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richesse

  • 1 Rois 3. Saynète : Le roi Salomon

    8.3.2020

    1 Rois 3

    Saynète : Le roi Salomon

    1 Rois 3 : 4-28       1 Corinthiens 3 : 16-17

    télécharger les textes : Saynète 2020-03-08.pdf        P-2020-03-08.pdf

     

    Saynète des enfants :

    1. Salomon enfant joue avec son épée sur la musique « je voudrais déjà être roi »

    Narratrice : Nous allons vous raconter l’histoire de Salomon, fils du roi David.

    Salomon enfant: Je suis Salomon, le fils du roi ; plus tard je serai le roi du monde.

     

    2. David est sur son trône. A ses côtés les gardes, Salomon jeune et Nathan le prophète.

    Narratrice : Plusieurs années ont passé. Salomon a bien grandi et va devenir roi à son tour. Venez avec nous assister à son couronnement. Le prophète Nathan va verser de l’huile sacrée sur le nouveau roi.

    David : Mon fils bien-aimé, tu as acquis de l’expérience et de la sagesse ; il est temps maintenant d'être désigné officiellement comme le prochain roi. Le prophète Nathan va te bénir.

    Salomon s’approche de Nathan pour oindre le jeune roi Salomon.

    La foule : Vive le roi Salomon ! Vive le roi Salomon ! Vive le roi Salomon !

    La foule acclame le nouveau roi avec de la musique.

     

    3. David est couché sur un lit et Salomon debout à ses côtés.

    Narratrice : Le temps passe, David est très vieux et il va bientôt quitter ce monde. Il parle avec Salomon et lui transmet ses dernières volontés…

    David : Mon fils, moi je m’en vais où va tout ce qui est terrestre. Sois fort et sois un homme ! Observe l’ordre de Dieu en marchant dans ses voies et en gardant ses commandements écrits dans la Loi de Moïse.

    Salomon : Mais… je ne suis pas encore assez grand, je n’ai pas assez d’expérience, je ne vais pas savoir faire. J’ai besoin de toi et de tes conseils.

    David : Je te fais confiance, tu vas gagner en expérience. Mais surtout confies-toi en Dieu; demande-lui toujours ce dont tu as besoin. Il te guidera. Fais-lui confiance.

    Narratrice : David meurt et il est enterré avec ses pères, ses ancêtres. Salomon prend sa succession.

     

    4. Salomon est couché dans son lit. Il dort.

    Narratrice : Salomon est devenu roi. Il s’est marié. Il s’occupe maintenant des affaires du pays comme il peut. Un soir qu’il dort, il fait un rêve.

    Dieu : Salomon, Salomon, écoute : Demande-moi ce que tu veux ; je te le donnerai.

    Salomon : ô Dieu, tu as été bon avec mon père David car il était un roi juste et bon. Moi je suis un roi débutant, je suis tout jeune et je ne sais pas gouverner. Donne-moi donc un esprit ouvert et un cœur attentif à mon peuple.

    Dieu : Tu ne me demandes pas la richesse, tu ne me demandes pas de vivre longtemps, tu ne me demandes pas la mort de tes ennemis, mais tu me demandes l’intelligence et la sagesse pour bien gouverner. Alors, je vais te donner ce que tu demandes et je te donnerai en plus la richesse, une longue vie et la paix dans ton royaume.

     

    5. Salomon est assis sur son trône. Il a un garde de chaque côté.

    Narratrice : David avait construit le palais royal du temps de son vivant mais à cause des guerres il n’a pas pu construire le temple de Dieu à Jérusalem. Maintenant qu’il n’y a plus de guerre, Salomon va pouvoir accomplir cette mission.

    Salomon : Qu'on fasse venir mes architectes ! Je vais faire construire le temple de Jérusalem.

    Les architectes arrivent avec leurs aides qui portent le plan. Ils déroulent un très grand plan.

    Architecte 1 : Voici notre projet majesté. Comme vous nous l'avez demandé - Majesté - nous avons prévu un Temple magnifique. Le Temple sera constitué de trois espaces. D'abord une grande cour tout public. Elle pourra accueillir le peuple et les visiteurs de tous les pays. Tout le monde y aura accès.

    Architecte 2 : Ensuite, il y aura le bâtiment du Temple lui-même. Il sera allongé, de 30 mètres de long sur 10 mètres de large et de 15 mètres de hauteur. En pierre à l'extérieur et tout tapissé de bois précieux à l'intérieur. Le Temple sera réservé au peuple d'Israël, à ceux qui vénèrent notre Seigneur Dieu. C'est là qu'aura lieu le culte.

