Actes 2
5.6.2005
Le culte.
Ac 2 : 36-42 1 Co 14 : 26-33
Chères paroissiennes, chers paroissiens,
Il y a une semaine le Conseil paroissial a vécu une journée de retraite à St-Loup. Nous avons d'abord découvert avec une sœur l'histoire de cette communauté et sa réorientation actuelle; les sœurs ne sont plus responsables de l'hôpital, mais s'occupent d'accueil, d'accompagnement spirituel et de formation théologique.
Ensuite, nous avons mené une réflexion sur le culte. Je vais librement tirer quelques enseignements de cette réflexion. Je ne suis pas mandaté par le Conseil paroissial pour faire un comte rendu de cette journée, mais il me semble intéressant de parler aussi du culte en paroisse — même pendant un culte. En effet, j'ai remarqué que ce qui paraît évident aux pasteurs — à propos du culte — ne l'est pas forcément pour les paroissiens.
Je vais donc présenter quelques réflexions sur le culte en 4 points. 1) un rappel sur la raison pour laquelle nous nous réunissons; 2) quelques mots sur le déroulement du culte; 3) sur les officiants et leurs rôles; 4) sur quelques aspects pratiques.
1) Vous avez entendu deux lectures qui montrent que les premiers chrétiens se réunissaient. Dans les Actes, on trouve une reconstitution — un peu idyllique, peut-être programmatique — de la vie de la première Eglise. Dans la lettre de Paul aux Corinthiens, c'est une tentative de remise à l'ordre d'une communauté où les cultes "partent dans tous les sens." Ce qu'il en ressort en premier lieu, c'est que les chrétiens se rassemblent pour vivre ensemble leur joie d'être aimés de Dieu et pour grandir dans la foi.
Luc nous dit : ils écoutent l'enseignement des apôtres; ils vivent la communion fraternelle; ils prennent part à des repas de Cène; ils prient ensemble. En résumé, ils nourrissent leur intellect par l'enseignement; leur cœur par les relations mutuelles; leur corps par des repas partagés et leur vie spirituelle par la prière.
Le culte est un lieu de ressourcement et de restauration, où l'on est restauré dans la relation à Dieu, aux autres, à nous-mêmes et où l'on peut nourrir tous les plans de notre personne. Beau programme non ? Nous nous réunissons donc pour cela, parce que Dieu veut que nous ayons la vie et la vie en abondance.
2) Quelques mots sur le déroulement du culte. Il n'est pas toujours apparent — lorsqu'on est dans l'assemblée — que le culte est fait de quatre moments principaux, puisque ces moments sont eux-mêmes souvent fragmentés en plusieurs parties.
Ainsi la première partie est un temps d'accueil, d'entrée dans la communion avec Dieu. Il comprend : Salutations, Invocation, Confession des péchés et paroles de grâce, enfin la Louange.
Vient ensuite la deuxième partie qui est la partie enseignement, avec la Prière d'illumination, les Lectures bibliques, la Prédication, en général suivie d'un silence pour prolonger la méditation. On appelle aussi ce temps, le temps de la Parole, en référence à la Parole de Dieu prêchée, écoutée, méditée.
La troisième partie est la réponse de la communauté avec la Confession de foi ou la Cène, la Prière d'intercession et le Notre Père et — dans certaines paroisses — la récolte de l'Offrande dans les bancs.
La quatrième partie est l'envoi dans le monde avec les Annonces et la Bénédiction finale. Bien sûr, le contenu et les textes de chacune de ces parties peut varier selon les circonstances, selon la place qu'on donne à la Cène ou la présence de baptêmes. Mais ces quatre parties : Accueil, Parole, Réponse de la communauté et Envoi sont présents dans tous les cultes.
3) Venons-en aux officiants. Dans notre Eglise, le ministre (pasteur ou diacre) tient un grande place dans le culte. Mais le culte est aussi l'affaire des paroissiens. Si le pasteur est tellement présent, ce n'est pas pour des raisons théologiques, plutôt parce que nous avons le privilège — mais jusqu'à quand ? — d'avoir assez de ministres pour présider tous les cultes. En fait, aucune partie du culte n'est réservée au pasteur. toutes les parties du culte pourraient être assumées par des laïcs.
Le pasteur est simplement la personne, déléguée par la paroisse et l'Eglise, pour présider au bon ordre de l'ensemble. Ce sont des considérations d'organisation qui donnent au pasteur cette place, ce ne sont pas des considérations théologiques. Le pasteur n'a pas de supériorité par rapport aux laïcs, il a simplement plus de temps alloué pour ces tâches. Il est donc possible de diversifier les rôles des paroissiens dans le culte.
4) Enfin quelques mots sur des aspects tout pratiques. Il est apparu en même temps, que certains trouvent qu'il y a trop de cantiques dans un culte et que pour d'autres le chant est essentiel pour leur foi. Certains ont des difficultés à vivre les temps de silence alors que d'autres les trouvent trop courts. Certains apprécient de n'avoir qu'à écouter les officiants alors que d'autres souhaiteraient pouvoir participer plus activement ou plus librement à la réponse de la communauté. Certains trouvent qu'on ne cesse de se lever et de s'asseoir pour chanter et pour prier. A ce propos, n'oublions pas la liberté de chacun de rester assis, même si l'assemblée se lève.
Il y a donc une grande diversité d'attentes et de désirs à ce niveau pratique. Et comme on peut s'y attendre, le "juste milieu" risque aussi de ne satisfaire personne ! Le Conseil paroissial va continuer de réfléchir à ces questions et proposera sûrement quelques orientations à mettre en place. Je ne peux donc rien vous annoncer à ce sujet aujourd'hui.
Pour ma part, je peux vous dire que le Conseil paroissial ou l'Assemblée paroissiale a le souci de ne pas dénaturer le culte paroissial. Nous veillerons à introduire des changements — s'il y en a — en douceur et probablement au travers d'une différenciation des cultes, comme c'est déjà le cas avec les cultes du soir.
N'oublions pas que nous travaillons aussi en Région et qu'il est aussi possible de jouer sur des différences de tonalité entre les paroisses de la Région, comme nous l'avons fait dimanche passé en invitant les autres paroisses à participer à l'Office de Taizé organisé par les JP à Bussigny.
Pour terminer, relevons les propos de l'apôtre Paul à la communauté de Corinthe, lorsqu'il s'agit de faire des choix pour le culte, ce qui doit nous guider ce sont ces deux principes :
"tout cela doit aider l'Eglise à progresser dans la foi" (1 Co 14:26) et
"Dieu ne nous a pas appelé à vivre dans le désordre, mais dans la paix." (1 Co 14:33).
Remarquons que Paul n'oppose pas l'ordre au désordre, mais la paix au désordre. C'est la paix de la communauté qui doit nous aider à vivre le culte, à nous aimer les uns les autres et à progresser ensemble dans la foi.
Amen
© 2007, Jean-Marie Thévoz