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  • Luc 14. Nous n'avons pas à gagner notre place dans la vie, elle nous est donnée.

    Luc 14    23.9.2007
    Nous n'avons pas à gagner notre place dans la vie, elle nous est donnée.
    Jn 13:33-35    Luc 14:15-22

    Chers catéchumènes, chers parents, chers paroissiens,
    Je suis heureux de vous voir rassemblés dans cette église. Vous avez répondu à notre invitation de commencer le catéchisme par ce culte et de la prolonger par un repas. Nous sommes en train de vivre la parabole que Jésus a racontée et que nous venons d'entendre.
    En juin, j'ai envoyé 104 invitations à participer au catéchisme et aujourd'hui, vous êtes 26 à être là pour le commencer. Sur quatre envois, j'ai reçu trois refus et une acceptation, comme dans la parabole. Mais je ne vais pas m'attarder sur les excuses de ceux qui ne voulaient pas venir. Nous sommes-là pour nous réjouir avec vous qui avez répondu positivement à cette invitation !
    Cette parabole de Jésus nous parle de la vie et de la réalité, de la vie réelle, de celle que nous vivons. Mais en nous parlant de la vie, Jésus veut aussi nous parler de Dieu et de la place qu'il occupe dans la vie et dans notre vie.
    Jésus compare le Royaume de Dieu à une invitation à un festin. D'abord, c'est quoi le Royaume de Dieu ? Le Royaume de Dieu, c'est une façon de parler de l'univers tel que Dieu le souhaite. C'est le monde dans lequel Dieu voudrait que l'on puisse vivre. Ce n'est pas un monde virtuel comme Second Life, ce n'est pas non plus le paradis qui ne se trouverait qu'après la mort. C'est un monde à l'intérieur de notre monde présent, un espace où on essaie de vivre avec d'autres règles et codes que dans le monde que nous voyons. 
    Comment fonctionne le monde autour de nous ? Souvent comme la jungle, c'est la loi du plus fort. Un monde dur, où il faut se faire sa place, se bagarrer, se vendre, lutter pour qu'on ne nous marche pas sur les pieds ou qu'on nous respecte. Un monde où l'on doit faire ses preuves, faire de bons résultats, de bonnes notes, réussir, être plus forts ou meilleurs que les autres. Un monde où il faut faire gagner son équipe. Qu'est-ce qu'il est exigeant !
    Qu'est-ce que c'est difficile d'être à la hauteur de ce qu'on attend de nous ! On peut même avoir l'impression qu'on ne nous pardonnera pas nos erreurs, nos faiblesses, nos défaillances. Il faut gagner ou passer pour un looser.
    En même temps, ce monde nous montre plein de trucs pour réussir et être heureux. Il faut porter telle marque de vêtements pour plaire aux copains, il faut avoir le dernier natel ou X-box pour se faire remarquer par les autres et ne pas passer pour un nul. Il faut se faire belle, essayer le maquillage avant les autres copines, porter le T-shirt le plus petit possible, écouter la bonne musique pour être acceptée par les autres. Et encore, ce n'est pas gagné d'avance parce que la mode change d'un jour à l'autre…
    Cette vie-là, ça ressemble à un jeu de Super-Mario : il faut attraper tous les bonus possibles et surmonter tous les obstacles pour réussir, sinon on perd sa vie.
    L'idée principale de ce monde, c'est que vous partez sans rien dans la vie et qu'il faut tout gagner au fur et à mesure.
    L'idée principale dans le monde de Dieu, au contraire, c'est que Dieu nous a entièrement équipé au départ et que ce que vous avez, vous ne pouvez ni le perdre, ni vous le faire voler.

