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Actes 10. Le message de Jésus n'est pas réservé à une terre, à un peuple.

4.4.2010

Le message de Jésus n'est pas réservé à une terre, à un peuple.

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Luc 24:1-10, Actes 10: 34-45

Chères paroissiennes, chers paroissiens,

Pâques, la fête de la résurrection ! C'est la fête que nous commémorons tous les dimanches : premier jour de la semaine où les femmes sont allées au tombeau après le sabbat, jour de repos qui clôt la semaine.

La résurrection — pierre angulaire de la foi chrétienne— est pourtant si mystérieuse, tellement inexplicable. Résurrection, pierre d'achoppement pour nombre de nos contemporains et — osons le dire — très souvent pour nous aussi. Comment dire l'impossible, l'inédit, l'indicible ? Comment croire sans comprendre, sans explication ?

Nous vivons dans une société rationnelle et scientifique. Tout doit trouver sa description et son explication. Et c'est bien. Mais la résurrection échappe à cela. Déjà, les évangiles se dérobent ou, à choix, préservent le mystère.

Les textes, dans les quatre évangiles, passent du dépôt du corps de Jésus au tombeau le vendredi soir, à la découverte du tombeau vide le dimanche matin par les femmes. Entre deux : rien. Pas une ligne, pas un mot. Un blanc, un vide, un silence.

Le mystère de Pâques ne se trouve donc pas là. Ne répétons pas le geste de la femme de Lot de regarder en arrière (Gn 19:26). Il n'y a rien en arrière, tout est en avant, devant soi et là il y a beaucoup de choses. C'est bien ce que disent les anges : "Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ?" (Lc 24:5).

Tout est en avant, devant soi. Et les femmes le comprennent : elles quittent le tombeau pour aller porter la nouvelle aux disciples. Les femmes sont les premiers témoins de la bonne nouvelle. Aujourd'hui, cela sonne comme normal. Mais c'est inouï, incroyable, c'est comme si on nous annonçait qu'il y avait sept femmes au Conseil fédéral !

Le premier miracle de Pâques, c'est que Dieu choisit ce qui ne comptait pour rien dans la société (excusez-moi Mesdames) pour annoncer la nouvelle la plus important de toute l'histoire de l'univers ! D'ailleurs les disciples ne croient pas les femmes. Dieu fait confiance à ces femmes, mais pas les disciples. C'est toute l'histoire de Dieu avec le genre humain. Le manque de foi dans l'action de Dieu pour nous ! Nous sommes incrédules, nous ne croyons pas à la force transformatrice de Dieu, à sa puissance de renouveau, de résurrection !

Cela arrive à nouveau dans les Actes, dans le récit que nous venons d'entendre. L'Eglise était alors composée des disciples et des juifs qui reconnaissaient Jésus comme le Messie. Pierre s'occupe de cette communauté. Ils ont l'air bien ensemble — entre eux. Ça marche… Mais Dieu a plus d'ambition, le message de Jésus n'est pas réservé à une terre, à un peuple. D'autres barrières doivent tomber et Dieu manifeste son Saint Esprit à Pierre pour qu'il s'ouvre aux autres peuples de la terre, les grecs, les romains, tous les non-juifs.

La puissance de la résurrection, c'est que le message de Dieu n'est pas là pour garantir notre façon de penser, mais pour élargir nos pensées à la dimension de celles de Dieu. Et Dieu pense large, Dieu voit grand.

Sous la poussée de l'Esprit Saint, sous la pression de Dieu, Pierre découvre que Dieu ne fait pas de différence entre les humains. Dieu n'est pas partial. Dieu n'est pas communautariste. Dieu est universel et entretient le même rapport d'amour avec tous les humains, sur toute la terre.

La puissance de la résurrection ne se voit pas en se retournant pour savoir ce qui s'est passé entre samedi et dimanche, mais en regardant ce qui a été transformé dans les jours qui suivent :

- des femmes sont chargées — en premier — de témoigner de la puissance de Dieu,

- des disciples sont amenés à laisser tomber leurs œillères et à élargir leur vision de l'amour de Dieu,

- des hommes et des femmes se mettent au service de Dieu pour annoncer et vivre cette égalité de tous en partageant des repas et des célébrations ensemble.

Nous ne savons pas ce qui s'est passé dans la nuit de Pâques, mais nous voyons que cela a changé la face du monde. Nous voyons aussi que tout n'est pas accompli, il y a encore trop de barrières qui ne sont pas tombées. Il y a encore besoin de témoins de la puissance de Dieu dans le monde. Comme ces femmes, comme Pierre, comme tous ces croyants qui nous ont précédés, nous avons un trésor, des valeurs à partager.

Nous avons surtout l'assurance que la puissance de Dieu nous précède sur ce chemin. Il a ouvert le tombeau, il ouvre le chemin, il ouvre les cœurs. Acceptons que Dieu fait tomber toutes les barrières au matin de Pâques et qu'un chemin de fraternité avec tous s'ouvre devant nous.

Amen

© Jean-Marie Thévoz, 2010

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