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paix

  • Dieu veille attentivement sur nous

    (28.12.2003) Psaume 139

    Dieu veille attentivement sur nous

    Psaume 139 : 1-12.     2 Corinthiens 4 : 5-9.     Luc 8 : 16-17

    télécharger le texte : P-2003-12-28.pdf

     

    Chères paroissiennes, chers paroissiens,

    C'est aujourd'hui le dernier dimanche de l'année, un temps propice pour esquisser un bilan de l'année écoulée. Après cela nous pourrons décider des bonnes résolutions à prendre pour le Nouvel An !

    Pour moi, la question la plus importante pour ce bilan est de savoir si la paix a progressé. La paix, en hébreu, se dit : "Chalom" et c'est un terme riche qui signifie plus que l'absence de conflit, c'est le règne d'une harmonie, d'un apaisement qui passe par la réconciliation des contraires.

     

    La paix a-t-elle progressé dans le monde ?

    La paix a-t-elle progressé chez nous ?

    La paix a-t-elle progressé à l'intérieur de nous-mêmes ?

    Trouver la paix intérieure est un long chemin, un chemin semé d'obstacles. C'est un chemin où Dieu ne nous laisse pas seul, même lorsque nous pensons qu'il ne sera qu'au bout du chemin. En fait, Dieu est déjà présent dans notre quête, sur le chemin, pas seulement au bout du chemin. Constamment, dès le début de notre vie — alors que nous l'ignorions encore — Dieu nous accompagne, il a un oeil sur nous, il nous suit des yeux, il ne manque pas un seul de nos gestes comme le dit le Psaume 139 :

     

    "1 Seigneur, tu regardes jusqu'au fond de mon coeur, et tu sais tout de moi :

    2 Tu sais si je m'assieds ou si je me lève; longtemps à l'avance tu connais mes intentions.

    3 Tu remarques si je suis dehors ou chez moi, tu es au courant de tout ce que je fais.

    4 Je n'ai pas encore prononcé un seul mot, que tu sais déjà tout ce que je vais dire.

    5 Tu es derrière moi, devant aussi, tu poses ta main sur moi.

    6 Que tu me connaisses à ce point est trop merveilleux pour moi, et dépasse tout ce que je peux comprendre."

    Bien sûr, il y a deux façons de ressentir cette présence permanente ! On peut penser que Dieu est une sorte de Big Brother, constamment à nous surveiller pour nous épingler. Mais on peut aussi le voir comme un Dieu plein de sollicitude pour nous, comme un amoureux qui veut tout savoir des faits et gestes de sa fiancée, pour en goûter tous les instants.

    Le Noël que nous venons de vivre devrait nous faire pencher vers cette seconde interprétation. Au coeur de ce monde "obscur et froid" comme le dit un cantique, Dieu veille sur nous, Dieu veille sur les plus faibles et les plus vulnérables.

    Oui, Dieu regarde notre monde, jusque dans ses recoins les plus sombres. Dans l'Evangile de Luc, Jésus dit : "Tout ce qui est caché sera rendu visible et tout ce qui est secret sera mis en pleine lumière." (Luc 8:17)

    Cela peut paraître menaçant pour ceux qui ont des choses à cacher, pour celui qui trafique les comptes de son entreprise, pour celui qui commet des malversations. Mais quel espoir pour les victimes, pour ceux qui sont exploités et ne peuvent pas se plaindre, pour les sans-voix.

    Quel encouragement pour les gens modestes qui oeuvrent dans le plus grand secret à faire le bien, sans tambour ni trompette. Oui, les qualités humaines qui sont aujourd'hui méprisées par le monde seront un jour mises en lumière. Oui, la compassion de ceux qui ont souffert et qui s'offrent à leur tour pour consoler, tout cela n'est pas effacé, n'est pas perdu dans l'oubli.

    Dieu voit tout cela et l'enregistre pour le faire éclater un jour à la lumière.

    Dieu fait cela mais il nous a aussi confié des tâches. Dieu, devenu humain en Jésus-Christ, n'est pas venu pour nous remplacer et faire le travail à notre place. En devenant humain, il a valorisé notre vie et notre travail. Dieu nous passe le relais.