    C'est difficile à croire puisqu'on naît tout nu, tout fragile et complètement dépendant de ses parents. Mais le bébé : il vit et il a déjà la force de la vie en lui. Les parents sont là pour l'aider à développer ce qui est déjà en lui : la confiance dans la vie. Chacun naît avec toute l'estime de soi dont il a besoin pendant toute sa vie.
    Bien sûr, il arrive — presque toujours — que cette estime de soi, elle se couvre de poussière au cours du temps. Elle est là, mais on doit la déterrer, la dépoussiérer, la retrouver au fond de soi-même.
    Cette estime de soi, elle est dans l'invitation que Dieu nous a donnée. Dieu nous invite à nous servir de cette confiance qu'il nous fait, de cette estime de soi qu'il nous a donnée pour profiter du festin de la vie.
    Mais beaucoup ne s'en servent pas. Ils trouvent d'autres choses à faire. Ils oublient que la vie est un festin à croquer et ils s'emploient à faire toutes sortes de choses pour gagner ce qu'ils ont déjà en eux-mêmes, sans le savoir.
    Nous avons tous reçu l'invitation : Vis ta vie. Mais beaucoup n'en font rien. Ils restent passifs devant la vie, ils font ce qu'on leur demande de faire, sans chercher quel sens a la vie. Mais quelques-uns deviennent actifs et cherchent à répondre à cette invitation, à prendre leur vie en main, à chercher le sens de la vie et le sens qu'ils peuvent donner à leur propre vie.
    En nous donnant cette invitation, cette vie, Dieu nous dit : "Tu n'as pas besoin de gagner cette vie, tu n'as pas besoin de prouver — à toi ou aux autres — que tu la mérites : je te la donne, tu l'as, elle est à toi." "Tu es déjà aimé" et tu n'a rien à faire de plus pour exister, pour te faire valoir. Voilà l'idée fondamentale du monde de Dieu.
    Après cela, comme on n'a plus à se préoccuper de se faire accepter, on a de l'énergie pour se tourner vers les autres, pour les aimer. C'est pourquoi Jésus nous a dit "aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés." Cela devient possible, parce que nous n'avons pas besoin de gagner l'amour des autres, il nous est déjà donné.
    C'est à la découverte de cet amour, de cette liberté que vous allez vous engager dans le catéchisme. Peut-être que quelques parents suivront ce chemin en parallèle. Jésus ne disait-il pas à la fin de sa parabole, après avoir été chercher de nouveaux participants à son festin : "il y a encore de la place…"
    Amen
    @ Jean-Marie Thévoz, 2007

