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jérusalem

  • Philippe et l’éthiopien

    Actes 8

    10.3.2019

    Philippe et l’éthiopien

    Esaïe 53 : 1-11          Actes 8 : 26-39

     

    télécharger le texte : P-2019-03-10.pdf

     

    Les enfants jouent la rencontre de Philippe et de l’éthiopien. Celui-ci, comme étranger et comme eunuque n’a pas pu entrer dans la partie sainte du Temple de Jérusalem.

    Les enfants arrêtent leur jeu au moment où Philippe explique le texte d’Esaïe que l’éthiopien ne comprend pas.

     

    Qu’est-ce que Philippe a bien pu dire à l’Ethiopien ?

    Les premiers chrétiens n’avaient pas encore le Nouveau Testament, pas même un Evangile ! Ils n’avaient que le souvenir de la Passion de Jésus, son procès, sa crucifixion, sa résurrection. Mais ils avaient l’Ancien Testament. C’est là qu’ils ont cherché des clés pour comprendre le destin de Jésus : Ce Jésus, abandonné, rejeté par tous, Dieu ne l’a pas abandonné. Au contraire, il en a fait son élu, son messager, son Fils. C’est de ce Jésus que parle le prophète Esaïe dans ses “Poèmes du Serviteur souffrant” (Esaïe 42:1-9, 49:1-7, 50:4-11 et 52:13—53:12).

    Philippe explique donc à l’Ethiopien qu’Esaïe parle de Jésus. C’est Jésus qui « (…) s'est laissé maltraiter sans protester, sans rien dire, comme un agneau qu'on mène à l'abattoir, comme une brebis devant ceux qui la tondent. » (Es 53:7) Mais Dieu n’a pas abandonné Jésus, Esaïe ajoute : « Mais le Seigneur approuve son serviteur accablé, et il a rétabli celui qui avait offert sa vie à la place des autres. » (Es 53:10)

    Jésus est venu dans le monde pour nous dire que Dieu n’est pas à la place qu’on imagine généralement. On voudrait que Dieu soit grand, soit puissant, soit le maître de tout. Sans s’apercevoir qu’on fait alors de lui un dictateur. Jésus nous montre — par son parcours souffrant — que Dieu est à l’opposé de nos pensées humaines. Il ne se place pas au-dessus de nous, mais à nos côtés. Il ne nous dirige pas, il nous appelle. Il n’est pas avec les forts et les puissants, mais avec les rejetés. Il lutte pour la justice, pas pour le pouvoir.

    Jésus a pris sur lui toutes nos misères, toutes nos fautes, tous nos malheurs, c’est cela qui l’a tué. Mais Dieu l’a relevé d’entre les morts pour nous dire qu’il y a une vie pour nous au-delà du malheur, malgré nos fautes. Il n’y a pas d’exclus devant Dieu, il n’y a pas de portes fermées. Dieu accueille tout le monde, tous ceux qui ne s’en sentent pas dignes, mais qui ont envie de faire partie de cette communauté ouverte.

    Suivre Jésus, c’est devenir accueillant comme Dieu lui-même. Philippe explique que à l’Ethiopien que les gens qui veulent vivre cet appel à l’ouverture et à l’accueil se font baptiser. Dès que quelqu’un reçoit le baptême, il fait partie de cette nouvelle communauté des enfants de Dieu.

     

    Les enfants reprennent le cours de la saynète et l’éthiopien se fait baptiser.

    © Jean-Marie Thévoz, 2019

     

  • Aggée 1. Donner une place à la vie spirituelle et aller mieux

    Aggée 1
    17.11.2013
    Donner une place à la vie spirituelle et aller mieux
    Aggée 1 : 1-10      Jean 4 : 19-23