    Architecte 1 : Enfin le troisième espace sera une pièce entièrement fermée, plus petite, qui contiendra l'arche de l'alliance avec les tables de la Loi. Elle sera toute tapissée d'or fin. Cet endroit est réservé à Dieu seul. Personne ne peut y entrer, sauf le grand-prêtre une seule fois par année pour obtenir le Grand Pardon pour tout le peuple.

    Architecte 2 : Nous vous proposons - Majesté - de voir avec le roi du Liban pour obtenir le bois de cèdre et les objets en bronze pour le culte. Les plans sont prêts. Nous attendons les ordres pour commencer à bâtir ce Temple magnifique qui honorera grandement le Dieu d'Israël.

    Salomon adulte: Vous avez bien travaillé, je suis content d'accomplir la promesse de mon père David et de faire construire un Temple à Jérusalem. Que les travaux commencent !

     

    6. Salomon, les gardes et les experts.

    Salomon : Ce sera vraiment un beau temple, un temple magnifique, un temple digne de mon règne...

    Deux femmes arrivent en se disputant et en tirant un bébé chacune vers soi.

    Femme 1 : C’est mon enfant !!

    Femme 2 : Lâche-le ; il est à moi.

    Femme 1 : Menteuse ! Je vais me plaindre au roi.

    Salomon : Silence !! Que se passe-t-il ?

    Femme 1 : Nous allons tout vous expliquer. Nous habitons dans la même maison sans personne d’autre avec nous.

    Femme 2 : Nous avons accouché à quelques jours près. Pendant la nuit nous avions chacune notre bébé à côté de nous. Son bébé est mort. Pendant que je dormais, elle a échangé nos bébés.

    Femme 1 : Non, ce n'est pas vrai, tu mens !!

    Femme 2 : Quand je me suis réveillée, j’ai vu que ce n’était pas mon bébé.

    Femme 1 : C’est le contraire. C’est mon enfant qui est vivant.

    Femme 2 : Non, c’est le mien qui est vivant.

    Salomon : STOP !! Je vais juger votre affaire mais je vais d’abord consulter mes experts. Quelle solution est-ce que vous proposez ?

    Expert 1 : Il faut attendre que l’enfant soit assez grand pour voir à quelle mère il ressemble.

    Expert 2 : Je propose d’aller voir dans la maison s’il y a des traces qui nous permettent de voir dans quel lit l’enfant est mort.

    Expert 3 : Je propose que les deux mères gardent l’enfant à tour de rôle.

    Salomon : Hum hum, hum…. Ça va prendre beaucoup de temps tout ça. Gardes ! amenez-moi mon épée !

    Salomon : Je vais couper l’enfant en deux, chacune en aura une moitié.

    Femme 2 : NON !!!!! Laissez-le vivre ! Donnez-lui l’enfant vivant.

    Femme 1 : Il ne sera ni à moi, ni à toi, coupez-le en deux !

    Salomon : Donnez l’enfant vivant à cette femme. C’est celle qui voulait que l’enfant vive qui est la vraie mère.

    Applaudissements de la foule - tous les enfants et les catéchumènes - Chant d’allégresse.

    © Paroisse St-Jean (EERV) - Lausanne, 2020

    (Le droit de publication commerciale est réservé, le droit de jouer la saynète est libre, merci de citer la source.)

     

    Message :

    Chers frères et soeurs en Christ,

    Salomon est le roi qui a construit le premier Temple de Jérusalem, nous dit la Bible. Ce Temple est divisé — comme le sera plus tard le Temple reconstruit par Hérode, celui qu'a fréquenté Jésus — en trois espaces.

    Ces trois espaces sont imbriqués les uns dans les autres, comme des boîtes ou des poupées russes. Le plus grand espace est une grande cour, à ciel ouvert, qui accueille tout le monde. C'est l'espace public, pour les croyants comme pour les visiteurs. A l'intérieur de cette cour se trouve le bâtiment du Temple. Seuls les prêtres entrent dans ce bâtiment, dans cet espace. C'est un espace réservé. A l'intérieur de ce bâtiment se trouve une chambre plus petite, qui est le lieu saint, même le saint des saints, un espace où étaient placées l'arche de l'alliance et les tables de la Loi. C'est le lieu sacré de la présence divine. Personne n'a le droit d'y entrer, sauf un prêtre, qui y entre une fois par année pour le Grand Pardon. Voilà pour l'architecture et l'organisation du Temple de Salomon.

