et ce qui fait vivre. Il bénit et nourrit notre vie spirituelle.
    Quand j'ai besoin de compréhension, Dieu est homme, homme souffrant en Jésus, plein de compassion, d'empathie. Il encourage, il soutient, il soulage, il pardonne.
    Quand j'ai besoin d'agir, Dieu est Saint-Esprit, il me fait comprendre les situations, trouver les repères, mobiliser mes forces dans la bonne direction.
    Dieu est un, mais il est aussi divers pour nous apporter ce dont nous avons besoin dans chaque situation de notre vie. C'est une des richesses du christianisme de pouvoir conjuguer aussi bien l'unité que la diversité.
    C'est pourquoi 40'000 jeunes, de provenances diverses, de langues diverses, de confessions diverses ont pu partager ensemble et dans le même esprit ces quatre jours de pèlerinage de confiance à Genève, autour des frères de Taizé.
    Pour continuer dans cette ligne d'unité dans la diversité, gardons le message que la voix du Père prononce lors du baptême de Jésus — et qu'il répète à chacun d'entre nous : "Tu es mon enfant bien-aimé, je mets en toi toute ma joie." (Mt 3:17)
    Amen
    © Jean-Marie Thévoz, 2008

  • Ephésiens 6. Jésus nous arme pour affronter les épreuves de la vie.

    Ephésiens 6

    28.3.2004

    Jésus nous arme pour affronter les épreuves de la vie.

    Mat 7 : 24-27    Eph 6 : 10-19    Luc 22 : 39-46

    Chères paroissiennes, chers paroissiens,
    Nous avançons vers Pâques, le temps de la Passion, la souffrance et la mort de Jésus, puis sa résurrection mystérieuse. Sur ce chemin, Jésus est avec quelques disciples au Mont-des-Oliviers, dans un lieu appelé Gethsémané. Il fait nuit — au propre comme au figuré — Jésus prend conscience qu'il va affronter la mort et il prie  "Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe de douleur" (Lc 22:42).
    Nous savons maintenant que rien n'a été épargné à Jésus. Et nous savons et voyons autour de nous que le fait d'être croyant, de prier, de faire du bien autour de soi, n'écarte pas les malheurs de notre route. La foi en Dieu n'est pas une assurance contre les risques, les malheurs, la maladie, les deuils. Alors, "à quoi bon ?" peut-on se demander. Qu'est-ce que cela change d'être chrétien, si les malheurs de la vie sont inévitables ?
    L'apôtre Paul nous donne une piste lorsqu'il écrit :

