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Luc 8. Le grain tombe partout. L’occasion est là à chaque instant.

Luc 8
29.10.2006
Le grain tombe partout. L’occasion est là à chaque instant.
Ps 126 : 1-6 Luc 8 : 4-8

Chères paroissiennes, chers paroissiens, chers Amis,
J’ai choisi cette parabole de Jésus pour notre réflexion de ce matin parce que je crois qu’elle pose une question essentielle aujourd’hui : Que faisons-nous de notre vie ? Qu’est-ce que je fais de ma vie, de mon temps ? Est-ce que je m’occupe juste pour que le temps passe ? Est-ce que je me divertis pour ne pas m’ennuyer ?
Que vais-je faire de mes prochaines années ? Qu’est-ce que je pourrais faire grandir en moi ? Qu’est-ce que je pourrais développer pendant les années qui me restent à vivre ?
Dans la parabole du semeur, Jésus nous confronte à ces questions, il nous pousse à la réflexion, tout en posant quelques bases : il y a trois conditions pour faire une récolte. (i) du grain doit être semé. (ii) les conditions atmosphériques doivent permettre la croissance. (iii) le terrain doit être favorable.
A propos du grain, Jésus nous dit qu’il tombe déjà. Le semeur est sorti et il ne cesse de semer. Dieu est généreux, la vie est généreuse, le grain tombe partout, quel que soit l’état de la terre.
A propos des conditions atmosphériques, Jésus dit peu de choses, si ce n’est que le soleil est impitoyable. Oui, les conditions de vie sont rudes, la vie est difficile, elle est pleine d’épreuve à traverser. Autant de raisons pour se préparer à les affronter.
C’est à propos du terrain que Jésus développe ses propos. Nous sommes le terrain qui reçoit le grain. Mais nous sommes aussi le paysan qui travaille cette terre. Le paysan fait un avec sa terre. Il vit sur cette terre et de sa terre. Sa vie dépend de son travail. De son travail dépend la récolte ou la famine. La terre est ici la métaphore, l’image de notre existence et de la façon dont nous la menons, dont nous en prenons soin ou la négligeons. Chaque grain est une occasion de faire quelque chose de sa vie, de son existence.
A propos de cette terre, Jésus nous en décrit quatre types, quatre types de terrain. En faisant cela, il nous révèle trois types d’obstacles à la foi, à la vie spirituelle, trois types d’obstacles à notre croissance spirituelle.
A. Le premier type de terrain, c’est le bord du chemin sur lequel tombe le grain. Un chemin, c’est de la terre tassée par le passage, par le piétinement des gens. La terre a tellement été piétinée qu’elle n’est plus capable de s’ouvrir au grain, ni même à l’eau. Une vie aussi fermée révèle beaucoup de souffrances. Que faut-il avoir enduré pour éprouver la nécessité de se munir de boucliers ou de carapaces imperméables à toute parole généreuse, à tout geste de sympathie, à tout espoir d’être touché sans être blessé !
Pourtant le grain y tombe, Dieu a toujours un espoir. L’espoir que cette terre piétinée puisse être labourée, protégée par une clôture, et voir lever une herbe verte annonciatrice d’une belle moisson.
B. Le deuxième terrain est pierreux. J’y vois un terrain qui n’a pas été préparé pour recevoir le grain. Le paysan n’a pas jugé que l’effort d’enlever les pierres en valait la peine. C’est une attitude courante de nos jours. C’est la recherche d’un satisfaction maximale pour un effort minimal. « Tout, tout de suite et sans effort. »
Des projets germent, mais sont abandonnés par manque de motivation, d’énergie. On se lance dans diverses choses, mais on se décourage, on passe à autre chose… et on ne récolte jamais de fruits. On ne prend pas le temps ni l’énergie d’affronter les obstacles de la vie.
Et pourtant le grain est semé, il est présent et il ne demande qu’à porter du fruit. Il manque au paysan la persévérance et la confiance d’aller jusqu’au bout, jusqu’au moment de la récolte.
C. Le troisième terrain est celui envahit par les ronces. La ronce est aux plantes ce que le coucou est aux oiseaux. Elle représente tout ce qui envahit notre vie lorsqu’on ne lutte pas vigoureusement contre. C’est tout ce qui vient se loger quand on laisse du vide. Vous savez comme moi à quelle vitesse viennent les mauvaises herbes sur une plate-bande lorsqu’on la néglige. C’est pareil dans nos vies.
Pourtant le grain nous est confié et il est bien plus précieux que la ronce ou les mauvaises herbes. La ronce pousse là où le paysan est apathique, négligent, là où il baisse la garde, abandonne sa vigilance. Certains grains donnent des pousses, mais elles ne parviennent pas à maturité.
D. Enfin vient le quatrième terrain. Celui qui a su ameublir sa terre, ôter les pierres et chasser les ronces, celui-là va voir germer le grain, pousser la tige, grossir l’épi et mûrir de nouveaux grains. Il porte du fruit dit Jésus.
Là, on peut entendre dans nos têtes la liste de ce que peuvent être ces fruits : altruisme, générosité, dévouement, etc… Eh bien, Jésus ne donne aucun exemple. Jésus n’a pas ouvert d’hôpital, il n’a pas ouvert une banque de micro crédit, même s’il n’aurait pas blâmé ces attitudes. Non, Jésus a formé des disciples pour annoncer la bonne nouvelle. Il ne les a pas formés, en fait, il les a transformés.
Ce qu’il attend de nous, c’est que nous nous ouvrions à sa parole pour qu’elle nous transforme à notre tour. Cette transformation, c’est son travail, c’est le travail de Jésus. C’est lui qui sème et qui fait pousser le grain.
Notre travail, c’est de nous ouvrir en lâchant les vieilles carapaces.
Notre travail, c’est de nous préparer en ôtant les cailloux qui font obstacles à notre persévérance.
Notre travail, c’est de lutter contre ce qui nous détourne de l’appel du Christ à l’accueillir.
Avec cela, le grain de sa Parole se développera en nous, portant du fruit, sans que ce soit un effort pour nous. Le grain tombe partout. L’occasion est là à chaque instant. Sachant cela, que vais-je faire de ma vie ? Que vais-je faire grandir en moi et autour de moi ?
Jésus ne définit jamais ce que sont ces fruits. Il nous laisse à chacun le soin de découvrir ce que sont et seront les fruits particuliers de notre existence et avec qui nous les partagerons.
Amen
© 2006, Jean-Marie Thévoz

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