  • 1 Corinthiens 10. Un choix à faire

    1 Co 10

    26.9.1999
    Ouverture du catéchisme : Un choix à faire
    2 Rois 4 : 38-41    1 Co 10 : 23-26    Mt 13 : 47-48

    Chers catéchumènes, chers parents, Chères paroissiennes, chers paroissiens,
    Vous êtes plutôt : Swisscom ou Sunrise. Nokia ou Panasonic. PDC ou radical. Cardinal ou Campari. Yes or No ? Voilà les choix que nous proposent les affiches publicitaires qu'on voit maintenant dans nos rues.
    Combien de choix sommes-nous appelés à faire tous les jours ? Des petits choix qui ne portent pas à conséquences, jusqu'à des choix qui nous engagent, certains choix pour l'existence entière... Nous vivons dans une société du choix, dans une société où il faut constamment choisir. Et nous voulons du choix, nous préférons la carte au menu. Ne voyons pas cela sous un angle négatif, cela nous donne du pouvoir, une possibilité d'exercer notre liberté.
    Le problème, c'est aussi que les choix deviennent de plus en plus complexes : que choisir ? Vous voulez plutôt du boeuf ou du poulet pour midi ? 
    "La soupe est empoisonnée" crient les convives autour de la marmite du prophète (2 R 4: 40). Voilà, en ce temps lointain, la famine régnait dans ce pays. Un homme a été chargé de faire à manger. Alors, il est parti dans la campagne, voir ce qu'il pourrait trouver à manger. La première chose qui ressemblait à un légume lui a convenu. Il en a fait son menu.
    Choisir comporte donc aussi des risques. Celui qui va à la cueillette des champignons les soumet à un spécialiste avant de les manger. Le tri de ce qui est bon ou mauvais pour nous est essentiel. Nous commençons à regarder de près ce que nous mettons dans notre assiette, et par les temps qui courent cela vaut mieux, même si c'est plutôt difficile avec le peu d'informations qu'on nous donne. Nous contrôlons aussi bien que faire se peut le contenu de notre assiette.
    Mettons-nous la même attention à vérifier ce que notre cerveau avale ? Ce qui nourrit notre esprit ou notre âme ? Nous avons vu qu'à la source de la vache folle et du poulet à la dioxine, il y avait une course effrénée au profit, sans égard pour les consommateurs. En est-il différemment avec la publicité, avec les films ou les idéologies qui nous matraquent, dans la rue ou sur nos écrans ?
    Mon idée n'est pas qu'il faudrait commencer à censurer, à interdire, etc. Par contre, il est urgent de réfléchir à notre façon de choisir et peut-être même : apprendre à faire des choix.
    *    *    *
    Le christianisme est une religion de la liberté. Cela a commencé avec la liberté des personnes dans le judaïsme, avec la libération des hébreux et la sortie d'Egypte. Ceux qui ont vu le film "Le prince d'Egypte" voient de quoi je parle. Cette libération s'est accompagnée du don de la loi, comme mode d'emploi et de sauvegarde de cette liberté. La loi énonce en premier lieu des repères pour que je sois protégé. Ainsi, l'interdit de tuer est d'abord l'interdit vis-à-vis des autres de me tuer, donc le droit de vivre pour exercer ma liberté. Ensuite, la réciproque est évidente.
    Vous avez entendu l'apôtre Paul dire "Tout est permis, mais tout n'est pas utile, tout n'est pas constructif" (1 Co 10:23) C'est une liberté énorme que donne Paul dans un monde plein de tabou, notamment alimentaires. Le but de la loi n'est pas l'obéissance à la loi, mais le respect de tout humain. C'est un bouleversement dans le monde gréco-romain où les limites étaient les dieux, de placer l'être humain au centre. Aujourd'hui aussi c'est un bouleversement sérieux de dire : c'est le respect de l'être humain qui doit être le repère central de toute activité humaine. On est plus habitué à entendre parler des contraintes de l'économie, de la concurrence, de la survie de l'entreprise, au point qu'on place ces contraintes au-dessus du sort de l'être humain.
    *    *    *
    Chers catéchumènes,
    Vous entrez dans l'adolescence, un âge où l'on est confronté à de nombreux changements et à de nombreux choix. Vous allez devoir trier parmi tout ce que le monde vous propose. Vous allez réaliser que toutes les propositions ne sont pas offertes dans votre intérêt, mais visent d'autres intérêts que les vôtres. Vous pouvez vous préparer, apprendre à faire ces choix, comme un spécialiste apprend à distinguer les champignons qui se mangent de ceux qui empoisonnent. Vous pouvez vous préparer en faisant un premier choix qui guidera les choix suivants. Ce premier choix, c'est : vais-je construire ma vie avec ou sans Dieu ? Vais-je construire ma vie avec les repères, le soutien et l'amour que Dieu donne ou vais-je construire ma vie seul, selon mes intuitions, en créant ma propre loi.
    Vous allez commencer le catéchisme pour découvrir cette offre de Dieu de construire une vie avec lui pour guide et compagnon. Je suis réaliste, ce n'est pas la seule proposition de style de vie que vous recevez, mais j'espère que ce temps de catéchisme vous permettra de collecter suffisamment d'informations pour faire votre choix, un choix libre et informé.
    Depuis votre naissance, il y a une place pour vous, — une place réservée — dans le coeur de Dieu. Il a des projets de bonheur et de vie heureuse pour vous. Profitez de ce temps de catéchisme pour venir à sa rencontre, à sa découverte et enraciner votre vie dans du solide.
    Amen
    © Jean-Marie Thévoz, 2007