    "Saisissez maintenant toutes les armes de Dieu ! Ainsi quand viendra le jour mauvais, vous pourrez résister à l'adversaire et, après avoir combattu jusqu'à la fin, vous tiendrez encore fermement votre position." (Eph 6:13)
    Paul, comme nous, sait que l'adversité surgit toujours, un jour ou l'autre. Alors, pour ne pas être abattu, pour tenir debout, il nous invite à nous préparer, à saisir la panoplie de moyens que Dieu met à notre disposition. Le rôle de Dieu n'est pas de nous faire échapper à la vie, mais de nous donner les forces pour l'affronter.
    L'évangile est une  source de force pour affronter l'adversité, sans se faire balayer, renverser, démolir. Pour nous faire découvrir cela Jésus avait raconté la parabole des maisons construites sur le sable ou sur le roc. Ce roc, c'est l'ensemble des paroles et des actes de Jésus.
    Dans sa lettre, Paul utilise une autre image, cette du guerrier qui s'harnache pour le combat, et Paul cite : la ceinture, la cuirasse, les chaussures, le bouclier, le casque et l'épée. Cela, c'est la panoplie du guerrier, mais Paul n'invite pas à la guerre, au djihad, il s'agit de l'évangile de la paix.
    La panoplie du chrétien, c'est la vérité, la justice, le zèle à annoncer l'évangile de paix, la foi, le salut et la Parole de Dieu. C'est la vérité pour ceinture qui fait tenir tout l'équipement, qui assure la cohérence entre nos paroles et nos comportement. La justice comme une cuirasse. Le zèle à annoncer l'évangile comme des chaussures qui nous permettent d'avancer, de progresser. La foi comme un bouclier pour se défendre, pour assurer sa sécurité intérieure. Le salut comme un casque qui protège nos pensées, nos décisions. Et finalement, la Parole de Dieu comme une épée, seule arme "offensive", une Parole de Dieu qui se dit dans une parole si désarmante : "Dieu est amour" (1 Jn 4:8).
    L'adversaire à combattre — Paul le dit explicitement — n'est pas formé d'êtres humains. Ce sont des puissances, des autorités, des pouvoirs. Ce sont les réalités abstraites qui dirigent la vie des hommes. Et même si, au XXIe siècle, il nous semble que nous avons quitté ce monde magique de puissances célestes, je pense que nous leur avons simplement donné de nouveaux noms.
    On ne dit jamais que Monsieur Untel veut licencier 100 ou1'000 personnes. On nous dit : "pour rester concurrentiel, il faut...", "la logique des marchés nous oblige à ...", "la mondialisation veut que...", "la bourse a sanctionné..." Voilà les puissances et les pouvoirs d'aujourd'hui qui décident de milliers de destins humains. L'adversaire, c'est l'adversité qui peut tomber sur quiconque, à n'importe quel moment, sans rapport avec le mérite personnel ou la qualité du travail effectué.
    Il en est de même pour la maladie et le deuil. Ces événements arrivent, et lorsqu'ils arrivent, nous ne pouvons pas les changer. Ce qui est en notre pouvoir, de notre ressort, c'est notre façon de les affronter, la façon dont nous les laissons nous affecter.
    C'est là que nous avons une responsabilité à prendre — et si possible prendre à l'avance ?

    "Saisissez maintenant les armes de Dieu !" (Eph 6:13)
    Aujourd'hui nous pouvons construire notre personnalité, nous pouvons nous fortifier, nous armer contre l'impact du malheur.
    C'est une tâche personnelle de voir comment nous vivons, comment nous construisons nos relations, notre travail, nos loisirs, comment nous préparons notre retraite ou encore notre grand âge.
    Que garderons-nous dans nos têtes, notre esprit et notre âme, si nous devenons dépendants, si nous perdons notre mobilité, si nous perdons nos proches.
    C'est aussi une tâche parentale, éducative de fournir ces armes à nos enfants, leur montrer comme la vérité agit comme une ceinture, c'est-à-dire tient tout ensemble, donne une cohérence au langage et au comportement. Comme la foi, la confiance agit comme un bouclier, c'est-à-dire protège, sécurise. C'est notre rôle de leur permettre de montrer leurs émotions et mettre les bons mots dessus.
    Avec l'ensemble de ces armes (qui n'ont pas de buts agressifs, mais défensifs) il est possible d'accéder à la paix, une paix intérieure et une paix avec les autres. Avec cette panoplie — à condition de ne pas la laisser à la cave — il est possible de tenir debout par soi-même — ce qui ne signifie pas être debout tout seul — mais ne pas reposer sur le sable, sur des choses éphémères.
    Dieu nous donne cette panoplie de moyens pour résister à l'adversité, pour s'appuyer sur le roc. N'attendons pas le malheur pour chercher cet appui, apprenons dès maintenant à nous enraciner en Jésus-Christ.
    Amen

    © 2007, Jean-Marie Thévoz

  • Ephésiens 6. Nous avons tout misé sur le faire et nous ne croyons plus à la force de l'être.