    Dieu est la lumière, mais nous sommes les lampes qui portent la lumière et que l'on ne cache pas sous le seau !

    L'apôtre Paul utilise une belle image pour illustrer notre place, notre rôle. Il dit : "nous qui portons ce trésor spirituel, nous sommes comme des vases d'argile, pour que l'on voie bien que cette puissance extraordinaire appartient à Dieu et non pas à nous." (2 Co 4:7)

    La lumière de Dieu est un trésor qui vient de Dieu, mais nous en sommes les porteurs. Il ne s'agit pas de nous rabaisser, mais de voir le contraste entre nous — vases d'argile — et Dieu — lumière. Et nous n'avons pas de complexe à avoir d'être des vases d'argile, des êtres fragiles, vulnérables, c'est ainsi que nous pouvons rendre témoignage à Dieu : tout faibles que nous soyons, il nous a choisi pour le porter auprès des autres, pour porter sa lumière vers les autres, pour porter sa paix vers les autres.

    Ne nous faisons donc pas de souci de n'être que des vases d'argile, de ne pas être comme Dieu. Nous lui ferons d'autant plus de place à lui, face aux autres, que nous lui laisserons plus de place à l'intérieur de nous-mêmes.

    Ainsi mon voeu pour vous, pour cette année qui vient, c'est que vous puissiez être remplis de la lumière de Dieu, afin de progresser avec lui sur le chemin de la paix, de l'harmonie intérieure avec lui.

    Amen

    © Jean-Marie Thévoz, 2020

  • Jean 20. Notre mission : apporter un message de paix et de pardon

    Jean 20
    4.5.2014
    Notre mission : apporter un message de paix et de pardon
    Genèse 2 : 4-8       Jean 14 : 18-26        Jean 20 : 19-23

