Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Actes 19. Du baptême de Jean à celui de Jésus

Actes 19

10.6.2007
Du baptême de Jean à celui de Jésus
Ac 19 : 1-10    Ga 3 : 26-29


Chères paroissiennes, chers paroissiens,
Après le récit de la Pentecôte qui ouvre le livre des Actes et l'épisode de Paul et Silas libérés de prison dans la ville de Philippes, voici un nouvel épisode des pérégrinations de l'apôtre Paul.
Le livre des Actes des Apôtres nous présente les débuts de l'Eglise. Dans une première partie, Actes est centré sur l'apôtre Pierre et l'annonce de Jésus-Christ sur les terres d'Israël d'abord, puis en Syrie. Dans la 2e partie, Paul devient le personnage principal que l'on suit dans ses voyages en Asie mineure (la Turquie actuelle) en Grèce, puis jusqu'à Rome.
Ce livre nous montre donc le travail au jour le jour des apôtres, les difficultés rencontrées, les succès et les avancées de leur prédication. Paul procède toujours de la même manière : il se rend à la synagogue locale pour y prendre la parole (il est de coutume de permettre aux visiteurs de lire l'Ecriture puis de la commenter). Alors, Paul explique que le Messie annoncé par les Ecritures est arrivé en Israël, il y a à peine 10 ou 15 ans et qu'il s'agit de Jésus de Nazareth, crucifié à Jérusalem.
Certains, dans la synagogue, reconnaissent Jésus comme le Messie, le Christ ("Christ" est la traduction grecque de l'hébreu "Messie"), d'autres pas. Cela crée des tensions et finalement ceux qui croient en Jésus sont expulsés de la synagogue. A ce moment-là, Paul crée une nouvelle communauté, une Eglise, avec ceux qui croient en Jésus. Mais l'espoir de Paul, c'est que tous les juifs reconnaissent Jésus.
Dans le récit que vous avez entendu, on retrouve bien ce schéma. Paul reste trois mois à la synagogue, mais doit finalement partir. Dès ce moment, il enseigne dans les locaux d'une école, chez Tyrannus, pendant deux ans, le temps que cette communauté gagne son autonomie.
Ce qui est particulier à Ephèse, c'est qu'à son arrivée, Paul rencontre des gens qui ont déjà reçu une annonce du Messie. Paul n'est donc pas le seul à parcourir ces pays pour y annoncer la venue du Messie.
Ce qui est étrange ici, c'est que Paul rencontre des disciples de Jean-Baptiste : ils ont reçu le baptême de Jean, mais pas celui de Jésus. Jean-Baptiste appelait les gens à changer de comportement, à renoncer à vivre loin de Dieu pour se tourner vers Dieu et marquer ce tournant, cette conversion, par un baptême.
Jésus, lui, demandait à ses disciples de baptiser les nouveaux croyants pour qu'ils puissent recevoir la présence de Dieu et manifester leur foi. Cette présence de Dieu donnée au croyant, c'est l'Esprit saint. C'est ce que reçoivent ces personnes qui ne connaissaient que le baptême de Jean auparavant, lorsque Paul leur impose les mains en les baptisant.
Nous sommes à une année de l'Eurofoot en Suisse : Avez-vous l'esprit foot ? Faites-vous partie des supporters qui allez dans les stades pour soutenir la Nati en chantant, en criant, en hurlant des slogans ? De mon côté, je suis plutôt footballeur non-pratiquant, je n'ai pas reçu l'esprit foot ! Mais j'aurais plutôt l'esprit Alinghi. Il y a 4 ans, je me levais à 3h du matin pour suivre les courses diffusées depuis la Nouvelle-Zélande.
Bon, pourquoi est-ce que je vous parle de ça maintenant déjà ? Ah oui, c'est pour démystifier un peu le résultat de ce baptême de Paul au nom de Jésus, dont le récit nous dit qu'il déclenchât chez ces disciples un parler en langues et des déclarations, des messages venus de Dieu. Ce que ces textes expriment par le parler en langues, c'est simplement l'enthousiasme et la joie débordante de ces personnes après leur baptême.
Pourquoi sont-elles si contentes ? Parce qu'elles ont découvert la différence entre le baptême de Jean et celui de Jésus. Le baptême de Jean marquait la volonté de s'efforcer de suivre tous les commandements divins. C'était un engagement difficile qui demandait beaucoup d'énergie pour être à la hauteur et se maintenir dans la ligne. 
Le baptême au nom de Jésus, c'est la prise de conscience que quelque chose s'est déjà passé et que l'on peut simplement recevoir comme un cadeau. Que s'est-il passé ? Dieu, à travers Jésus, est venu dire à tous les êtres humains : "vous êtes aimés", "vous êtes acceptés tels que vous êtes, inconditionnellement." C'est fait, Jésus l'a déjà accompli dans sa vie et dans sa Passion. C'est un cadeau que Dieu nous fait, nous n'avons plus à partir à la conquête du Graal, à chercher à être aimés pour ce que nous faisons. C'est déjà donné, chacun peut le recevoir. 
La foi, c'est croire, accepter que Dieu l'a fait, qu'il a déjà ouvert la porte du chemin qui mène à lui. Pas d'efforts à faire pour trouver la clé de cette porte. Cette porte est ouverte à tous, malgré les barrières, les exigences que décrit la société. Dans la société d'alors, il existait des barrières infranchissables entre grecs et juifs, entre hommes et femmes, entre personnes libres et esclaves.
Paul nous dit : toutes ces barrières n'existent pas devant Dieu et ne doivent pas exister dans l'Eglise. Tous nous sommes acceptés par Dieu. Quelle libération lorsqu'on réalise cela ! Toute l'énergie, tous les efforts qu'on pouvait mettre pour affirmer sa valeur, envers soi-même ou face aux autres, on peut laisser tomber. Il n'y a rien à prouver à personne.
Est-on — aujourd'hui — persuadé que ce cadeau est pour nous ? Dieu attend seulement de nous une attitude réceptive (comme un enfant qui tend ses mains). Il nous faut juste accepter de faire de la place, se désencombrer, accepter de faire silence pour entendre cet amour, accepter d'être prêt à recevoir ce cadeau. Après, laissons Dieu agir et nous donner son Esprit, sa Présence.
Amen
© Jean-Marie Thévoz, 2007

Les commentaires sont fermés.