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présence

  • Le Saint-Esprit, présence de Dieu dans notre temps.

    (29.5.1999)

    Jean 14

    Le Saint-Esprit, présence de Dieu dans notre temps.

    Jérémie 31 : 31-34.      Actes 2 : 1-13.       Jean 14 : 15-21

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    Chères paroissiennes, chers paroissiens,

    Nous fêtons aujourd'hui Pentecôte. 50 jours après Pâques; 10 jours après l'Ascension, le départ définitif de Jésus. Comment vivre sans Jésus ? Pendant quelques années Jésus a parcouru la Palestine, a rassemblé des disciples, a enseigné, s'est fait connaître comme envoyé de Dieu. Quelques-uns ont cru, se sont attachés à lui, mais voilà qu'ils se retrouvent — entre eux — mais sans lui.

    Pentecôte est un épisode de transition. Dieu n'abandonne pas les siens. L'oeuvre de Jésus a une suite : Jésus est remplacé ! L'évangéliste Jean est très clair là-dessus. Avant sa mort, Jésus prépare ses disciples en leur annonçant :

    "Je demanderai au Père de vous donner quelqu'un d'autre pour vous venir en aide, afin qu'il soit toujours avec vous : c'est l'Esprit de vérité." (Jean 14:16-17).

    Nous ne vivons plus au temps de Jésus, nous ne l'avons pas vu sur les chemins de Palestine et pourtant nous le connaissons, nous l'avons rencontré, nous lui parlons, nous le prions. C'est l'oeuvre du Saint-Esprit.

    Une question revient régulièrement dans les entretiens que j'ai : «Mais qu'est-ce que le Saint-Esprit ?» Dans une formule courte, je dirais que c'est "la façon dont Dieu se rend présent à nous dans notre temps". Dans ce sens, le Saint-Esprit n'est pas une nouveauté qui n'apparaît qu'à la Pentecôte. L'Esprit de Dieu est déjà descendu sur Jésus "pareil à une colombe" lors de son baptême. L'Esprit de Dieu habitait déjà les prophètes ou les rois d'Israël. On peut même penser qu'il "planait sur les eaux" avant la création du monde.

    Dans l'histoire, Dieu s'est rendu présent aux humains, à son peuple de différents manières : sous la forme d'anges, notamment auprès d'Abraham); dans la nuée pendant l'Exode; dans l'arche de l'alliance; dans le Temple, etc. Jésus a annoncé que la relation à Dieu ne passerait plus par des intermédiaires, mais — comme il le disait à la Samaritaine — "les croyants adoreront le Père en esprit" (Jean 4:24).

    Pour expliquer cela, le christianisme a développé la doctrine de la Trinité : Dieu se révèle en trois personnes, c'est-à-dire de trois façons, sous trois visages : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Il ne s'agit pas de trois dieux, mais de trois aspects ou visages du seul, unique et même Dieu.

    1) Dieu est le Père, en tant que celui qui nourrit et donne la vie, et comme celui qui donne la loi. Ainsi a-t-il donné à Israël au désert, aussi bien la manne que le décalogue. Il est Père dans son rôle créateur et législateur, celui qui donne la matière qui fait vitre et la parole qui fait vivre, la loi étant le mode d'emploi qui permet d'entretenir et de favoriser la vie. Il est le roi et le juge et, dans un sens, cette majesté est inabordable, cette grandeur est menaçante, voire mortelle pour l'être humain. Il n'y a pas de commune mesure entre l'être humain et Dieu.

    2) Mais Dieu n'a pas voulu que cette différence totale soit un obstacle entre lui et nous, aussi s'est-il incarné, est-il devenu homme, Fils, en Jésus, donc frère des humains. Il s'est approché pour nous dire son amour. Il est entré dans le temps, à une époque, dans une vie d'humain. Il est entré dans l'espace, un pays, une ville, une tombe. Il n'était plus ni partout, ni éternel. Et nous ne vivons pas à cette époque, ni dans cet endroit.

    3) Aussi, Dieu se manifeste-t-il aussi en tant que Saint-Esprit, pareil au vent, au souffle, il est partout, en tout temps et en tout lieu. Comme esprit, il est à l'intérieur de l'être humain, de chacun d'entre nous. Il remplace le Temple, il remplace Jésus.

    C'est la forme actuelle de la présence de Dieu pour nous. Nous l'invoquons au début du culte, et lorsque nous baptisons, et lorsque nous partageons la Sainte-Cène.

    C'est la forme actuelle de la présence de Dieu en nous. "Vous le connaissez parce qu'il demeure avec vous et qu'il sera toujours en vous" dit Jean (14:17). Il n'est pas nécessaire de courir à droite et à gauche pour chercher Dieu. il est venu habiter au fond de chacun d'entre nous.

    C'est la promesse qu'avait énoncé le prophète Jérémie :

    "Le Seigneur déclare : J'inscrirai mes instructions, non plus sur des tablettes de pierre, mais dans votre conscience, dans votre coeur. Je serai votre Dieu et vous serez mon peuple" (Jér. 31:33)

    La relation à Dieu n'est plus faite d'obéissance extérieure, la relation à Dieu n'est plus une histoire de forme ou de façade, c'est une adhésion du coeur, de l'être entier, c'est une complicité, un élan, une réponse à l'amour que Dieu nous donne. Le Saint-Esprit, c'est la voix intérieure qui nous répète : "tu es aimé, détends-toi, tout va bien, tu es aimé !"

    Jean appelle le Saint-Esprit le défenseur, l'avocat, parce que son rôle est de défendre notre être contre les trop nombreuses paroles accusatrices, critiques et dévalorisantes que nous entendons.

