Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Jean 2. Le Temple de pierre est devenu personne humaine.

    Jean 2
    13.11.2011
    Le Temple de pierre est devenu personne humaine.

    Ezéchiel 47 : 1-7 + 12     Jean 2 : 13-22

    Téléchargez la prédication ici : P-2011-11-13.pdf

    Chères paroissiennes, chers paroissiens,
    Voilà un épisode étonnant de la vie de Jésus. Jésus se fâche, Jésus se met en colère et commet un acte plein de violence. Les quatre Evangiles nous rapportent cet événement où Jésus chasse les marchands et les banquiers du Temple. Cela a tellement choqué que tout le monde s'en est souvenu.
    Les marchands sont dans les cours du Temple de Jérusalem pour vendre des animaux pour les sacrifices. Les banquiers sont là pour changer les monnaies qui ont une figure humaine sur une face contre la monnaie du Temple qui n'a pas de représentation  — ni humaine, ni animale — pour obéir au commandement de ne pas faire d'images d'êtres vivants. Les marchands et les banquiers veulent donc bien faire, à la base, mais Jésus les chasse de la cour du Temple.
    Comment comprendre ce geste de Jésus ? Les Evangiles rapportent deux phrases explicatives. Jean rapporte ces mots de Jésus : "Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de commerce" et les Evangiles synoptiques : "Ma maison sera une maison de prière." En vidant le Temple des marchands, Jésus veut redonner au Temple sa destination première, son rôle d'origine : être un lieu de spiritualité, un lieu où l'on entre en contact avec Dieu.
    L'Evangile de Jean a été écrit, dans sa forme actuelle, environ 30 ans après que les Romains ont détruit le Temple de Jérusalem. Donc à ce moment-là, pour Jean et ses lecteurs, le Temple n'existe plus, il n'y a plus de sacrifices d'animaux ni de pièces à changer. Pourquoi maintenir ce récit dans son Evangile ? Quelle importance peut-il encore avoir si le bâtiment du Temple a disparu ? L'épisode devrait perdre son sens et pourtant il est maintenu dans les quatre Evangiles.
    C'est là qu'il faut passer du sens historique au sens symbolique, à la portée symbolique du récit. Le Temple de Jérusalem n'existe plus, mais il y a toujours un Temple ! Le Temple est déplacé. L'Evangile de Jean le signale d'ailleurs dans le dialogue entre Jésus et les autorités du Temple.
    Jésus dit "Détruisez ce Temple et, en trois jours, je le relèverai." Jean ne parle plus du Temple de pierre pour lequel il a fallu 46 ans de construction. Il parle du corps du Christ. Il parle de la mort et de la résurrection de Jésus. Jean dit à travers ce récit que le Temple n'est plus le Temple de pierre de Jérusalem, mais que le Temple est devenu personne humaine.
    Là, je vais faire un petit détour par l'Ancien Testament, où le prophète Ezéchiel décrit le nouveau Temple. Il le décrit comme une source, une source abondante qui va faire refleurir le désert, le transformer en un verger magnifique.
    Si le Temple est une source de vie abondante et que Jésus remplace le Temple de pierre, on doit comprendre, entre les lignes, que Jésus devient la source de vie, la source d'eau qui coule en abondance. Et c'est bien ce que Jésus dit plus loin dans l'Evangile de Jean : "Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive jailliront de son cœur" (Jn 7:38).
    Ce qui est intéressant dans cette promesse de Jésus, c'est le nouveau glissement du lieu de la source. Pour Ezéchiel, la source venait du Temple. Ensuite le Temple devenait Jésus. Et maintenant, cette source jaillit de celui qui croit. Le Temple, le lieu de la vie spirituelle, se déplace de Jérusalem sur Jésus et de Jésus sur le croyant, sur nous.
    C'est bien ce qu'a saisi également l'apôtre Paul quand il interpelle les Corinthiens en leur disant : "Nous sommes le Temple du Dieu vivant" (2 Co 6 :16). Nous n'avons plus besoin du Temple de Jérusalem, nous sommes le Temple que Dieu habite. La vie spirituelle se déroule en nous-mêmes. La source d'eau vive, image de la vie spirituelle, coule de Dieu en nous, abreuve notre vie et rejaillit sur les autres, portant du fruit.
    Enfin… cela devrait être le cas. Et c'est là que nous revenons à l'épisode de Jésus chassant les marchands du Temple. Maintenant nous sommes ce Temple dont parle l'Evangile. Mais de quoi sont encombrées nos cours intérieures ? De quoi nous abreuvent journaux, télévision et internet ? Ne sommes-nous pas habités par toutes sortes d'idées, d'idéologies, images qui nous inquiètent, qui nous troublent ou nous polluent ?
    La folie marchande de notre société ne nous pollue-t-elle pas constamment, nous laissant penser que tout se paie : un bonheur contre un malheur; ou que tout se marchande : il suffit de trouver le prix du sacrifice pour obtenir la faveur du ciel.
    Nous avons besoin d'être libérés de cette idéologie sur laquelle nous calquons notre vie intérieure. Nous avons besoin que Jésus chasse les marchands qui habitent nos cœurs et notre vie relationnelle et spirituelle pour pouvoir vivre de donner et de recevoir.
    Nous n'avons pas à gagner la faveur de Dieu, il nous la donne gratuitement, pas besoin de marchandage. Nous sommes le Temple du Dieu vivant, il faut juste faire un peu de place pour qu'il puisse habiter le Temple que nous sommes.
    Amen
    © Jean-Marie Thévoz, 2011

