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Matthieu 1. Trois naissances marquées par la main de Dieu.

Matthieu 1
4.12.2005
Trois naissances marquées par la main de Dieu.
Ex 2 : 1-10 Jg 13 : 1-5+24-25 Mt 1 : 18-25


Chères paroissiennes, chers paroissiens,
La Bible nous rapporte plusieurs récits de naissances au fil de ses pages, plusieurs témoignages de personnages qui confessent que Dieu les a choisis dès le sein de leur mère, dès leur naissance, comme Jérémie (Jr 1:5) ou l'apôtre Paul (Ga 1:15).
C'est une démarche fréquente — lorsque quelqu'un devient célèbre — de chercher dans sa vie, dans son enfance, ou même dès sa naissance, des signes annonciateurs de son "génie." Ainsi on a été rechercher les carnets scolaires d'Albert Einstein, ou les dessins d'enfant de Picasso ou de Paul Klee; peut-être va-t-on rechercher les premières dictées que Bernard Pivot a écrites à l'école ?
Après coup, on remonte le temps pour chercher l'origine du caractère particulier de la personne. On pense, en effet, qu'un personnage extra-ordinaire doit avoir eu une naissance ou une enfance extra-ordinaire.
Dans la Bible, dans les récits de naissances, on trouve trois sortes de "marques," de "types" de naissances extraordinaires.
A. En premier lieu, il y a les annonces de naissance. Un messager de Dieu, un ange, vient prévenir les parents. C'est le cas pour Samson — l'homme qui tirait la force de ses cheveux — dont la naissance est annoncée par "l'ange du Seigneur" à sa mère. C'est aussi le cas pour la naissance d'Ismaël, d'Isaac et de Jean-Baptiste.
B. En deuxième lieu, il y a les naissances impossibles. Souvent, elles ont été accompagnées d'une annonce. Ce sont des naissances que j'appelle "impossibles" parce que les parents sont stériles ou trop âgés. elles sont impossibles aux yeux des humains, mais réalisables par Dieu. On retrouve Isaac et Jean-Baptiste, auxquels on peut ajouter Samuel. Certaines femmes passent par des stérilités temporaires comme Rébecca ou Rachel.
C. Enfin, en troisième lieu, il y a les naissances d'enfants qui échappent à un décret de mort. C'est le cas de Moïse "sauvé des eaux", mais surtout sauvé du décret du pharaon qui voulait que tous les nouveaux-nés mâles du peuple hébreu soient tués à la naissance.
Maintenant, lorsqu'on lit — dans les Evangiles de Matthieu et de Luc — les récits autour de la naissance de Jésus, on s'aperçoit que les trois types de récits de naissance ont été appliqués à celle de Jésus.
A. Joseph, chez Matthieu, Marie, chez Luc, reçoivent d'un ange l'annonce de la naissance de leur enfant.
B. La naissance de Jésus est une naissance "impossible" puisque Marie est vierge et que Marie et Joseph ne se sont point encore connus, selon la terminologie biblique (Mt 1:25, Luc 1:34).
C. Enfin, dans l'Evangile de Matthieu, Jésus échappe au Massacre des Innocents commandé par Hérode. Ici le parallèle avec Moïse est frappant.
Chacun de ces types de signes — déjà séparément — montre que la main de Dieu est posée sur ces enfants. Ensemble, ces signes accumulés sur Jésus indiquent que Jésus a un statut particulier dans le cœur de Dieu, ce qu'on a traduit dans notre langage en disant : Jésus est le fils de Dieu.
Oui, la main de Dieu repose spécialement sur Jésus. La résurrection après la croix a été le début de la révélation de ce lien particulier entre Dieu et Jésus. A la lumière de la résurrection, il a été possible de voir la Passion du Christ sous une lumière nouvelle, puis de comprendre les signes parsemés tout au long de son ministère, depuis son baptême par Jean-Baptiste.
Et quelques-uns des évangélistes ont voulu montrer que Dieu avait un lien intime et particulier avec Jésus depuis son origine. Matthieu et Luc font remonter ce début à l'annonce de la naissance, voir plus haut, puisque chacun d'eux donne une généalogie de Jésus. Matthieu remonte jusqu'à Abraham, Luc jusqu'à Adam. L'évangéliste Jean place même ce lien avant la création lorsqu'il dit : "Au commencement était la Parole (=Jésus) et la Parole était auprès de Dieu" (Jn 1:1).
Ces récits sont donc des réflexions sur la question : d'où vient vraiment Jésus ? d'où et de qui lui vient qu'il nous montre si bien qui est Dieu ? Et la réponse, ou plutôt les réponses, ne peuvent pas mieux faire que de pointer Dieu lui-même. Jésus vient de Dieu, il révèle Dieu lui-même.
Ces questions sur les origines de Jésus nous pouvons aussi nous les poser à propos de nous-mêmes. Que s'est-il passé "au début" pour que je sois maintenant qui je suis ? D'où me vient ma personnalité ? Il y a beaucoup de pistes à suivre dans cette quête :
- l'arbre généalogique : qu'ai-je reçu de mes parents et de mes ancêtres ?
- mes parrains et marraines, au sens large des personnes qui ont veillé sur moi et m’ont marquées,
- mon milieu (histoire et géographie),
- mes décisions personnes, et si l'on pousse assez loin l'introspection on va s'apercevoir que certaines décisions remontent tôt dans l'enfance, (par exemple pour certains choix professionnels),
- et puis les événements, les circonstances qui ont bouleversés nos vies,
- enfin, dernier sur ma liste, mais pas le moins important, quelle trace puis-je découvrir dans ma vie de la main de Dieu ? de l'ange du Seigneur ?
Toute vie compte aux yeux de Dieu, toute vie est dans le creux de sa main. Que puis-je voir de sa présence ?
Dans ce temps de l'Avent, de l'attente impatiente de la venue de Jésus à Noël, voulons-nous accueillir davantage "la main de Dieu", "l'ange du Seigneur" ? L'accueillir par la reconnaissance de la place qu'il a dans notre vie ? L'accueillir pour lui laisser une place de guide, de conseiller dans notre vie — au travers de la prière ?
Se préparer à Noël, à la venue de Jésus, ce n'est pas seulement attendre qu'il fasse quelque chose dans le monde, c'est l'accueillir dans sa vie personnelle, pour qu'il soit un compagnon sur notre route, pour qu'il soit un guide dans notre vie et dans celle de nos enfants dès leur naissance, dès leur enfance, pour qu'ils puissent voir dans leurs vies les traces de sa présence. Dans ce temps de l'Avent, laissons-nous saisir par la main de Dieu.
Amen

© 2005, Jean-Marie Thévoz, Suisse, Bussigny.

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