    Téléchargez ici la prédication : P-2013-11-17.pdf


    Chères paroissiennes, chers paroissiens,
    C’est le message du petit prophète Aggée que nous entendons ce matin. Aggée vit au moment où une partie des exilés à Babylone sont revenus d’Exil. Cela fait une vingtaine d’années que le retour a commencé, qu’il y a eu les premiers retours, rendus possible par l’édit de Cyrus.
    Les anciens exilés ont donc eu le temps de se réinstaller, de bâtir leurs maisons et de se relancer dans leurs activités professionnelles. Et pour Aggée il est temps de se préoccuper de la reconstruction du Temple à Jérusalem. Aussi le prophète pousse-t-il un coup de gueule.
    Il reprend une phrase qu’il a dû entendre au café du commerce : « Ce n’est pas encore le moment de rebâtir le Temple. » En effet, la conjoncture économique n’est pas bonne, les récoltes sont maigres, les échanges n’assurent pas la prospérité, les denrées sont chères, bref, c’est encore la crise.
    Et bien Aggée va retourner ce raisonnement et dire : « oui, observez bien ce que vous voyez autour de vous » (Ag 1:5,7). Oui, il y a pénurie (v.6), mais moi je vous dis que cette pénurie est le résultat de votre incroyance, de votre impiété. Reconstruisez le Temple, tournez-vous vers Dieu et Dieu recommencera à vous bénir et vous sortirez de la crise actuelle. C’est osé comme message ! C’est à cela qu’on voit que c’est un prophète.
    Qu’est-ce que cela nous dit pour aujourd’hui ? Ne vivons-nous pas un temps de crise économique ? L’Europe et le monde occidental ne traverse-t-il pas une crise ? Ne vivons-nous pas une situation sociale semblable ?
    Rassurez-vous, je ne vais pas vous dire qu’il faut construire un nouveau temple, un nouveau bâtiment. Mais peut-être devons-nous bâtir une nouvelle Eglise, dans le sens du message de Jésus à la Samaritaine : « Crois-moi (dit Jésus) le moment viendra où vous n’adorerez le Père ni sur cette montagne, ni à Jérusalem (…) les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité. » (Jn 4:21,23)
    Les exilés de retour à Jérusalem avaient tout misé sur leur confort matériel. Aggée les invitent à consacrer de leurs ressources et de leur énergie à Dieu. Il nous appelle aujourd’hui à rééquilibrer nos vies aussi, entre le matériel et le spirituel.
    Où mettons-nous l’équilibre ? A côté de notre confort, avons-nous une assise spirituelle qui nous fait du bien, avons-nous une relation vivante à Jésus-Christ qui nous donne la paix ?
    Comme pratiquants qui venons à l’Eglise nous sommes sûrement mieux lotis que ceux qui ont déserté les Eglises. Regardons ce qui se passe dehors, dans la société. Les gens se tuent au travail et récoltent un misérable salaire. Les gens consomment, mais ne sont pas rassasiés. Les gens boivent, mais n’oublient pas leurs soucis. Les gens suivent la mode, mais ne sont pas satisfaits. Les gens gagnent de l’argent, mais il leur file entre les doigts.
    C’est exactement le diagnostic que faisait le prophète : « Vous avez beaucoup semé, mais votre récolte est faible. Vous n’avez pas suffisamment à manger pour bien vous nourrir et pas suffisamment à boire pour vous rendre gais. Vous n’avez pas assez de vêtements pour vous tenir chaud et le salaire du travailleur s’épuise aussi vite qu’une bourse percée. » (Ag 1:6)
    Que penser de ce parallélisme temporel ? Au fur et à mesure que les Eglises se vident, les gens sont plus malheureux, plus insatisfaits. Moins les enfants entendent les histoires bibliques et fréquentent le catéchisme, plus il y a d’incivilités et de comas éthyliques dans les hôpitaux !
    Personne ne veut voir le parallélisme et encore moins y voir une corrélation. Mais comment penser que la société peut aller bien si plus personne ne donne de bons exemples à nos enfants ? Il a pourtant été montré récemment que les jeunes croyants sont moins sujets aux dépendances, et même que les croyants vivaient plus longtemps ou seraient moins sujets à l’Alzheimer*.
    Aggée demandait de construire un Temple pour retrouver la prospérité et la bénédiction de Dieu. Même si les choses ne sont pas aussi simple et aussi directes, je ne peux pas douter qu’il faut plus d’évangile dans notre monde.
    Nous pouvons être fiers du message dont nous sommes porteurs. Nous pouvons être fiers des valeurs chrétiennes que nous rappelons chaque dimanche et que nous essayons de vivre la semaine.
    La société actuelle — basée sur un bonheur qui ne vient que de la consommation — ne tient pas debout ! Rationnellement, elle ne peut pas se prolonger sans détruire la planète, mais de plus elle est illusoire dans sa promesse de satisfaire nos besoins profonds. Aucun objet ne peut combler notre besoin d’être aimé. Aucune maison richement décorée (Ag 1:4) ne peut combler notre besoin d’être reconnu par un Dieu aimant.
    Notre monde — comme le soutien Aggée — a besoin de se mettre à bâtir un avenir spirituel et relationnel. Nous détenons les plans de ce nouveau Temple dans notre Bible. Nous avons reçu — avec le Christ — la source de reconnaissance et de satisfaction que tout le monde cherche. Partageons-le.
    Amen

    Note * Le lien entre santé et pratique religieuse tient au fait que les personnes pratiquantes mènent une vie plus régulière et adoptent des comportements qui diminuent les risques de mettre leur santé en danger. 
Voir : < http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18790632 > Religion and reduced cancer risk: what is the explanation? A review. in Eur J Cancer. 2008 Nov;44(17):2573-9 ou <http://ije.oxfordjournals.org/content/41/5/1248.full.pdf+html > The Danish religious societies health study, in International Journal of Epidemiology, 2012; 41:1248–1255.

    Le lien entre prière et Alzheimer est suggéré par la presse, mais les données n’ont pas encore été publiées dans des revues médicales éprouvées. < http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/07/26/18701-priere-arme-contre-alzheimer >

    Pour le lien entre pratique religieuse et dépendance, voir le rapport : Évaluation des croyances et des besoins spirituels et religieux des usagers du Centre de réadaptation Ubald-Villeneuve, Québec, p. 18-19  à télécharger ici : Rapport spiritualité CRUV 17juillet09.pdf

    © Jean-Marie Thévoz, 2013