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Matthieu 22. "Aime et fais ce que tu veux !"

Matthieu 22

9.3.2008
"Aime et fais ce que tu veux !"
Ga 5 : 13-15    Mt 22 : 35-40

Chères paroissiennes, chers paroissiens, chers catéchumènes,
Vous avez entendu tout à l'heure les réflexions des catéchumènes sur la question de la violence, des règles, du respect des autres. On sent qu'ils ont un sens très correct d'où est le bien, où est le mal, un sens de la justice et de l'injustice. En même temps, il reste des zones floues — pour nous adultes aussi d'ailleurs.
Un exemple : on n'aime pas la délation et on dit à nos enfants : "Ce n'est pas bien de rapporter !" Mais en même temps, on leur demande de venir nous avertir si quelque chose ne va pas, tourne mal. Où est la frontière entre "avertir en cas de danger" et "rapporter une mauvaise action" ?
On a besoin d'un mode d'emploi de la vie, des situations concrètes. Voilà plusieurs modes d'emploi : celui d'un appareil de photo, celui d'un lecteur DVD, celui d'une photocopieuse, celui d'un programme informatique. Et voici [montrer la Bible] le mode d'emploi de la vie.
Il est épais, mais pas tellement, si on le compare aux autres. Surtout que chacun ne concerne qu'un seul objet à la fois, alors que la Bible concerne vos 70 ou 100 années de vie !
Comme dans tout livre-mode d'emploi, il y a des pages-résumé : le décalogue, le Sermon sur la Montagne (Mt 5—7) et le Sommaire de la Loi énoncé par Jésus :
"Tu dois aimer le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ton intelligence. C'est là le commandement le plus grand et le plus important. Et voici le second commandement, qui est une importance semblable : Tu dois aimer ton prochain comme toi-même."
Les Evangiles et toute la Bible ne sont que des illustrations pratiques de ces deux commandements.
Les catéchumènes trouvaient qu'il y avait trop de règles. C'est vrai, seul un avocat qui en fait son métier peut connaître toutes les lois, et encore. Les maîtres de la Loi du temps de Jésus comptaient 613 commandements. 248 commandements positifs (qui obligent à faire quelque chose) et 365 commandements négatifs (qui interdisent).
Face à ce méli-mélo, Jésus est venu dire : il y a deux commandements : Aime Dieu et Aime ton prochain et ces deux commandements sont semblables. On fait la même chose en aimant Dieu et en aimant les autres. Un pasteur de la fin de l'empire romain (saint Augustin) disait : "Aime et fais ce que tu veux !" En choisissant l'amour comme raison d'agir, on se construit une personnalité juste.
Il y a en nous une bagarre intérieure, des tensions, des envies contradictoires. Nous savons généralement où est le bien, mais nous sommes attirés par "le côté obscure de la force." Nous connaissons la vérité, mais nous sommes tentés de mentir. Nous voyons la souffrance des autres, mais nous sommes tentés par notre propre intérêt.
Qu'allons-nous choisir ? Voici une histoire :

« Un vieil indien parle de la vie à un enfant : "Une guerre se déroule en nous, deux loups se battent dans nos pensées. Le loup de la colère, de la jalousie, de la tristesse, du regret, de l'envie, de l'arrogance, de la culpabilité, de l'amertume, du sentiment d'infériorité, du mensonge, de la prétention, de l'ego.
Le loup de la joie, de la paix, de l'amour, de l'espérance, de la sérénité, de la simplicité, de la gentillesse, de la bienveillance, de la sympathie, de la générosité, de la vérité, de la compassion, de la foi."
L'enfant réfléchit un moment et demande : "Lequel gagnera ?"
Le vieil homme répond : "Celui que tu auras nourri." »*
Chacun de nos choix nourrit un des deux loups, une des deux parties de nous-mêmes ! Qui voulons-nous devenir ?
Nous ne sommes pas seuls avec le mode d'emploi de la vie qu'est la Bible. C'est une des particularité du christianisme : nous ne sommes pas guidés par un livre, mais par une personne. Le but de la vie n'est pas d'obéir à une loi — même la loi de Dieu. Le but de la vie, c'est d'être en relation et de vivre heureux dans ces relations.
Jésus n'a jamais dit : "Suivez la Loi." Jésus nous interpelle en nous disant : "Suis-moi !" Jésus est venu accomplir et remplacer la Loi. Nous n'avons plus à obéir à 613 commandements, mais à aimer une personne — Jésus — et à s'inspirer de ce qu'il a fait pour vivre avec les autres.
La Bible est un mode d'emploi de la vie, parce qu'elle nous raconte comment Jésus a vécu et comment d'autres hommes et d'autres femmes ont vécu en suivant Jésus.
Chacun de nous peut découvrir et mieux connaître Jésus pour voir comment il a vécu et comment il a aimé. Ainsi nous apprendrons à aimer à notre tour pour vivre heureux.
Amen

