Jean 8
17.12.2017
Jésus nous éclaire sur le monde
Matthieu 2 : 9-11 Luc 2 : 9-14 Jean 8 : 12
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Message suite à la saynète des enfants « Le Trésor de Noël » qui nous faisait découvrir que le trésor que Dieu a donné aux humains contenait une bougie qui donne la lumière au monde.
“Je suis la lumière du monde” dit Jésus (Jn 8:12)
A Noël, nous fêtons la venue de cette lumière dans le monde. Mais que voulons-nous dire par là ? Nous avons l’électricité, nous avons toute la lumière qu’il nous faut, dans nos maisons, dans nos rues, partout.
C’est donc une autre lumière que Jésus amène. C’est plutôt un éclairage sur le monde, sur son fonctionnement. Jésus est venu apporter un autre éclairage, un autre point de vue. C’est toute sa vie, ses actions, ses rencontres qui nous parlent, qui nous révèlent le point de vue de Dieu sur notre monde et sur nous-mêmes.
Je vais prendre trois lieux communs de notre société sur lesquels Jésus apporte un autre éclairage.
Premièrement, l’idée qu’il faut être célèbre, ou riche (ou les deux) pour réussir sa vie, pour compter, pour être quelqu’un.
En nous racontant que Jésus est né dans une étable, en nous présentant Dieu qui s’incarne dans un nourrisson, fragile et vulnérable, l’Evangile nous dit que pour Dieu chacun compte. Le plus petit des humains, le plus marginal, le plus rejeté (il n’y avait pas de place pour eux dans la maison des voyageurs) compte pour Dieu. Dieu vient habiter la fragilité humaine. Dieu se rend présent auprès des plus petits, d’abord auprès d’eux, surtout auprès d’eux.
Voilà un grand trésor, voilà un autre éclairage sur le monde !
Deuxième lieu commun : “C’est légal, donc on ne peut rien me reprocher !”
Jésus s’est beaucoup battu verbalement avec les pharisiens. Ces derniers se présentaient comme les gardiens de la loi de Dieu et de la morale, en champions de l’obéissance parfaite. Ce que Jésus leur reproche, c’est de se servir de la loi — de la légalité — pour échapper à leur devoir de solidarité. Ils se servent de Dieu pour se protéger, pour échapper à la demande d’aide de leur prochain.
C’est exactement ce qui arrive avec tous les “Panama et Paradise Papers”. « C’est légal, donc on ne peut rien me reprocher ! » Et bien, Jésus dénonce cet égoïsme qui se cache derrière la loi, le légalisme. Jésus demande à chacun d’ouvrir son coeur plutôt que de se cacher derrière le règlement. Il ne demande pas de se sentir en règle, mais d’être juste.
Voilà un grand trésor, voilà un autre éclairage sur le monde !
Troisième lieu commun : “Chacun peut éviter d’être une victime.” C’est l’idée qu’une personne ne se retrouve pas dans une situation compromettante sans l’avoir cherché ou au minimum sans avoir été imprudente.
Il y a une propension naturelle chez l’être humain à blâmer la victime. Par réflexe, on recherche ce qu’il aurait fallu faire pour éviter ou contrer le malheur. Et, après avoir longuement réfléchi pour trouver cette issue, on reproche à la victime de ne pas avoir agir ainsi, dans l’urgence et dans la panique. On n’hésite pas à dire “elle n’aurait pas dû se retrouver dans cette situation, dans cette voiture ou dans cet ascenseur… »
Jésus a dévoilé ce raisonnement et ce mécanisme humain dans son propre procès, en acceptant sa condamnation. Il est allé jusqu’au bout pour nous ouvrir les yeux, pour que nous cessions de croire que celui qui se retrouve “pendu au bois est maudit”, que celui qui subit une agression, une peine, un châtiment y est toujours pour quelque chose.
Voilà un grand trésor, voilà un autre éclairage sur le monde !
La Parole de Jésus est encore éclairante dans le monde d’aujourd’hui, parce que le monde d’aujourd’hui n’est pas meilleur que le monde romain d’alors. - les petits sont toujours méprisés - les super-grands trouvent toujours des moyens de sortir leur épingle du jeu - la parole des victimes est toujours mise en doute, aujourd’hui comme hier.
Aujourd’hui comme hier, nous avons besoin de quelqu’un qui nous éclaire, qui apporte de la lumière sur le monde, un autre point de vue qui nous permette de déjouer et dénoncer ces lieux communs.
Jésus dit : “Je suis la lumière du monde, celui qui me suit aura la lumière et ne marchera plus dans l’obscurité. ” (Jn 8:12)
Aujourd’hui, à Noël, nous pouvons nous réjouir que quelqu’un soit venu pour apporter ce trésor, ce message lumineux : chacun compte. Et chacun, depuis le plus petit, Dieu l’habite, Dieu l’aime et lui reconnaît une valeur infinie. Joyeux Noël !
Amen
© Jean-Marie Thévoz, 2017