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malheur

  • Job 1. « Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour mériter ça ? »

    Job 1
    30.8.2015

    « Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour mériter ça ? »
    Job 1 : 1-12        Jean 9 : 1-7

    Télécharger le texte : P-2015-08-30.pdf

    Chères paroissiennes, chers paroissiens,
    « Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour mériter ça ? »
    C’est une phrase qu’on entend lorsque des personnes sont brusquement plongées dans le malheur, quand elles sont dépassées par ce qui leur arrive. Ces mois de juillet et août j’ai pris du temps pour faire des visites, d’une clinique à un hôpital, d’un EMS à une Unité de soins de réhabilitation. En effet, plusieurs de nos fidèles paroissiens ont été affectés dans leur santé, avec pour les uns un retour en santé et à la maison et pour d’autres des séquelles : un départ en EMS ou un suivi en soins palliatifs.
    Et chaque fois vient de question du « pourquoi ? » Et chacun peut se poser la question —  dans ces situations — « Mais qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour mériter cela ? »
    Il y a deux faces à cette question : la question du soi. En quoi suis-je complice ou responsable de ce qui m’arrive ? Et la question de Dieu : Que fait Dieu dans tout ça ? Où est-il ?
    A. Prenons d’abord la question de soi. Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter cela ? C’est une question inévitable, utile un moment si on veut prendre des mesures pour ne pas répéter la même erreur, si y en a une. Mais en même temps c’est une question piège, parce que tout n’arrive pas par notre faute, par nos erreurs, par notre responsabilité. Il y a également dans cette question une touche de culpabilité. C’est le propre de l’être humain de retourner contre soi ce qui arrive. A-t-on mérité ce qui nous arrive ? La réponse est ambivalente : on a toujours quelque chose à se reprocher, parce que personne n’est irréprochable. Mais en même temps, ce qui nous arrive n’est pas du tout en proportion de ce qu’on a fait. Il est donc nécessaire de dire : « Ça suffit ! Stop ! » à cette culpabilité.
    C’est ce que Jésus dit à ses disciples lorsqu’ils lui demandent qui a péché pour que cet homme soit né aveugle. Stop, ce n’est ni lui ni ses parents. La maladie n’est pas un châtiment, elle arrive, point.
    B. Quand on a fini de s’en prendre à soi, on s’en prend à Dieu : « Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu ? » C’est l’autre cause possible lorsqu’on est face a l’infortune. (Je distingue l’injustice — qui est un malheur créé par les humains — de l’infortune — qui est un malheur qui vient de la nature et du hasard.)
    Face à une infortune on peut crier contre Dieu ! Pourquoi Dieu a-t-il permis cela ? Je n’ai pas mérité cela ! C’est le cri de Job sur qui le malheur s’abat. Il n’y a pas de problème à crier contre Dieu— les Psaumes sont remplis de ses cris. Dieu est assez grand et assez fort pour recevoir et supporter tous nos cris, et les comprendre.
    Le problème est de savoir si le cri est adressé à la bonne personne. Ou pour le dire autrement, si Dieu est bien à l’image que nous en faisons. Dans le malheur — mais peut être en tout temps — nous imaginons que Dieu est là pour nous protéger, pour ôter les pierres sur notre chemin, pour nous éviter les maladies et les malheurs.
    C’est l’image exacte qu’a le Satan, l’accusateur de l’histoire de Job. « Si Job t’est fidèle, est-ce gratuitement ? Ne le protèges-tu pas de tous côtés, comme par une clôture, lui, sa famille et ses biens ? » (Job 1:9-10a).
