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père

  • Un parcours de vie

    Luc 15

    10.2.2019

    Un parcours de vie

    Colossiens 3 : 12-17        Luc 15 : 11-24

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    Chers frères et sœurs en Christ,

    Cette parabole de Jésus intitulée le "Fils prodigue" est probablement la parabole la plus connue de l'évangile. C'est aussi celle qui résume avec le plus d'intensité la bonne nouvelle de l'évangile : Dieu nous accepte inconditionnellement.

    Un danger nous guette cependant lorsque nous entendons et méditons cette parabole, c'est de "noircir" le premier fils pour faire ressortir avec plus de relief la bonté du père.

    Le père n'est-il pas d'autant meilleur que le fils est un fieffé vaurien, un gaspilleur de fortune et coureur de jupon ? Attention, cela n'est pas dans notre récit, c'est dans la suite, dans la bouche du frère aîné qui essaie de dénigrer son frère.

    Ne tombons pas dans le piège — contraire à l'évangile — de faire de cette parabole une morale pour tenir tranquille les enfants et vanter la sagesse anticipatrice des parents. Cette parabole ne nous est pas donnée comme instrument de pouvoir parental, mais comme parole libératrice pour tous ! Cherchons à entendre la parabole sans trop de parasites !

    Cette parabole nous expose un parcours de vie assez ordinaire, en raccourci.

    1) Première étape. Arrivé à l'âge adulte, un fils décide de prendre son envol, de quitter le nid familial. Il demande sa part d'héritage à son père. Rien ne nous indique qu'il y ait de la part du fils de l'agressivité dans sa demande, ou de la réticence à y répondre de la part du père. Le père partage entre ses deux fils et le cadet prend la part qui lui revient et s'en va.

    Quitter le père, la famille pour chercher son autonomie, ses propres valeurs, son propre accomplissement, sa propre personnalité, c'est le chemin normal de tout individu.

    2) Deuxième étape, le fils fait sa vie là-bas et dépense l'avoir, les biens qu'il avait reçu. Ici on pourrait bien sûr faire le reproche de n'avoir pas été prudent, économe, etc. Mais n'est-ce pas dans la nature des choses, des biens de consommation, d'être consommés. Chez nous aussi le frigo se vide chaque semaine. Le problème n'est pas qu'il se vide, c'est comment faire pour pouvoir le remplir à nouveau chaque semaine !

    En plus là-bas, la famine survient, c'est-à-dire la pénurie de tous les biens, même à acheter. Ici se joue — dans la vie du fils, mais dans toute vie, je crois — la lutte entre l'être et l'avoir. Le fils a eu l'illusion — en demandant sa part à son père — de recevoir assez pour vivre toute sa vie, comme si ces biens allaient combler les besoins de son être toute sa vie.

    Une publicité disait : "Il y a des choses qui ne s'achètent pas, pour tout le reste, il y a notre carte de crédit." Le passage que vit le fils et que nous avons tous un jour à traverser est de découvrir ce qui s'achète et ce qui ne s'achète pas, ce qui relève de l'avoir et ce qui relève de l'être. Souvent nous sommes dans la confusion, parce que tout notre environnement — un environnement essentiellement commercial — nous dit : "Consomme et tu seras heureux" c'est-à-dire : satisfais tous tes besoins d'avoir et ton être sera comblé !

    Le fils découvre qu'il a épuisé son avoir sans que son être en soit comblé. Il se découvre seul, éloigné des siens, avec un manque intérieur terrible, exprimé par la faim qu'il éprouve en regardant les porcs se gaver.

    3) Alors il se met à réfléchir. C’est la troisième étape. Il fait un voyage intérieur à la recherche de ses vrais besoins. Il réalise son manque, son vide intérieur, et là se passe en lui un double mécanisme.

    D'un côté, il s'auto-accuse et se culpabilise de son chemin. Il passe de la découverte de son vide intérieur à un sentiment d'indignité. Il retourne le mal qu'il vit contre lui, pour en conclure qu'il a perdu son être. Il se trouve indigne.