    Mais voilà que l'apôtre Paul nous dit que nous sommes — nous-mêmes — le Temple de Dieu et que l'Esprit saint habite en nous. Paul nous invite à faire une analogie entre le Temple et nous, nos personnes, nos corps. C'est ce que les enfants ont représenté sur les deux panneaux que vous pouvez voir derrière moi. Le coeur y représente l'espace sacré.

    Notre coprs est notre interface avec le monde, avec notre environnement. C'est par notre corps, nos sens, que nous entrons en relation avec les autres. Notre relation au monde se joue aussi en trois espaces : un espace public, un espace personnel et un espace privé, sacré. Notre espace public commence à peu près à une distance de coude autour de nous. Nous ne sommes pas génés quand un inconnu se place à cette distance. Par contre cela nous dérange s'il se colle à nous ou s'il vient s'asseoir sur nos genoux. Il serait clairement entré dans notre espace personnel. Notre espace personnel est comme une bulle proche de notre corps. C'est un espace réservé, personne n'a le droit d'y entrer sans notre accord, notre consentement.

    Et puis nous avons un espace tout à fait privé, intime, celui de nos pensées secrètes. C'est là que se trouve notre être profond, ce qui fait que nous sommes uniques. Personne ne peut y entrer sauf nous-mêmes. Nous y habitons — et mystérieusement, c'est aussi là que Dieu habite en nous. C'est un espace que Dieu protège en nous — c'est pourquoi l'apôtre Paul dit que si quelqu'un voulait détruire cet espace en nous, Dieu s'en prendrait à lui pour nous défendre. Nous sommes le Temple de Dieu, Dieu habite en nous parce qu'il trouve que nous avons de la valeur. Dieu trouve que c'est le plus beau lieu où habiter. Nous valons tous infiniment, nous sommes précieux aux yeux de Dieu.

    Amen

    © Jean-Marie Thévoz, 2020

  • 1 Rois 10. Une rencontre qui transforme !

