Discours prononcé à l'occasion de l'accueil de Mme Claudine Wyssa à Bussigny, nouvelle présidente du Grand conseil vaudois.
Madame la Présidente du Grand Conseil,
Mesdames et Messieurs les Conseillers d’Etat,
Mesdames et Messieurs,
Je tiens à remercier notre nouvelle Présidente du Grand Conseil Madame Claudine Wyssa d’avoir souhaité qu’un des pasteurs de l’Eglise réformée vaudoise puisse prendre la parole en ce moment important.
Il est dans mon rôle de pasteur de rappeler quelques paroles ou gestes de Jésus — ce que je vais faire. Si quelques-uns d’entre vous se hérissent déjà d’appréhension ou de désapprobation, qu’ils se demandent pourquoi ils ne supportent pas la pensée d’un homme qui a façonné notre monde occidental et dont les certitudes ont structuré nos plus importantes valeurs politiques.
Par ses rencontres personnelles, Jésus n’a évité personne — touchant le lépreux ou la prostituée, relevant le malade ou le handicapé, parlant avec la Samaritaine ou l’officier Romain — il a été à la rencontre de tous, sans distinction, alors qu’il vivait dans un monde communautariste qui craignait l’impureté plus que nous la grippe H1N1 l’automne dernier.
Jésus vivait aussi librement parce qu’il était fort d’une première certitude, la certitude absolue de l’égale valeur de tous les humains sous le regard de Dieu. Après lui, nous avons inscrit l’égalité de tous dans notre Constitution et notre droit. Il reste encore bien des progrès à faire, mais au moins, le principe est acquis que les femmes peuvent occuper toutes les fonctions dans la société, ce que nous montre bien l’exemple de Madame Claudine Wyssa.
La seconde certitude que Jésus avait, c’est que la grandeur d’une personne se mesure à sa capacité de se mettre au service des autres. Mot à mot Jésus disait : « que celui qui veut être le premier, soit le dernier et le serviteur de tous. » (Mc 9 :35).
Nous fêtons aujourd’hui Madame Claudine Wyssa pour la place d’honneur qu’elle occupe à la tête du Grand Conseil. Comme beaucoup d’entre vous qui connaissent les rouages de nos institutions politiques, je vois d’abord dans cette fonction une tâche de service. Présider le Grand Conseil, c’est se mettre à disposition pour servir cette Assemblée, le Canton et finalement le peuple vaudois tout entier. Madame Claudine Wyssa me l’a dit en me parlant de cette nouvelle fonction : « Je souhaite faire le lien entre les institutions et le peuple, entre l’autorité publique et les gens. » Je suis certain qu’elle saura servir le Canton dans ce rôle.
Je partage également avec elle le souhait d’une plus grande participation de tous à la « chose publique » (la « res publica » comme l’appellent les latinistes). Que ce soit une participation dans une Association, un Conseil paroissial, un Conseil communal ou un parti politique, toute participation est un service important rendu à la société. Dans un temps où le chacun pour soi est à la mode, et où l’épanouissement personnel l’emporte sur le service, il est bon de se souvenir que le service et l’altruisme sont sources d’enrichissement personnel et de joie.
C’est le service qui révèle la grandeur d’une vie.
Tous mes vœux à Madame Claudine Wyssa pour cette année de présidence et merci de votre attention.
© Jean-Marie Thévoz, 2010