    Le Satan pense que Job vit dans un enclos bien protégé. Nous aimons à penser que Dieu veille sur nous et sur nos biens et qu’il maintient une clôture entre le monde et nous pour qu’il ne nous arrive rien. Mais que se passe-t-il quand le malheur arrive ? Quand la clôture est brisée ? Quand Dieu n’assume pas la casco-totale à laquelle nous avions cru souscrire ? Si nous avons de Dieu l’image d’un assureur— qui protège celui qui paye ses primes — alors nous plongeons et nous le perdons au premier malheur. C’est bien la difficulté du Dieu Providence, vu comme un Dieu assurance.
    C’est vrai que l’historiographie du peuple Israël dans l’Ancien Testament nous est présentée sous cet angle. Lorsque le peuple obéit aux commandements, le pays est prospère et obtient des victoires. Mais lorsqu’il désobéit, alors le pays est envahi, d’abord par les Assyriens puis par les Babyloniens. C’est aussi ce que croient les pharisiens. Et c’est pourquoi Jésus a tellement d’affrontements avec les pharisiens.
    Jésus vient changer l’image de Dieu. Il vient renverser, abolir l’image du Dieu assurance, l’image d’un Dieu rétributeur.
    Jésus parle d’un Dieu qui fait lever son soleil sur les bons comme sur les méchants (Mt 5:45), d’un Dieu qui paye de la même façon les ouvriers de la première et de la onzième heure (Mt 20:1-16). Il accueille le péager et la prostituée comme le pharisien ou le centurion romain.
    Jésus vient lui-même comme la nouvelle image de Dieu — déjà présente dans certaines pages de l’Ancien Testament — comme Emmanuel, Dieu avec nous. Le changement d’image est de passer d’un Dieu contre l’être humain à un Dieu avec l’être humain, un Dieu à nos côtés dans l’épreuve et le malheur. Une position que Jésus a endossée jusqu’à la mort, une mort pareille à la nôtre. Jésus abandonne l’image d’un Dieu qui régente l’univers et la nature, pour un Dieu qui prend place à nos côtés.
    Cette position est une immense remise en question, pour les pharisiens comme pour nous aujourd’hui. Pouvons-nous nous passer de l’image d’un Dieu Providence ? Un Dieu qui veille sur nos biens, voir qui favorise notre succès, cela peut-être, même sûrement. Mais pouvons-nous renoncer à un Dieu qui veille sur notre santé, qui garantit notre vie, notre survie terrestre ? Où est-ce que Dieu agit ? Où est-il en contact avec nous ?
    Lorsque le Satan met Dieu au défi d’ouvrir la clôture, Dieu l’y autorise, mais place une limite. Il lui dit : « Tu peux prendre tout ce qui est à lui, mais ne touche pas à lui ! » (Job 1:12).
    Il y a quelque chose en nous que Dieu protège, malgré toutes nos pertes. Il y a un noyau, une place, un centre en nous — notre être essentiel — qui reste intouchable quoi qu’il arrive. On pourrait le comparer à l’abri anti-atomique de nos maisons. Si tout est détruit, ce qui sera dans l’abri sera sauvegardé.
    Cela pose de questions, avec lesquels je vous laisserai. 1) La première question est celle de notre préparation. Comment prenons-nous soin de notre être intérieur pour qu’il soit le plus riche possible au moment où tout le reste disparaîtra ? En image : que mettons-nous à l’abri dans notre abri anti atomique ?
    2) La deuxième question est : Quelle est l’espérance que nous plaçons en Dieu ? Puisqu’il n’est pas une assurance-casco contre les événements de la vie. Où est notre espérance ? Je crois que la réponse est dans la réponse à cette autre question sur laquelle chacun pourra méditer :  « Qu’est-ce que Jésus avait en lui, qui lui a permis d’aller à la croix sans  se dérober ? »
    Amen