    Téléchargez ici la prédication : P-2014-05-04.pdf


    Culte d’installation du Conseil paroissial


    Chères paroissiennes, chers paroissiens,
    Nous avons quand même de la chance ! Non, mais, vous avez entendu ce que dit Jésus à ses disciples ? Il leur parle de paix et de pardon. La paix et le pardon, voilà de quoi les disciples sont porteurs. Un message de paix et un message de pardon, c’est ce que Jésus envoie les disciples annoncer au monde. C’est ce dont nous sommes porteurs aujourd’hui encore, 2'000 ans après ce premier envoi.
    Mais reprenons le récit dans le détail. Nous sommes le premier jour de la semaine, le dimanche de Pâques. Les disciples sont réunis, mais ils se sont enfermés, ils ont peur après ce qui est arrivé à Jésus. Est-ce que ce sera leur tour d’être arrêtés ? Si ce n’est pas le cas, ont-ils perdu leur temps auprès de Jésus ? Comment retourner chez eux en Galilée après un tel échec ? Comment vivre cette honte ? S’être trompé à ce point ! Voilà l’état d’esprit des disciples.
    Ils se sentent orphelins, abandonnés, sans repères. Dans leur désarroi, ils ont oublié les paroles de Jésus, ces paroles des « discours d’adieu » de Jésus qui voulait les préparer au grand choc. « Je ne vous laisserai pas orphelins, je viens à vous » (Jn 14:18). Les disciples sont enfermés dans leurs pensées noires autant que dans cette chambre haute.
    Et pourtant, justement, Jésus vient et il se tient là, au milieu d’eux, alors qu’ils ne l’attendent pas. Et les premiers mots que Jésus prononce, c’est « la paix à vous » « shalom aleikhem » (Jn 20:19). Soyez apaisés, n’ayez pas peur !
    Jésus vient se révéler aux disciples, aux croyants, comme celui qui vient apporter la paix, l’apaisement des peurs, de l’angoisse, des soucis. Et il leur montre ses mains, son côté percé par la lance du soldat. Il est bien le crucifié qui est vivant.
    Il est vivant, mais pas simplement réanimé. Il n’a pas échappé à la mort, il l’a traversée, il est monté vers le Père et se tient au milieu d’eux dans sa nouvelle vie pour leur apporter sa paix. A la transformation de Jésus en Christ vivant correspond la transformation de la peur des disciples en joie. Les promesses de Jésus s’accomplissent : il y a une vraie vie. Jésus revient se manifester aux disciples, rien n’est fini, tout commence, à neuf.
    Là, le récit quitte le dévoilement de l’apparition pour un temps d’enseignement, qui s’ouvre à nouveau sur le souhait de paix. « La répétition du souhait de paix dit l’essence du nouveau temps. »* C’est un temps de Shalom qui s’ouvre, le temps de la paix entre Dieu et l’humanité, le temps de la réconciliation et de la cohabitation (Jn 14:23).
    Un temps marqué par de nouveaux rôles : jusqu’à Pâques, Jésus était l’Envoyé de Dieu dans le monde, il était l’ambassadeur qui transmettait la parole de Dieu au monde et aux disciples. Depuis Pâques, le rôle de Jésus est transmis aux disciples. « Comme mon Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » (v.21). Est-ce qu’on réalise bien ici la transmission du flambeau, la passage du témoin de Jésus à nous ? Il était l’Envoyé de Dieu et il nous passe la main. Nous sommes maintenant les envoyés de Dieu.
    Pour accomplir cela, Jésus souffle sur ses disciples et leur donne l’Esprit saint. Jésus insuffle l’Esprit aux croyants (v.22). Ce mot « insuffle » est le même que celui du récit de la Genèse où Dieu insuffle l’haleine de vie au premier humain (Gn 2:7). L’évangéliste Jean établit clairement ici un parallèle entre le don de la vie humaine lors de la création et le don de l’Esprit saint par Jésus, ici à Pâques. Il est vraiment question d’une nouvelle création, ou de la création d’une nouvelle vie, d’une vie nouvelle.
    La première création était marquée par la sortie du jardin d’Eden et par la malédiction de l’être humain. Ici, il est question de la seconde création où l’être humain est destiné à la paix, à l’apaisement de ses tourments et de ses angoisses. La malédiction est levée. Jésus est venu apporter la réconciliation avec Dieu, le pardon. Ici le péché originel est remplacé par le pardon originel, celui que Dieu a toujours voulu faire triompher.
    « Recevez le saint Esprit ! Ceux à qui vous pardonnerez leurs péchés obtiendront le pardon ; ceux à qui vous refuserez le pardon ne l’obtiendront pas. » (v.23) Cette phrase est difficile. Elle n’est pas à comprendre dans le registre de la morale : « si je ne lui pardonne pas, il ne sera jamais en paix » non. Ici, il s’agit de l’annonce du pardon de la part de Dieu, de l’annonce que Dieu se réconcilie avec tous les humains, que sa porte est ouverte.
    Donc on peut reformuler la phrase ainsi : « Tous ceux à qui vous annoncerez le pardon divin, ils pourront l’obtenir, en profiter. Mais, tous ceux à qui vous ne l’annoncerez pas, ils ne pourront pas en profiter ; ils ne pourront pas en vivre, s’ils restent dans l’ignorance. »
    Nous avons de la chance, nous avons un beau message — de paix et de pardon — à transmettre. Mais nous avons aussi une grande responsabilité : faire entendre ce message pour que le plus grand nombre puisse choisir d’en profiter et d’en vivre. C’est notre responsabilité de croyant, c’est notre responsabilité d’Eglise.
    Aujourd’hui, une poignée d’hommes et de femmes dans notre paroisse est installée dans une fonction de conseiller(e) de paroisse. Comme conseiller(e) vous aurez des tâches pratiques et souvent terre à terre à effectuer pour diriger cette paroisse. L’important est de ne pas perdre de vue l’essentiel, la mission de l’Eglise que Jésus nous a donnée — à tous — d’apporter la paix dans les lieux où nous vivons et d’annoncer que le ciel a fait la paix avec la terre, que le pardon l’emporte toujours sur toutes les fautes et les désaccords. Dieu en a décidé ainsi et nous a envoyé Jésus pour nous le manifester.
    Paroissiens et paroissiennes, soutenez et encouragez ce Conseil, accompagnez-le dans cette mission qui est la mission de toute l’Eglise : faire la paix et annoncer le pardon de Dieu.
    Amen

    * Jean Zumstein, L’Evangile selon saint Jean (13—21), Commentaire du Nouveau Testament, Genève, Labor et Fides, 2007, p.285.


    © Jean-Marie Thévoz, 2014