1 Co 10
26.9.1999
Ouverture du catéchisme : Un choix à faire
2 Rois 4 : 38-41 1 Co 10 : 23-26 Mt 13 : 47-48
Chers catéchumènes, chers parents, Chères paroissiennes, chers paroissiens,
Vous êtes plutôt : Swisscom ou Sunrise. Nokia ou Panasonic. PDC ou radical. Cardinal ou Campari. Yes or No ? Voilà les choix que nous proposent les affiches publicitaires qu'on voit maintenant dans nos rues.
Combien de choix sommes-nous appelés à faire tous les jours ? Des petits choix qui ne portent pas à conséquences, jusqu'à des choix qui nous engagent, certains choix pour l'existence entière... Nous vivons dans une société du choix, dans une société où il faut constamment choisir. Et nous voulons du choix, nous préférons la carte au menu. Ne voyons pas cela sous un angle négatif, cela nous donne du pouvoir, une possibilité d'exercer notre liberté.
Le problème, c'est aussi que les choix deviennent de plus en plus complexes : que choisir ? Vous voulez plutôt du boeuf ou du poulet pour midi ?
"La soupe est empoisonnée" crient les convives autour de la marmite du prophète (2 R 4: 40). Voilà, en ce temps lointain, la famine régnait dans ce pays. Un homme a été chargé de faire à manger. Alors, il est parti dans la campagne, voir ce qu'il pourrait trouver à manger. La première chose qui ressemblait à un légume lui a convenu. Il en a fait son menu.
Choisir comporte donc aussi des risques. Celui qui va à la cueillette des champignons les soumet à un spécialiste avant de les manger. Le tri de ce qui est bon ou mauvais pour nous est essentiel. Nous commençons à regarder de près ce que nous mettons dans notre assiette, et par les temps qui courent cela vaut mieux, même si c'est plutôt difficile avec le peu d'informations qu'on nous donne. Nous contrôlons aussi bien que faire se peut le contenu de notre assiette.
Mettons-nous la même attention à vérifier ce que notre cerveau avale ? Ce qui nourrit notre esprit ou notre âme ? Nous avons vu qu'à la source de la vache folle et du poulet à la dioxine, il y avait une course effrénée au profit, sans égard pour les consommateurs. En est-il différemment avec la publicité, avec les films ou les idéologies qui nous matraquent, dans la rue ou sur nos écrans ?
Mon idée n'est pas qu'il faudrait commencer à censurer, à interdire, etc. Par contre, il est urgent de réfléchir à notre façon de choisir et peut-être même : apprendre à faire des choix.
* * *
Le christianisme est une religion de la liberté. Cela a commencé avec la liberté des personnes dans le judaïsme, avec la libération des hébreux et la sortie d'Egypte. Ceux qui ont vu le film "Le prince d'Egypte" voient de quoi je parle. Cette libération s'est accompagnée du don de la loi, comme mode d'emploi et de sauvegarde de cette liberté. La loi énonce en premier lieu des repères pour que je sois protégé. Ainsi, l'interdit de tuer est d'abord l'interdit vis-à-vis des autres de me tuer, donc le droit de vivre pour exercer ma liberté. Ensuite, la réciproque est évidente.
Vous avez entendu l'apôtre Paul dire "Tout est permis, mais tout n'est pas utile, tout n'est pas constructif" (1 Co 10:23) C'est une liberté énorme que donne Paul dans un monde plein de tabou, notamment alimentaires. Le but de la loi n'est pas l'obéissance à la loi, mais le respect de tout humain. C'est un bouleversement dans le monde gréco-romain où les limites étaient les dieux, de placer l'être humain au centre. Aujourd'hui aussi c'est un bouleversement sérieux de dire : c'est le respect de l'être humain qui doit être le repère central de toute activité humaine. On est plus habitué à entendre parler des contraintes de l'économie, de la concurrence, de la survie de l'entreprise, au point qu'on place ces contraintes au-dessus du sort de l'être humain.
* * *
Chers catéchumènes,
Vous entrez dans l'adolescence, un âge où l'on est confronté à de nombreux changements et à de nombreux choix. Vous allez devoir trier parmi tout ce que le monde vous propose. Vous allez réaliser que toutes les propositions ne sont pas offertes dans votre intérêt, mais visent d'autres intérêts que les vôtres. Vous pouvez vous préparer, apprendre à faire ces choix, comme un spécialiste apprend à distinguer les champignons qui se mangent de ceux qui empoisonnent. Vous pouvez vous préparer en faisant un premier choix qui guidera les choix suivants. Ce premier choix, c'est : vais-je construire ma vie avec ou sans Dieu ? Vais-je construire ma vie avec les repères, le soutien et l'amour que Dieu donne ou vais-je construire ma vie seul, selon mes intuitions, en créant ma propre loi.
Vous allez commencer le catéchisme pour découvrir cette offre de Dieu de construire une vie avec lui pour guide et compagnon. Je suis réaliste, ce n'est pas la seule proposition de style de vie que vous recevez, mais j'espère que ce temps de catéchisme vous permettra de collecter suffisamment d'informations pour faire votre choix, un choix libre et informé.
Depuis votre naissance, il y a une place pour vous, — une place réservée — dans le coeur de Dieu. Il a des projets de bonheur et de vie heureuse pour vous. Profitez de ce temps de catéchisme pour venir à sa rencontre, à sa découverte et enraciner votre vie dans du solide.
Amen
© Jean-Marie Thévoz, 2007