    © Jean-Marie Thévoz, 2015

  • Matthieu 2. "J'ai appelé mon fils à sortir d'Egypte"

    Matthieu 2
    7.1.2001
    "J'ai appelé mon fils à sortir d'Egypte"
    Deutéronome 16 : 1-3      Matthieu 2  : 1-15
    Télécharger le texte : P-20010107.pdf


    Chers paroissiens, chères paroissiennes,
    Vous avez sûrement mangé de la couronne des rois, hier, le 6 janvier, date traditionnelle de la fête des Rois, aussi appelée Epiphanie. Traditionnellement, les rois mages, venus d'Orient n'arrivent pas vers Jésus le soir de sa naissance comme les bergers. Ils arrivent plus tard, car ils voient l'étoile qui paraît lors de la naissance de Jésus. Puis ils voyagent jusqu'à Jérusalem pour savoir où on peut trouver le futur roi des Juifs (tient, ce titre de "roi des Juifs" sera celui inscrit sur l'écriteau qui surmonte la croix !). Ensuite, il faut encore rassembler les autorités, les savant pour percer ce mystère. Finalement, c'est l'Ecriture sainte (Michée 5:1) qui révèle l'endroit où doit naître le Messie. La vérité ne se trouve pas dans les étoiles, mais dans l'Ecriture sainte.
    Plus on lit le récit biblique de l'avenue des mages, plus on se rend compte des différences et des contrastes qu'il y a entre la légende des rois mages — qui se raconte de Noël à l'Epiphanie — et le récit biblique qui n'a rien d'un conte de Noël.
    Matthieu ne nous raconte pas un conte où la naissance de Jésus apporte joie et paix dans le monde ! Matthieu nous montre comment — dès la naissance de Jésus — la venue de Dieu qui réclame sa royauté sur le coeur des humains crée des tensions, suscite des conflits.
    Que le règne de Dieu s'approche et le pouvoir temporel tremble de peur — ici Hérode. La venue de Jésus ne débouche pas sur un paradis, la venue de Jésus amorce un rapport de force — qui va persister tout au long du ministère de Jésus — entre les forces de la mort et les forces de vie de Dieu. Dès le moment de sa naissance, Jésus est l'objet de menaces : "Hérode cherche l'enfant pour le faire mourir" (Mt 2:13).
    Ce premier affrontement va être esquivé, car Dieu avertit Joseph de prendre l'enfant et sa mère et de fuir en Egypte. Peut-être une indication, un conseil pour les parents pour leur dire : Votre enfant devra affronter la réalité — et elle n'est pas facile — mais votre rôle pour le moment, tant que l'enfant n'est pas mûr, c'est de le protéger, en lui évitant, autant que possible, le moment de faire face au mal qui viendra bien assez tôt. 
    Dieu avertit Joseph de prendre l'enfant et sa mère et de fuir en Egypte. L'Egypte — dans l'histoire et la pensée israélite — est un pays symbole. Symbole de l'esclavage et de l'oppression. C'est le pays du malheur, des dix plaies. C'est le pays du passé — où l'on a vécu — mais dont il faut sortir pour vivre vraiment.
    Il est intéressant et significatif que Matthieu nous montre que Jésus a aussi passé par l'Egypte, son Egypte intérieure, le pays de la frustration, le pays des blessures intérieures, de la violence subie — le massacre des innocents d'Hérode n'est pas sans rappeler le massacre des bébés hébreux ordonné par Pharaon autour de la naissance de Moïse !
    Personne — pas même Jésus, nous dit l'Evangile de Matthieu — personne n'échappe à un passage en Egypte, le plus souvent pendant son enfance. Malgré tous les soins, toutes les attentions que des parents peuvent porter à leurs enfants, il est impossible que l'enfant ne ressente pas des frustrations, des injustices, des malchances blessantes, des humiliations, des vexations. Le monde n'est pas le paradis... la vie n'est pas un conte de fée, malgré tous les cadeaux — et les trois rois mages en apportent d'importants — il y a une réalité qui fait que nous existons dans un monde limité où le malheur, à toutes les échelles, surgit, sans que ce soit la faute de quelqu'un en particulier. Peut-on reprocher aux mages d'avoir contacté Hérode et enflammé sa colère ?
    L'Egypte intérieure existe pour chacun. Le malheur n'est pas d'y avoir été exilé, c'est inévitable, le malheur c'est d'y rester, de ne pas en sortir, de ne pas entendre l'appel de Dieu : "J'ai appelé mon fils à sortir d'Egypte" (Mt 2:15).
    Descendre en Egypte et remonter d'Egypte, c'est le parcours historique du peuple d'Israël, Abraham, Jacob, Moïse. Descendre et sortir d'Egypte, c'est aussi comme un parcours initiatique qui marque l'appartenance au peuple d'Israël (dans la liturgie de la Pâque, "vous vous souviendrez à jamais du jour où vous êtes sortis d'Egypte"); un parcours qui marque aussi la vie du croyant aujourd'hui; un parcours qui passe par l'association à la mort et à la résurrection de Jésus-Christ, au travers du baptême.
    Chacun, à l'âge où il se rend compte qu'il séjourne en Egypte, peut entendre l'appel de Dieu pour lui : "J'ai appelé mon fils à sortir d'Egypte". « Je t'appelle, mon fils, ma fille, à sortir d'Egypte.»
    Amen
    © Jean-Marie Thévoz