    D'un autre côté, il remonte à la source où a commencé son malheur et où est la source où il pourrait retrouver à nourrir son être intérieur. C'est ainsi qu'il décide de retourner vers son père tout en lui demandant un statut d'ouvrier, parce qu'il pense avoir perdu sa dignité de fils.

    4) Dernière étape du parcours : rien ne se passe comme l'avait prévu le fils. Le père ne porte aucun jugement. Le père ne fait pas la morale à son fils. Le père ne cherche pas une faute ou des erreurs. Il coupe court à toute accusation d'indignité. Il ne veut aucun arrangement autour d'un statut inférieur qui permettrait — aux yeux du fils — une réintégration.

    Jamais, dans les yeux du père, le fils n'a changé de statut. Jamais, il n'a cessé d'être précieux, important, plein de valeur. Le père ne voit que le parcours malheureux, il ne voit aucune indignité. Il n'y a pas de reproches, seulement la joie des retrouvailles. Le fils a fait son parcours de vie, il a été par le chemin qu'il avait choisi et il a découvert ce dont il avait besoin.

    Le père accepte ce parcours et se réjouit de ce que son fils qui était près de la mort intérieure a retrouvé le chemin de la vie. Un grand festin marque ces retrouvailles, une grande fête est nécessaire pour marquer cette renaissance de l'être du fils à la vie.

    Chaque être humain est engagé dans ce parcours où il doit trouver son chemin personnel pour retrouver son être intérieur et participer à ce repas de fête que Dieu nous offre.

    Aujourd'hui, Dieu nous ouvre les bras, il nous invite à la fête dans son Royaume. Laissons-nous accueillir comme les vrais enfants du Père.

