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2 Rois 5. L'histoire de Naaman, parabole du baptême

2 Rois 5
11.10.98
L'histoire de Naaman, parabole du baptême
2 Rois 5 : 1-17 Luc 17 : 11-19



Ah ! ... Les réactions des gens en matière de religion sont vraiment imprévisibles !
Vous avez entendu l'histoire de cet homme : Naaman. C'est un personnage haut placé — le général en chef du roi de Syrie. Il a donné la victoire à son pays — contre Israël d'ailleurs. C'est un héros national — pourtant, il est malheureux, il souffre, il est lépreux.
Sur les conseils d'une fillette, avec une lettre de recommandation de son roi, il part chercher la guérison de sa maladie, le soulagement de ses maux au coeur du pays ennemi. Il doit être bien désespéré (ou alors est-il naïf ?) pour se laisser conseiller par une fillette et entreprendre un tel voyage. Et on l'imagine, descendre de Damas en Syrie, arriver en Galilée, près du lac, puis traverser la Samarie en direction de la capitale.
Tiens, c'est exactement le même chemin qu'est en train d'emprunter Jésus, des siècles plus tard, lorsqu'il rencontre ce groupe de lépreux !
Naaman arrive chez le roi, avec sa demande et sa lettre d'introduction. Mais le roi est paniqué, il croit que Naaman arrive pour lui tendre un piège. Heureusement, le prophète Elisée, le successeur d'Elie prend les choses en mains — à distance. Il convoque le général syrien chez lui.
Mais lorsque Naaman est à la porte de la maison d'Elisée, il ne voit pas Elisée en personne, il reçoit seulement un message par l'entremise d'un serviteur. Un message très simple :
"Va te plonger sept fois dans l'eau du Jourdain. Alors tu seras guéri et purifié" (2 R 5:10).
Oh la la ! Naaman n'apprécie pas ! Il est furieux. Lui, le général en chef, le héros, il n'a même pas droit à une visite, un entretien, une prière, une imposition des mains ? On lui donne une simple ordonnance et sans consultation, sans auscultation ! Et qu'est-ce qu'il y a sur cette ordonnance ? "Prendre un bain chaque jour pendant sept jours."
Naaman a fait près de 300 km. Est-ce pour ça ? De qui se moque-t-on ? Il est prêt à faire demi-tour, à rentrer au pays, quitte à rester désespéré. Pourtant, il va rester et exécuter l'ordonnance. Qu'est-ce qui le retient, qu'est-ce qui le fait changer d'avis ? Une parole pleine de bon sens de son serviteur :

"Maître, si le prophète t'avait ordonné quelque chose de difficile, de compliqué, ne l'aurais-tu pas fait ? (2 R 5:13)
L'être humain est imprévisible en matière de religion : plus c'est compliqué, plus c'est dur, plus c'est culpabilisant, plus il trouve que c'est sérieux, valable et véridique. Mais voilà, Dieu propose le contraire. Dieu n'a probablement pas son MBA. Il a fait les choses simplement : il offre tout, tout de suite, il s'offre lui-même, tout simplement, et il attend. Il attend notre réponse.
Cette histoire de Naaman a souvent été lue comme une parabole du baptême. Dieu offre la vraie vie à ceux qui acceptent le baptême. La guérison spirituelle est offerte à tous, comme aux dix lépreux que Jésus rencontre. Il n'y a pas de conditions, c'est facile, c'est gratuit. Naaman en tant qu'il est à la fois un héros et un lépreux est le reflet de toute l'ambiguïté de la condition humaine. Tous nous sommes des héros et des lépreux, tous nous avons en nous la possibilité du bonheur et du malheur. Et Dieu nous offre, à travers un geste tout simple, à travers l'eau du baptême de nous tourner vers lui et de lui répondre.
La réponse de Naaman va être de reconnaître qu'Elisée est le prophète du vrai Dieu :

"Maintenant, je sais que sur toute la terre, il n'y a pas d'autre Dieu que celui d'Israël" (2 R 5:15).
Voilà sa façon de confesser sa foi. Il ajoutera un autre geste : il chargera ses mulets de terre d'Israël pour y faire son lieu de culte, pour marquer son appartenance au peuple d'Israël.
Parmi les dix lépreux guéris par Jésus, un homme confesse aussi sa foi en louant Dieu à haute voix et en faisant demi-tour pour revenir vers Jésus. Celui-ci a pris sa guérison au sérieux et saisi l'offre complète de Dieu. Tous ont été guéris, mais c'est à lui seul que Jésus peut confirmer : "Ta foi t'a sauvé" (Luc 17:19).
L'offre de Dieu est généreuse, elle est abondante, elle est sans condition. Mais... la réaction des êtres humains face à ce cadeau de Dieu est imprévisible ! Recevoir paraît trop facile — ne serait-ce pas un piège comme le pense le roi d'Israël lorsqu'il reçoit la lettre de recommandation de Naaman? Recevoir paraît trop facile et pourtant, il n'y a qu'à dire MERCI.
Qu'allez-vous faire de ce cadeau (le baptême) que vous avez demandé pour votre enfant ?
Qu'allez-vous faire / qu'avez-vous fait de ce cadeau que vous avez reçu lors de votre propre baptême ?

Amen

© 2006, Jean-Marie Thévoz

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