    1 Rois 10
    1.2.2015
    Une rencontre qui transforme !

    1 Rois 10 : 1-10+13        Luc 11 : 29-32

    Télécharger ici le texte : P-2015-02-01.pdf

    Chères paroissiennes, chers paroissiens,
    En ce dimanche Terre Nouvelle, DM-Echange et Mission nous invite au voyage et à la rencontre. Il nous invite à suivre la rencontre de la reine de Saba avec Salomon et de découvrir tout ce qui se passe dans cette rencontre et ce que cela peut nous apprendre sur la mission, sur les voyages d’échange avec d’autres pays.
    Dans ce récit, on voit donc que la reine de Saba décide de se rendre à Jérusalem pour voir le grand roi Salomon. Les traditions divergent quant au pays ou à la région d’où elle provient ; sa réputation a fait que plusieurs pays se l’approprient, notamment le Yémen et l’Ethiopie. 
    L’important, c’est que c’est une grande reine et qu’elle est décidée à faire impression sur Salomon, autant sur le plan intellectuel — elle a préparé une épreuve et des énigmes — que sur le plan de la richesse — elle arrive avec une caravane chargée de cadeaux aussi précieux qu’onéreux. Mais cela ne se passe pas comme elle l’avait prévu. C’est elle qui tombe dans l’admiration. Elle est épatée, séduite par la sagesse de Salomon (certaines traditions voient plus large et plus intime, quand elles disent qu’elle mettra au monde un fils de Salomon au retour dans son pays).
    Ce qui est remarquable dans ce récit, c’est la transformation de la relation au fil du temps de la rencontre. Au départ, la reine de Saba se déplace pour lancer un défi au roi Salomon. Elle vient avec sa supériorité. Elle est persuadée que son savoir et son intelligence sont supérieurs à ceux de Salomon. Elle va le mettre au défi de répondre à ses questions, elle va le mettre à l’épreuve. Ensuite, elle lui apportera les solutions.
    Dans notre aide aux « pays en voie de développement » n’est-ce pas comme cela que nous faisons ? Ne sommes-nous pas persuadés — avant de partir — que nous pouvons leur apporter des solutions, avant même d’être arrivés et de les avoir entendus ? On part souvent avec l’idée d’être supérieurs et cela conduit à dominer l’autre.
    Autre écueil qui est emblématique des rencontres qu’on peut faire lorsqu’on voyage dans un pays étranger : on arrive avec ce qu’on a lu dans les livres, ce que des amis nous ont raconté, ou ce que nous pensions en préparant le voyage. Des ouï-dire, des récits, voir des préjugés C’est ce qui arrive à la reine de Saba : « Alors elle dit au roi : « Dans mon pays, j'avais entendu parler de toi et de ta sagesse, mais avant d'être venue voir de mes propres yeux, je ne croyais pas ce qu'on me disait. Or tout cela était bien vrai, et même on ne m'en avait pas raconté la moitié : ta sagesse et ta prospérité dépassent tout ce que j'avais entendu dire. » (1 R 10:6-7). La rencontre réelle transforme les choses, en tout cas si on est ouvert !
    Rencontrer l’autre tel qu’il est, l’écouter répondre, l’écouter parler de lui, de son pays, de sa situation, cela transforme la rencontre, parce qu’on se met à rencontrer une personne et plus la représentation abstraite d’une nation. C’est ainsi que la reine de Saba ouvre son cœur, dit le récit. Elle découvre Salomon, sa cour, son palais, sa réalité. Et elle se met à l’apprécier, peut-être à l’aimer. En tout cas, elle a réalisé la distance entre l’image qu’elle avait par ouï-dire et la personne réelle en face d’elle. Elle passe du fantasme à la connaissance, du préjugé à la réalité.
    Cela la conduit à dire à Salomon ce qu’elle apprécie, ce qu’elle aime. Elle lui tresse des louanges et lui adresse une bénédiction et une confession de foi (v.9). La vraie rencontre, lorsqu’on laisse tomber son propre savoir projeté, pour rencontrer vraiment l’autre, conduit au moins à la compréhension, souvent à l’admiration ou à l’émerveillement. Et cela conduit au plaisir d’être ensemble, de partager du temps, de la présence.
    Et cela ouvre sur le temps des cadeaux. On savait dès le début que la reine de Saba était venue avec une caravane chargée de riches cadeaux. Mais elle ne les a pas tout de suite offerts. Elle a attendu. Le risque des cadeaux offerts en préambule, avant que des liens ne se tissent, c’est qu’ils soient perçus comme une façon d’acheter l’amitié, de se rendre favorable. C’est ce qui se passe lorsque Jacob revient à la rencontre d’Esaü en se faisant précéder de cadeaux (Gn 33).
    Ici les cadeaux arrivent vraiment comme un acte de reconnaissance. C’est la joie de donner parce qu’on a déjà beaucoup reçu à un autre niveau. On rencontre cette même problématique en théologie lorsqu’on discute du salut par la foi ou par les œuvres. Quelle est la place des œuvres, parce que la foi n’est rien sans les œuvres dit Jacques (Jc 2:14-20) ? Le protestantisme a tranché en disant que les œuvres ne peuvent pas acheter le salut mais que les œuvres sont la réponse reconnaissante d’avoir reçu le salut par grâce. Les cadeaux arrivent ici comme signes de reconnaissance.
    On est frappé par l’énormité des cadeaux, 3,5 tonnes d’or, plus les parfums, les aromates, etc. C’est juste fou ! N’a-t-elle pas peur de s’appauvrir ? Et bien non ! Parce qu’elle est dans un autre registre que celui de l’économie d’épicerie. Dans l’économie d’épicerie, ce que je dépense, je ne l’ai plus, une fois que j’ai mangé ce que j’ai acheté. Chaque fois qu’une pièce sort de mon porte-monnaie, je m’appauvris.
    La reine de Saba est dans une autre économie, une économie relationnelle, où chaque sortie (dépense) est un enrichissement. S’il faut comparer cela avec une autre partie de l’économie financière de notre monde, on peut le comparer à une économie d’investissement. Ce qui sort du porte-monnaie est investi et produit de nouvelles richesses. Comme la personne qui achète un appartement pour le louer, elle va recevoir chaque mois un loyer.
    Ce récit, en nous parlant de cadeaux et de relations nous invite à entrer dans l’économie relationnelle où plus nous donnons, plus nous recevons en échange. Plus nous donnons de nous-mêmes dans les relations, plus les autres se rapprochent de nous et nous donnent en retour. Il n’y a pas de perdants (sauf ceux qui refusent d’entrer dans les échanges), il n’y a que des gagnants.
    C’est ce que Jésus nous répète lorsqu’il nous dit que Dieu nous aime. Il nous invite à entrer dans cette économie relationnelle qui est à l’opposé de notre économie mondiale fondée sur la pénurie et la peur de perdre. Dieu est amour, il a un amour infini, qui ne manque jamais. Ne laissons pas nos relations être formatées par le langage de pénurie du monde économique. Osons la rencontre, osons les échanges et le don.
    Amen

    L’impulsion de cette prédication m’a été donnée par le dossier de DM-Echange et Mission :
    Pistes de travail pour le culte du 25 janvier 2015 : Quand le voyage est prétexte à la rencontre de l'Autre.


    © Jean-Marie Thévoz, 2015