  • Luc 9. Pouvons-nous vivre avec une image bouleversée de Dieu ?

    Luc 9
    29.9.2013
    Pouvons-nous vivre avec une image bouleversée de Dieu ?
    Esaïe 53 : 2-8    Luc 9 : 18-25
    Téléchargez la prédication ici : P-2013-09-29.pdf


    Chères paroissiennes, chers paroissiens,
    On n’imagine pas le bouleversement que Jésus apporte à l’image de Dieu, à la compréhension de Dieu ! On sous-estime encore aujourd’hui cette transformation !
    Au milieu de son parcours, Jésus demande à ses disciples ce que les gens disent de lui. Puis Jésus veut vérifier si ses propres disciples le comprennent mieux. S’ils se font une image plus claire, plus juste. Et voilà que Pierre déclare à Jésus qu’il est le Messie, le Christ, l’envoyé de Dieu. Bonne réponse ou pas ?
    Si Pierre a en tête l’idée d’un Messie glorieux qui va appeler une armée d’anges pour renvoyer les Romains chez eux et établir le Royaume de Dieu sur terre, alors il se trompe du tout au tout. Si Pierre a dans la tête les poèmes du Serviteur que l’on trouve dans le livre d’Esaïe et dont vous venez d’entendre un passage, alors il est près de la bonne réponse.
    Jésus va tout de suite mettre les pendules à l’heure pour qu’il n’y ait pas de malentendu, il dit : « Il faudra que le Fils de l’Homme souffre beaucoup » (Lc 9:22)
    Voilà pour ce qui en est de Pierre. Mais qu’en est-il aujourd’hui, autour de nous ? Comment les gens voient-ils Dieu ? Quand on les interroge, on entend souvent ces réponses : « c’est l’être suprême » ; « une puissance d’en-haut » ; « une force qui nous dépasse » ; « une énergie dans l’univers, au-dessus de nous. » Et on attend de lui qu’il mette de l’ordre dans le chaos de notre monde, qu’il stoppe les guerres, qu’il corrige les injustices criantes, qu’il protège chacun et nous rende invulnérables et immortels.
    Ce n’est finalement pas très différent du rêve des zélotes qui attendaient que Jésus chasse les Romains et leur assure liberté et prospérité. Mais voilà, Jésus dit tout autre chose. Le Messie, le Fils de l’Homme doit souffrir, être rejeté, être mis à mort avant de revenir à la vie le troisième jour. (v.22)
    Pouvons-nous vivre avec cette image bouleversée de Dieu ? Jésus ne nous dit-il pas, là, que Dieu renonce à sa toute-puissance à son trône dans le ciel ? Qu’avons-nous à y gagner ? Qu’avons-nous à y perdre ?
    Ce que nous perdons, c’est la possibilité de lui reprocher de ne pas intervenir dans les affaires humains. C’est perdre la possibilité de le confondre avec la nature : il n’est pas le dieu qui déclenche les tremblements de terre et les épidémies. Il n’est pas même « celui qui rappelle à lui les humains. » Jésus nous dit : Dieu n’est pas à cette place, il n’est pas la météo, la nature, le régisseur de l’univers. Inutile de s’en prendre à lui quand on tombe malade ou qu’il nous arrive un malheur.
    Mais où est-il alors, notre Dieu ? Il n’est plus au-dessus de nous : il est à côté de nous, il est en nous et il souffre de nos propres souffrances. « Ce sont nos maladies qu’il subit, ce sont nos souffrances qu’il porte » comme de dit le prophète Esaïe (Es 53:4). Non pas parce que nous les lui infligerions, mais parce qu’il a choisi de vivre avec nous, en nous. Il porte nos souffrances avec nous. Il subit nos malheurs avec nous, il est sur la même route que nous, il nous accompagne et nous soutient.