* Antoine Nouïs, Les cahiers du Caté, tome 3, Ed. Olivétan, Lyon, 2004, p. 61
© Jean-Marie Thévou, 2008

Commentaires

  • Je ne suis pas d'accord avec vous ; du moins, pas tout a fait, mais peut être que cela est du au fait que je soit Catholique : Le Christ est venu pour préciser la loi, et non pour l'abolir ; il le dit lui même. C'est en disant : "Le but de la vie n'est pas d'obéir à une loi — même la loi de Dieu. Le but de la vie, c'est d'être en relation et de vivre heureux dans ces relations." que l'on perd le sens du salut. Ainsi l'euthanasie peut être justifié (je ne sais pas quelle est la position de votre église sur l'euthanasie) en effet si quelqu'un souffre, n'est ce pas de la clémence que d'abréger ses souffrances ? oui mais la souffrance est parfois nécessaire parce qu'elle peut nous rapprocher de Dieu... Ou nous le faire connaître.

    Ce que Dit Jésus c'est d'abord "Aime Dieu" c'est à dire obéis à ce qu'il te demande de faire. Et ensuite "aime ton prochain" c'est a dire comme vous le dite vivre au mieux nos relation humaine.

    Mais la débauche (morale, sexuelle) va contre l'amour du prochain, puisque elle ne le respecte pas, et contre l'amour de Dieu puisqu'elle ne respecte pas la vie qu'il nous donne.

    De même la culture de mort (euthanasie, avortement) vont contre l'amour de Dieu puisqu'ils détruisent sa création, et contre l'amour du prochains, puisqu'il lui refuse une souffrance qui sera peut être nécessaire à son salut.

    Je pourrais le faire pour tout les commandement de Dieu (le décalogue) mais il est tard.

    Ce que je voulais prouver par là c'est que Jésus par ces deux commandement qu'il nous livre nous dit de respecter la loi du Seigneur.

    M'excusant de ma prose sans doute un peu dure à lire et qui ne vous intéressera sans doute pas, et dans le plus profond respect (qui chez moi ne signifie par contre pas acceptation de théories autre que celle de l'Eglise Catholique, ni relativisme) je vous prie de croire à l'assurance de ma considération.

    HR

  • Merci de votre commentaire. Nous avons effectivement une lecture différente de l'évangile, puisque ce que vous me reprochez (amicalement) est exactement ce que je pense juste. En Jésus, Dieu accepte de se placer en seconde place, après l'humain (voir ma prédication : "Luc 13. Jésus fait de l'attention au prochain la vraie façon de consacrer le temps qui est réservé à Dieu."). Je ne suis pas d'accord non plus avec la place que vous faites à la souffrance. La souffrance est un mal et doit donc être combattue en tant que telle, comme Jésus l'a fait en guérissant. Ensuite, mais comme un fruit de la résurrection, on peut découvrir que malgré la souffrance ou à travers sa part irréductible quelque chose grandit en nous et éclot. Mais on ne peut pas poser cela comme un postulat et une vertu qui justifie de laisser souffrir, encore moins comme "nécessaire au salut".

  • S'il y a un premier et second commandements (amour de Dieu et amour du prochain), il y en a d'autres! Autrement, les termes utilisés par notre Seigneur (premier et second) n'auraient aucun sens. "C'est le plus grand" mais par rapport à quoi? A l'existence d'autres commandements auxquels nous devons obéissance. Ce que le Seigneur a voulu nous dire: obéit aux commandements mais non pas d'une manière formaliste mais avec amour de Dieu et du prochain. Obéir par amour ! L'amour n'annule pas les commandements, bien au contraire ! Quand à la souffrance, relisons Jacques 1:13. La souffrance ne peut venir du Seigneur. Auprès de lui nous trouverons la consolation nécessaire pour endurer la souffrance. Apocalypse 21:4 fait la lumière sur la fin des souffrances. Que le Seigneur soit avec vous ! Jean-Jacques PUGIN.

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