    Ephésiens 6

    30.4.2006
    Nous avons tout misé sur le faire et que nous ne croyons plus à la force de l'être.
    Dt 6 : 1-7 Eph 6 : 1-4 Luc 6 : 27-28

    Chères paroissiennes, chers paroissiens, chers invités au baptême d'Elise,
    Mercredi soir, la TSR organisait le débat d'Infrarouge autour de la violence des jeunes. Jeudi soir, nous avons eu une longue discussion en Assemblée Régionale sur un nouveau projet de catéchisme. Aujourd'hui, nous avons vécu un baptême, baptême qui engage les parents, parrain et marraine à donner à leur enfant et filleule une éducation chrétienne.
    Mais qui sait aujourd'hui ce qu'est une éducation chrétienne, ou plus simplement comment l'on doit éduquer les enfants… et les adolescents, tâche plus périlleuse encore ! Il y a une véritable remise en question du système éducatif et de l'école, beaucoup d'interrogations. Comment élever un enfant aujourd'hui, comment réussir son éducation, lui transmettre des valeurs, lui donner les bons repères ?
    Nous sommes tous confrontés à ces questions, même si nous ne sommes pas directement parents, puisque nous côtoyons des enfants ou des jeunes, ne serait-ce que sur les places publiques, dans les trains ou les bus.
    Alors j'ai commencé ma petite recherche biblique sur l'éducation… Eh bien, j'ai été plutôt effrayé ! Dans l'ancien Testament, je n'ai trouvé que des passages sur la répression. Petit échantillon :
    Prov 19:18, "Corrige tes enfants tant que tu as l'espoir de les aider, mais ne t'emporte pas au point de vouloir leur mort."
    Dt 21 : 18-21, Je résume : Le fils rebelle qui ne se soumet pas doit être lapidé.
    Dans le Nouveau Testament, l'éducation se joue en termes de hiérarchie. L'enfant doit obéir à ses parents (comme la femme à son mari et l'esclave à son maître) (Col 3:20). Et des enfants obéissants sont des marques de respectabilité pour les pères (qui peuvent alors accéder à des responsabilités dans l'Eglise) (1 Tim 3:4-5). Que faire à partir d'un tel constat ?
    1) Accepter que les lois de l'Ancien Testament — à l'exception du décalogue — n'ont plus de valeur légale, normative pour nous.
    2) Pour le Nouveau Testament, tenter d'ôter la gangue sociologique qui masque le message évangélique des textes en approfondissant notre lecture, par exemple du texte d'Ephésiens 6 : 1-4.
    Que dit l'apôtre ? Il rappelle la loi divine (l'un des dix commandements), il rappelle la promesse positive qui motive ce commandement et il replace tout cela dans le contexte, sous l'autorité ou plutôt sous l'exemple du Seigneur, le Christ. "Elevez vos enfants en leur donnant une éducation inspirée par le Seigneur." (Eph 6:4). Donc trois éléments, la loi, la promesse de bonheur et l'exemple du Christ.
    A. Le rappel de la loi est important, c'est peut-être quelque chose qui avait été un peu perdu ou mis de côté ces dernières décennies, à cause de tous les abus d'autorité et toutes les rigidités inutiles pour lesquels la loi était devenue un alibi.
    Il faut donc relever que la loi dont il s'agit — et à laquelle les enfants doivent obéir — n'est pas la loi des parents, mais la loi divine — loi divine à laquelle les parents sont aussi soumis. En tant qu'adultes (et parents), nous sommes aussi soumis à la loi et c'est bon de le dire à nos enfants ! La loi est une protection contre la tyrannie et contre l'abus, elle est donc bonne, pour les parents comme pour les enfants.
    B. C'est pourquoi la loi est assortie d'une promesse, une promesse de bonheur et de longue vie. Il est intéressant ici de noter le parallèle entre ce passage de la lettre aux Ephésiens et celui du Deutéronome (Dt 6:4-7). Nous y retrouvons le schéma loi - promesse - exemple. La loi divine n'est pas là pour opprimer (c'est la croyance du serpent de Genèse 2), mais pour nous libérer pour le bonheur. Il y a une promesse de vie attachée à la loi, à la parole de Dieu. Ce qu'un psychologue a résumé ainsi : Dans la relation parent-enfant, l'affection est de l'amour pour tout de suite, la norme est de l'amour pour plus tard.