    Dieu en Jésus est venu assumer notre pleine condition humaine, dont on sait qu’elle est faite de joie et de tristesse, de bonheur et de malheur, de naissances et de décès, de force et de fragilité. Il n’y a pas d’un côté la force de Dieu et de l’autre la fragilité humaine, comme si nous étions adversaires.
    Dieu en Jésus s’est laissé dépouillé de sa force pour venir habiter notre vulnérabilité, notre absolue nudité face à la maladie, au malheur et à la mort. Dieu n’est pas contre nous, il est avec nous dans tous les aspects de notre existence. Cette présence qui habite tous les événements de nos vies nous permet de vivre différemment.
    En effet, le bouleversement que Dieu s’est imposé à lui-même pour nous rejoindre là où nous sommes, ce bouleversement se répercute aussi sur notre image de nous-mêmes. Nous n’avons plus besoin d’être forts et invincibles pour être digne de notre condition humaine. Nous n’avons plus besoin d’être archi-compétents et productifs pour être digne de notre condition humaine. Nous n’avons plus besoin d’être jeunes, beaux et en bonne santé pour être digne de notre condition humaine.
    Hélas, le malheur, les défauts, les erreurs, la maladie, les chutes font partie de la condition humaine. Mais avec Jésus — acceptant ces aspects de la condition humaine — nous n’avons plus besoin de les cacher et d’en avoir honte. Il a déjà tout porté sur la croix, il a déjà tout élevé sur la croix, de sorte que nous pouvons porter, porter haut, élever nos croix sans honte.
    Jésus dit à ses disciples : « Celui qui veut venir avec moi, qu’il cesse de penser à lui-même, qu’il porte, qu’il élève sa croix chaque jour et me suive. » (Luc 9:23). Verset que je comprends comme disant : « celui qui veut venir avec moi, qu’il cesse de penser à son image, à sa réputation, qu’il élève sa condition humaine comme un étendard et qu’il me suive. »
    Il n’y a pas de faute à être humain et à ressentir des émotions humaines dans le malheur. Il n’y a pas de honte à être découragé, abattu par la maladie, à être triste dans le deuil, à avoir peur dans la précarité. La société a peur de tout cela, parce que cela lui renvoie en miroir une image qu’elle déteste.
    Dieu n’est pas comme cela en Jésus-Christ. Dieu nous accueille tels que nous sommes, avec nos émotions, avec nos fragilités et nos vulnérabilités, parce qu’il sait que la vraie vie y trouve son terreau. C’est de cette profondeur humaine que Dieu fait rejaillir de la vie, de la lumière et une force de guérison. C’est de cette profondeur humaine que Dieu ressuscite, re-suscite, en nous la vie et l’amour de la vie, après et malgré les malheurs subis.
    Jésus a accepté toutes les facettes de la condition humaine et par là il renverse non seulement notre image de Dieu, mais également la valeur de notre vie humaine. Ce que le monde méprise, Dieu lui donne de la valeur. Ce que le monde abaisse, Dieu le relève. Ce que le monde abandonne, Dieu en prend soin. Nous qui sommes touchés et fragilisés, Dieu nous accompagne, nous aime et nous soutient.
    Amen
    © Jean-Marie Thévoz, 2013