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image de dieu

  • 1 Rois 19. Dieu rectifie son image devant Elie

    (25.9.2005)

    1 Rois 19

    Dieu rectifie son image devant Elie

    1 Rois 19 : 1-14

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  • 1 Pierre 3. Suivre Jésus pour donner plus de vie à la vie

    10.5.2015

    Suivre Jésus pour donner plus de vie à la vie

    1 Pierre 3 : 8-11    Matthieu 7 : 7-12

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    Chères paroissiennes, chers paroissiens, chère famille,
    Pourquoi les chrétiens sont-ils chrétiens ? Pourquoi sommes-nous, comme paroissiens, attaché au christianisme ? Eh bien le chrétien pense que Jésus a apporté, nous a apporté, une image de Dieu qui correspond à sa réalité. Une image qui s’approche le mieux de ce que nous humains, pouvons penser de Dieu, d’un Dieu « plus vrai que nature ».
    Nous pensons que cet homme Jésus a su trouver les mots, les gestes, les comportements propres à nous faire apercevoir un Dieu dont l’image est la moins déformée par nos idées humaines, nos a priori, nos filtres etc. C’est le problème avec l’image que nous nous faisons de Dieu, c’est que nous risquons toujours de la déformer. Ce que Voltaire avait bien exprimé dans une phrase : « Dieu a fait l’homme à son image, et l’homme lui a bien rendu ! »
    Au temps de Jésus, l’image de Dieu— au moins aux yeux de Jésus— était déformée. Dieu était considéré comme un surveillant du comportement, qui punissait tout écart à la loi de Moïse. Un contrôleur, rétributeur, exigeant une obéissance formelle à toute une série de règles, de commandements. La vie était canalisée, conditionnée, enfermée. Jésus a fait éclater ce cadre oppressant.
    À chaque époque on risque de nouvelles déformations. La Réforme protestante est née en réaction aux déformations du Moyen Âge. Et la Réforme a proposé une sorte d’antidote aux déformations : assurer à tous l’accès le plus large aux paroles de Jésus, au message le plus original possible en rendant la Bible lisible et accessible par chacun. Elle a profité de l’invention de l’imprimerie pour diffuser la Bible en langage courant. Pour que chacun puisse se faire sa propre idée. Nous pouvons donc tous aller voir quelle image de Dieu Jésus propose.
    Mais pourquoi avoir une image de Dieu ? En fait — sans toujours le savoir — chacun a déjà, en lui, une image, une conception de Dieu. En fait chacun de nous se fait une image lorsque nous définissons la vie, le monde, la société. Lorsque nous disons quelle est notre attitude face à la vie, face à l’univers, face aux événements autour de nous, face à notre destin, nous créons une image ! Certains disent : « tout ce paye un jour…» ; d’autres « après moi le déluge…» ou « la vie est magnifique/elle est absurde » ou « vivons le temps présent…». Chacune de ses phrases dit quelque chose sur les forces qui nous dépassent, sur ce qui régit le monde, sur l’organisation de l’univers, ce que les philosophes placent sous le terme générique de « Dieu ». À partir de ce terme générique qui organise l’univers — au moins dans notre cerveau — chacun a décliné et développé des applications plus détaillées.
    Les chrétiens reconnaissent dans les paroles de Jésus une expression sensée et satisfaisante de Dieu comme le principe qui gère, organise l’univers, au moins l’univers des relations humaines. Alors, que nous dit Jésus, puis ses disciples qui ont essayé de transmettre et déployer sa parole ? Dans les paroles de l’Évangile selon Matthieu que nous avons entendues ce matin, Jésus décrit un Dieu généreux, qui répond, qui ouvre et qui donne. Jésus part de l’expérience humaine, des relations entre parents et enfants. Et que voit-il ? Que tout imparfaits que soient les parents— fatigués d’avoir été réveillés trois fois pendant la nuit, ou sous pression au travail— malgré tous les écueils, les parents donnent de bonnes choses à leurs enfants. Combien plus Dieu, qui est généreux, nous donnera-t-il ce dont nous avons besoin, ce dont nous sommes à la recherche, ce qui nous manque.
    Dieu est généreux et cette générosité n’est pas soumise à conditions. La vie est offerte à tous, comme un cadeau premier et cette vie se veut généreuse. Dieu a fait la vie pour le bonheur, pour que nous puissions aimer la vie et la vivre à pleines dents.
    On retrouve cet amour de la vie dans la lettre de Pierre. Pierre donne des conseils à ceux qui veulent aimer la vie. On a plus de chance d’avoir une vie heureuse si on suit une ligne qui tend vers le bien plutôt que vers le mal. Et notre vision, notre image de Dieu, oriente nos attitudes, nos comportements et donc notre aptitude au bonheur. Pierre décrit d’abord quatre attitudes relationnelles qui donnent de la vie à la vie, puis un moyen d’y arriver.  C’est quatre attitudes sont : la compassion, l’esprit fraternel, la bienveillance et l’humilité.
    1. La compassion, c’est la capacité à être touché par la situation de l’autre, à s’ouvrir à ce que l’autre vit.
    2. L’esprit fraternel, c’est la capacité à considérer l’autre comme appartenant à ma famille, donc à me préoccuper de son sort comme je le fais pour mes proches.
    3. La bienveillance, c’est la capacité de traduire cela en actes concrets, en gestes, en comportements positifs.
    4. L’humilité, c’est la capacité de voir en chaque personne une personne digne d’être servie.
    Enfin, le moyen d’arriver à vivre ses attitudes, selon Pierre, c’est de renoncer aux attitudes en miroir, rendre le mal pour le mal, l’insulte pour l’insulte. C’est notre premier mouvement de réagir en miroir, d’être fâché contre celui qui se fâche contre nous, de crier sur celui qui crie contre nous. Cette attitude en réaction amplifie la réaction en chaîne et multiplie la violence, on le voit tous les jours dans le monde.  L’invitation qui nous est donnée, c’est de ne pas se laisser contaminer « par le côté obscur de la force », mais au contraire d’injecter du bien dans la relation, d’infuser de la bienveillance, de propager de la bienveillance.
    C’est notre rôle de parents, de grands-parents, de citoyens, de tenir aux valeurs positives, de résister au mal, c’est-à-dire à la tentation de réagir en miroir. C’est notre rôle, parce que Dieu a été généreux avec nous, de répandre du bien autour de nous comme un reflet de cette générosité. Non pas du bien pour bien faire, mais du bien pour bien vivre, parce que c’est la voie qui mène au bonheur.
    Amen
    © Jean-Marie Thévoz, 2015