    Amen

    © Jean-Marie Thévoz, 2019

  • Matthieu 1. Joseph

    Matthieu 1
    14.12.2014
    Joseph

    Luc 2 : 41-52       Matthieu 1 : 18 — 2 : 2

    Télécharger la prédication : P-2014-12-14.pdf


    Chères paroissiennes, chers paroissiens,
    Ma précédente prédication parlait de Marie. Je me dois aujourd’hui de vous parler de Joseph. Ce pauvre Joseph, tellement délaissé et rejeté au second plan. Regardez les peintures de la nativité : Joseph est dans l’ombre, on l’aperçoit tout juste en silhouette ou dans un manteau couleur muraille se confondant avec les parois de la grange ou de la grotte. L’âne et le bœuf sont bien plus visibles que lui !
    Pauvre Joseph ! Peut-on le réhabiliter un peu ? Que sait-on de Joseph ? Que nous disent les Evangiles ? L’Evangile le plus ancien, Marc, le passe entièrement sous silence, aucune mention de lui. Matthieu et Luc lui donnent une place dans les récits de la naissance de Jésus, au côté de Marie. Là il est important.
    Joseph est le lien de Jésus avec la dynastie davidique. C’est par Joseph que Jésus est un descendant de David, qu’il peut s’inscrire comme Messie issu du tronc de Jessé. Ça n’est pas rien.
    Que sait-on encore ? Joseph est fiancé à Marie et l’épouse. Il habite Nazareth. Il est charpentier ou artisan dans le bois et toujours considéré comme le père de Jésus, jusque dans l’Evangile selon Jean où Jésus est nommé à deux reprises comme le fils de Joseph.
    Joseph est présent à la naissance de Jésus et à la présentation au Temple. Il organise la fuite en Egypte et le retour à Nazareth « divinement averti en songe » (Mt 2:19). Et il est présent lors du pèlerinage à Jérusalem lorsque, à 12 ans, Jésus reste au Temple à l’insu de ses parents. Ce récit parle toujours des parents de Jésus et lorsque Marie gronde Jésus, elle lui dit : « Ton père et moi étions très inquiets en te cherchant » (Luc 2:48).
    Temporellement, c’est la dernière mention de Joseph. Il n’apparaît plus en tant que tel dans les récits, sinon pour des indications « patronymiques » notamment lors d’une controverse avec les autorités juives. Pour expliquer le sens de la multiplication des pains, Jésus dit qu’il est le « pain descendu du ciel » (Jean 6:41). Alors, ceux qui sont autour de lui disent : « N’est-ce pas Jésus, le fils de Joseph ? Nous connaissons son père et sa mère, comment peut-il dire maintenant qu’il est descendu du ciel ? » (v.42).
    Voilà pour les mentions de Joseph. C’est Matthieu qui lui donne la plus grande place en le dépeignant comme le récepteur, le dépositaire des révélations divines (en songe) ; ces révélations qui assurent la survie de Jésus déjà en butte à l’hostilité du monde qui préfigure déjà la croix. Joseph a donc là un rôle extrêmement important, même si ce rôle ne s’étend pas au temps du ministère de Jésus dont il est complétement absent.
    Pendant le temps de rédaction des Evangiles, on ne voit aucune raison de le faire disparaître des textes. Même la défense de la virginité de Marie ne réclame pas qu’il soit gommé, d’autant plus que personne n’a gommé (dans les Evangiles) les frères ou les sœurs de Jésus. Il est donc probable que Joseph soit mort avant le début du ministère de Jésus, ce qui est la façon la plus simple et logique d’expliquer qu’il n’est plus présent dans ces récits.
    Matthieu, donc, revalorise la place d’un Joseph plutôt absent dans la vie de Jésus. C’est un peu un paradoxe pour un évangéliste qui défend en même temps la virginité de Marie. En fait, Matthieu peut défendre les deux, la place de Joseph et la virginité de Marie, en se plaçant comme héritier spirituel de l’Ancien Testament.
    L’histoire des patriarches nous montre qu’on peut dépasser les hiérarchies naturelles (le droit d’aînesse par exemple) par des bénédictions (c’est tout le conflit entre Jacob et Esaü, ou la bénédiction croisée de Jacob envers les fils de Joseph). L’histoire du roi David (David contre Goliath) et le fait que Dieu choisit le petit dernier pour monter sur le trône d’Israël plutôt que les grands frères baraqués, en est aussi le signe. Ensuite vient l’appel à dépasser le clan pour s’ouvrir à l’humanité et à l’universalité.
    La Bible appelle à remplacer les liens du sang par des relations ouvertes et universelles. La Bible appelle à remplacer la force par la justice et l’agapè. Dans l’histoire de la naissance de Jésus, les Evangiles appellent à faire le même chemin : tisser des liens spirituels et c’est bien le chemin que doit parcourir Joseph. Joseph est le prototype de ces nouveaux liens que nous devons tous créer : nous ouvrir à une double filiation.
    Nous sommes les enfants de nos parents, selon la chair, mais nous avons à nous ouvrir à une relation avec « notre Père qui est dans les cieux ». C’est ce que fait Jésus à 12 ans dans le Temple, quand il laisse partir ses parents. Nous avons à apprendre à nous relier au Père céleste, ce qui n’empêche pas de retrouver ou d’être retrouvé par ses parents biologiques. Il n’y a pas d’exclusion, il y a une addition bénéfique.
    Et puis, il y a lieu aussi d’apprendre à laisser aller nos enfants. Comme Joseph, nous avons à nous effacer pour laisser une place à Dieu. Comme le dit le poète Khalil Gibran :
    « Vos enfants ne sont pas vos enfants.
    Ils sont les fils et les filles de l'appel de la Vie à elle-même,
    Ils viennent à travers vous mais non de vous.
    Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas. (…)
    Vous êtes les arcs par qui vos enfants,
    comme des flèches vivantes, sont projetés.
    L'Archer voit le but sur le chemin de l'infini,
    et Il vous tend de Sa puissance
    pour que Ses flèches puissent voler vite et loin.
    Que votre tension par la main de l'Archer soit pour la joie;
    Car de même qu'Il aime la flèche qui vole, Il aime l'arc qui est stable. *»
    Ce n’est pas perdre sa place de parents, de père, que de laisser ses enfants découvrir et accéder à Dieu. C’est faire notre travail, c’est remplir notre rôle. Heureux celui qui donne la vie, mais plus heureux encore celui qui permet l’ouverture à la vraie vie. Ce rôle-là ne se fait pas par l’action, par la puissance, mais par le retrait, en laissant la place.
    Si nous occupons la place de Dieu, celui-ci ne peut la prendre. Comme Joseph, nous avons à laisser cette place libre pour que Dieu puisse venir l’habiter de sa présence et ainsi nous faisons, à nos enfants, le plus beau cadeau du monde : ils peuvent découvrir leur Père céleste.
    Amen
    * Khalil Gibran, Le prophète, Paris, Castermann, 1956. p.19.
    © Jean-Marie Thévoz, 2014