    Le Saint-Esprit atteste à notre esprit cette vérité : Dieu est amour. C'est cela que nous fêtons à Pentecôte.

    Amen

    © Jean-Marie Thévoz, 2022

     

  • Les trois cadeaux des mages à Jésus

    22.12.2019

    Matthieu 2

    Les trois cadeaux des mages à Jésus

    Matthieu 13:45-46     Matthieu 2: 1-12

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    Chers frères et soeurs en Christ,

    Les mages sont partis d'Orient pour porter à Jésus leurs cadeaux. Trois cadeaux pour signifier le mystère de Noël : l'or, l'encens et la myrrhe. Trois cadeaux pour dire ce que l'humanité peut apporter à Dieu, peut déposer devant lui.

    Trois cadeaux pour dire, en retour, ce que Jésus le Christ apporte à l'humanité. Trois cadeaux symboles de la vie, de la rencontre et du don. Trois cadeaux symboles de ce qui est échangé à Noël, symboles de ce que nous pouvons donner et de ce que Dieu nous donne en cette nuit de Noël.

    * * *

    Commençons par la myrrhe. La myrrhe est une résine amère. Elle vient d'une plante médicinale. Elle était utilisé comme médicament, comme aphrodisiaque et pour les embaumements. Cette plante aurait poussé au paradis, elle évoque donc l'état originel, la vie avant l'état mortel.

    La myrrhe a donc affaire avec les blessures de la vie et avec le retour à la vie, avec notre finitude et notre aspiration à l'éternité.

    En offrant la myrrhe à Jésus, les rois mages déposent devant lui toutes les blessures de nos vies, toutes nos pertes, nos deuils, nos manques. Nous pouvons déposer devant le Christ toutes nos douleurs, toutes nos souffrances, toutes nos blessures, nos remords et nos erreurs impardonnables; les manquements commis autant que les violences subies.

    En déposant tout cela devant Jésus, Dieu nous offre en retour le baume qui cicatrise et nous rend un cœur aimant, un cœur capable d'ouverture et de chaleur. Dieu nous offre la capacité d'aimer et de vivre.

    La myrrhe, l'amer médicament sur nos blessures, nous ouvre à une vie renouvelée, à nouveau possible, régénérée.

    * * *

    Le deuxième cadeau, c'est l'encens. L'encens est également une résine, qui, si on la brûle, dégage un parfum agréable. De l'encens était brûlé dans le Temple de Jérusalem. L'encens évoque donc le sacré, le culte rendu à Dieu, la prière qui monte vers Dieu.

    Le parfum évoque le mystère divin. Une odeur ne se voit pas, ne peut pas être saisie, arrêtée, effacée. Une odeur franchit les portes et les murs, elle est partout présente, ne peut pas être étouffée comme un bruit ou éteinte comme une lumière. Le parfum nous remplit par notre respiration, notre souffle. Un beau parfum fait plaisir, enchante, enivre…

    L'offrande d'encens, c'est l'offrande de bonne odeur, de nos gestes de bonté, de générosité. L'encens est le symbole de notre quête de Dieu et de tous les gestes, nos efforts et nos tentatives de faire le bien autour de nous. Ce sont nos gestes d'amour que nous voulons déposer au pied de la crèche.

    Le mystère de Noël, c'est que Dieu répond à notre quête et à nos offrandes par la don de sa présence. A Noël, il se donne lui-même à l'humanité. A Noël, la rencontre a lieu entre notre aspiration et sa venue.

    A nos gestes maladroits et imparfaits, Dieu répond par le don fragile d'un nouveau-né, il vient à notre rencontre dans une fragilité pareille à la nôtre, sans nous brusquer. A Noël, notre quête rencontre sa Présence.

    * * *

    Et les mages donnent de l'or au nouveau-né ! L'or est ce qui nous est le plus proche. Je suis sûr qu'à peu près tout le monde ici peut toucher de l'or, sur soi ou sur son voisin ou sa voisine. Qui n'a pas un collier, un bracelet ou une alliance en or ?

    L'or est ce qui est précieux, qui a de la valeur, qui est rare. Qu'est-ce qui est précieux, qui a de la valeur et qui est rare ? Nous-mêmes. Chaque individu est différent de tous les autres. Nous sommes des personnes uniques. Il y a en chacun de nous quelque chose d'unique : une qualité, une compétence, un talent, une qualité d'être, une capacité à écouter, un talent de cuisinier ou de jardinier, un talent artistique.

    Il y a en chacun de nous quelque chose d'unique, d'irremplaçable, d'infiniment personnel. Voilà ce que nous pouvons offrir en cadeau à Jésus. Offrir notre personne. Notre personne vaut plus que de l'or.

    A Noël, Dieu vient nous dire : "Tu es précieux à mes yeux, tu comptes pour moi." (Es 43:4). Vous vous souvenez de la parabole du marchand qui trouve une perle magnifique et qui vend tout pour l'acheter ? (Mt 13:45-46) Cette parabole nous parle de Noël. Dieu est le marchand qui donne ce qu'il a de plus précieux, son fils unique, pour nous acquérir, nous ! Il donne son fils contre notre personne. Il fait don de son fils pour entrer en relation avec nous. Cela vaut plus que de l'or !

    Ces trois cadeaux, l'or, l'encens et la myrrhe nous disent que Noël est le moment de notre rencontre avec Dieu, le moment où il nous fait don de son Fils pour que nous ayons la vie, la vraie vie.

    Amen

    © Jean-Marie Thévoz, 2019