    C. Il y avait la loi, il y a la promesse de vie, il y a enfin l'exemple, celui du Christ. "Une éducation inspirée par le Seigneur" dit l'apôtre (Eph 6:4). Là, je crois qu'il est important de faire une distinction entre l'enseignement et l'éducation. L'enseignement porte sur un contenu à apprendre, l'éducation porte sur des exemples à intégrer.
    Søren Kierkegaard, le théologien-philosophe danois, avait souligné* cette distinction en différenciant clairement Socrate qui éveille à la connaissance et Jésus qui invite à le suivre (Nachfolge). Socrate est un enseignant qui a des élèves, Jésus est un maître qui a des disciples. La sagesse populaire a résumé ironiquement cela en quelques mots : "Faites ce que je dis, pas ce que je fais" ce qui révèle a contario que l'éducation ne passe pas par des discours, mais par l'exemple.
    Et c'est là que le bât blesse dans notre société ! Nous avons perdu le sens de la transmission des valeurs, parce que nous avons tout misé sur le faire (et le dire) et que nous ne croyons plus à la force de l'être.
    Par certains aspects, c'est même encore pire, puisque tous les médias ne nous offrent même plus une vitrine de l'action héroïque, mais seulement du paraître et du mensonge, que sont la mode, la célébrité et la publicité.
    Nous ne croyons plus à la force de l'être, disais-je. Parmi les personnes vivantes aujourd'hui — si je cherche quelqu'un qui rayonne pour son être — je ne vois guère que le Dalaï-lama. Il incarne cette force de l'être. Où sont les chrétiens ?
    Que veut dire être, simplement, tout faire reposer sur l'être ? Je crois que Jésus en donne une clé dans les paroles que nous avons entendue dans l'Evangile de Luc (Lc 6:27-28). Etre, c'est être soi-même quelles que soient les circonstances, en gardant inviolable à l'intérieur de soi un espace d'amour et de paix.
    Je vais essayer de transposer ces paroles de Jésus pour faire comprendre ce que peut être ce "être soi-même quelles que soient les circonstances."
    Je peux être l'être aimant que je voudrais être, même si le monde est injuste, brutal et cruel.
    Je peux faire le bien, même si je rencontre de l'opposition et que mes actes sont repoussés.
    Je peux dire du bien et voir du positif, même chez ceux qui me critiquent et m'humilient.
    Et si tous ceux-là sont encore imperméables à ce que je suis et à ce que je leur offre, je peux encore les confier à Dieu dans la prière. Le fait que mon amour, ma bienfaisance ou ma bénédiction ne sont pas reçus, n'enlève rien au fait que j'en ai eu l'élan, que je les ai déployés et que j'ai eu plaisir à le vivre.
    Mon bonheur est dans cet état d'être, dans cet élan, il n'est pas dans la réussite ou dans l'hypothétique changement de l'autre. L'amour du Christ n'est pas anéanti par tous ceux qui ne croient pas en lui. Il est vivant parce que son être n'a pas cessé de dispenser son amour autour de lui — quoi qu'il arrive. Et nous savons ce qui est arrivé…
    Alors, pour conclure, j'affirmerai que l'éducation chrétienne n'est pas un enseignement à donner à ses enfants, mais d'abord une éducation de soi-même à croître en être, au contact de la source de tout amour qu'est Dieu.
    Montaigne disait : "Un enfant n'est pas un vase qu'on remplit, c'est un feu qu'on allume !" Faisons croître le feu de l'être qui est en nous pour que ceux qui nous côtoiement s'enflamment à leur tour.
    Amen

    * Søren Kierkegaard, Riens philosophiques, Paris, NRF, Gallimard.

    © 2006, Jean-Marie Thévoz, Suisse, Bussigny.