  • Jean 5. Jésus, l’ambassadeur de Dieu auprès des humains

    Jean 5
    30.3.2014
    Jésus, l’ambassadeur de Dieu auprès des humains

    Jean 5 : 1-30
    Téléchargez la prédication : P-2014-03-30.pdf


    Chères paroissiennes, chers paroissiens,
    Les Evangélistes ne sont pas des conteurs. Ils ne cherchent pas à nous raconter des histoires. S’ils nous transmettent des récits, c’est pour nous présenter une personne, pour nous faire découvrir la personne de Jésus, le Christ.
    Tous les récits, tous les épisodes, toutes les narrations, tous les discours des évangélistes sont orientés vers la présentation de la personne de Jésus, pour le faire découvrir et nous faire découvrir le lien qui l’unit à Dieu.
    C’est aussi ce que l’évangéliste Jean fait à travers ce récit autour de la guérison de cet homme à la piscine de Bethzatha. Un récit en trois parties (1-9 la guérison ; 10-18 la polémique ; 19-30 l’enseignement de Jésus).
    1) Premièrement donc, la rencontre et la guérison, qui ressemblent tout à fait aux guérisons qu’on trouve dans les autres évangiles. Jésus se préoccupe du sort d’un malheureux et il le guérit, grâce à la puissance divine que Dieu lui a confiée.
    2) Ensuite, comme souvent dans les autres évangiles, la polémique surgit parce que la guérison a eu lieu le jour du sabbat. Ici, cependant, ce n’est pas le fait que la guérison ait eu lieu le jour du sabbat qui pose problème : mais c’est le fait que l’homme guérit porte sa natte ! On retrouve toute l’ironie de l’évangéliste Jean. Voilà un homme relevé de son handicap après 38 ans de misère et on lui reproche de porter sa natte.
    Dans notre canton on dirait « c’est du pinaillage ! » C’est une perte totale de perspective. C’est une incapacité à faire la différence entre le détail et l’essentiel. Mais c’est bien ce que reproche Jésus aux autorités religieuses : pinailler sur les détails et manquer l’essentiel : « Malheur à vous pharisiens, vous payez la dîme sur la menthe et les herbes aromatiques, mais vous négligez la justice et l’amour de Dieu. » (Luc 11:42).
    A partir de là, la polémique glisse vers l’essentiel : qui est le vrai interprète de la volonté de Dieu ? Jésus dit aux pharisiens, à propos de cette guérison, « mon Père est continuellement à l’œuvre et moi aussi je suis à l’œuvre » (Jn 5:17). Jésus pose une similitude d’action entre le Père et lui. Aussitôt, il lui est reproché de se faire l’égal de Dieu — là le texte utilise le mot grec « iso » comme dans « isotherme » en météo qui dit des températures égales.
    3) C’est à ce moment que commence l’enseignement de Jésus : « En véritié, en vérité, je vous le dis… (v.19) tout ce que le Père fait, le Fils le fait également. » (v.20). Et là, le texte utilise le mot « homo » comme dans le mot « homogène » qui signifie que tous les éléments sont semblables ou équivalents. Ici, Jésus et Dieu sont équivalents.
    Ainsi, Jean passe de la similitude (v.17) à l’égalité (v.19) puis à l’identité (v.20) entre le Fils et le Père. Et c’est bien le message que l’évangéliste veut faire passer. Il y a identité entre le Fils et le Père.
    Cette identité, Jean l’affirme plus encore lorsqu’il écrit : « Celui qui n’honore pas le Fils, n’honore pas le Père qui l’a envoyé. » (v.23). Deux éléments dans cette phrase : a) il y a identité de culte entre le Père et le Fils, honorer égale rendre un culte ; b) la relation entre le Père et le Fils est marquée par cet envoi. 
    On trouve 41 fois dans l’Evangile selon Jean le concept que Jésus est envoyé par le Père ou que Jésus est celui que le Père a envoyé. Pour comprendre cette relation Père - Fils comme en parle Jean, il faut comprendre ce que signifiait, au temps de Jésus, cette notion d’Envoyé.
    Il faut penser à un roi qui envoie un ambassadeur. Un ambassadeur à qui le roi a expliqué la mission et donné plein pouvoir pour négocier. Lorsque cet ambassadeur arrive dans l’autre pays, il est reçu avec les honneurs qui sont dus, non à son rang propre, mais au rang du roi qui l’envoie. Si on veut honorer le roi, on honore son ambassadeur.
    Lorsque l’ambassadeur parle, il transmet la parole du roi qui l’envoie. Si l’ambassadeur signe un traité, sa signature à valeur de signature du roi. L’ambassadeur et le roi ne sont pas les mêmes personnes, mais ce que demande le roi, l’ambassadeur le transmet, et ce que décide l’ambassadeur engage le roi. Il y a donc différence de personnes, mais identité de vue et de pouvoir.
    C’est cette analogie que l’évangéliste Jean met en avant chaque fois qu’il répète (41 fois) que Jésus est celui que Dieu a envoyé. Ainsi, Jésus dit les paroles de son Père, il accomplit les œuvres du Père (v.17,19,36), il fait la volonté de son Père (v.30). C’est pourquoi honorer Jésus, c’est honorer celui qui l’a envoyé (v.23). C’est pourquoi croire en Jésus, c’est croire en celui qui l’a envoyé (v.24) et par là, recevoir la vraie vie.
    Comme envoyé dans le monde, comme ambassadeur du roi des cieux, Jésus accomplit l’œuvre de Dieu. L’évangéliste Jean découpe l’activité de l’envoyé en trois étapes.
    A. Une première étape qu’on trouve dans le prologue de l’Evangile selon Jean (Jn 1) où l’envoyé existe auprès de Dieu et pré-existe à sa mission.
    B. Une deuxième étape où le Fils accomplit l’œuvre de Dieu. On a vu qu’il l’accomplit par des signes (comme le signe de Cana ou des guérisons), des signes qui marquent la bienveillance de Dieu à l’égard des humains et la volonté de leur donner la vraie vie. Nous verrons encore dimanche prochain, à travers l’épisode du lavement des pieds, comment Jésus accomplit l’œuvre de Dieu.
    C. Enfin, la troisième étape est l’élévation de l’envoyé, élévation que nous verrons s’accomplir lors de la Passion de Jésus pendant la semaine sainte.
    Après les noces de Cana qui illustraient la vraie vie que Dieu veut offrir aux humains, après les marchands chassés du Temple qui illustrait comment Jésus fait table rase de la religion ancienne et enfermante, Jésus se présente comme celui qui a été envoyé par Dieu pour nous guérir de toutes les entraves qui nous empêchent de marcher à sa suite et qui nous empêchent de croire qu’il est bien celui que Dieu nous a envoyé. « Celui qui honore le Fils, honore le Père » (v.23) « celui qui écoute ma parole, dit Jésus, et qui croit en celui qui m’a envoyé, celui-là reçoit la vraie vie » (v24).
    L’évangéliste Jean montre donc à ses lecteurs, nous montre à nous, le chemin qui conduit à Dieu. En apprenant à connaître son Envoyé, le Christ, nous découvrons Dieu lui-même. En croyant en Jésus, nous recevons la vraie vie de Dieu.
    Amen
    © Jean-Marie Thévoz, 2014