  • Ephésiens 3. Se reconstruire après une épreuve

    30.10.2011
    Ephésiens 3
    Se reconstruire après une épreuve
    Eph 3 : 14-19    Mt 13 : 45-48

    Télécharger la prédication ici : P-2011-10-30.pdf


    Chères paroissiennes, chers paroissiens,
    Vous venez d'entendre la prière de l'apôtre Paul, ce qu'il demande pour ses auditeurs. Quelques mots sur la situation de Paul et celle de ses auditeurs ou lecteurs. Paul écrit à la communauté d'Ephèse depuis sa prison. Il a été arrêté par les Romains sur des accusations de ceux qui ne supportent pas sa prédication. Paul attend son transfert de Césarée à Rome pour son jugement. Il écrit à une communauté qui est aussi affaiblie, troublée par ce qui arrive.
    Paul essaye donc, non seulement de les rassurer, mais surtout de les fortifier, de les affermir. Paul leur montre le chemin de la reconstruction, ce qui est solide, à quoi ils peuvent se raccrocher, sur quoi ils peuvent tabler, ce qui est sûr et solide. Nous allons nous-mêmes suivre cette voie que montre Paul, pour voir comment, nous aussi, nous reconstruire, être affermis pour traverser les épreuves.
    Dans sa prière, Paul fait trois demandes qui sont assorties de trois buts et de trois moyens. Je les nomme les trois à la suite et nous les reprendrons une à une.
    1) Paul demande à Dieu de "fortifier notre être intérieur" par la puissance du Souffle de Dieu, pour mesurer toutes les dimensions de l'amour de Dieu.
    2) Paul demande que nous laissions le Christ habiter nos cœurs par la foi, pour connaître l'amour du Christ.
    3) Paul demande que nous soyons enracinés et fondés dans l'amour du Christ, pour être comblés de la plénitude de Dieu.
    Je vais reprendre ces trois demandes.
    1) Paul demande à Dieu qu'il fortifie notre être intérieur, par la puissance de son Esprit, de son Souffle, pour que nous puissions comprendre, mesurer toutes les dimensions (la largeur, la longueur, la hauteur et la profondeur) de l'amour du Christ.
    Cette première demande de Paul est entièrement tournée vers Dieu pour que lui agisse à notre égard. A ce stade, nous n'avons rien à faire. Et c'est vrai que — lorsque nous sommes dans une situation difficile, dans une épreuve, dans un deuil — dans un premier temps, nous sommes incapables de faire quoi que ce soit. Nous nous sentons démunis, impuissants, seulement fragiles et vulnérables.
    Dans ce premier temps, Dieu s'occupe de tout. Il vient fortifier notre être intérieur par la puissance de son Souffle. Il nous redonne du souffle lorsque nous en manquons. Lorsque, justement le souffle, la force nous manque, lorsque nous sommes à bout de souffle.
    J'aimerais mettre chacune de ces demandes de Paul en parallèle avec les paraboles que nous avons entendues. Ici, a parabole du filet compare le Royaume de Dieu à des pêcheurs qui ont jeté le filet et reviennent avec du poisson sur la plage. La parabole nous dit que le filet est plein. C'est une image d'abondance dans notre précarité. Dieu est généreux, il nous redonne du Souffle, lorsque nous nous sentons sans force, désemparés. C'est à ce moment que nous pouvons comprendre toutes les dimensions de l'amour de Dieu, sa largeur, sa longueur, sa hauteur et sa profondeur.
    2) Paul demande que nous laissions le Christ habiter dans nos cœurs, par la foi, pour connaître son amour. Cette fois nous avons quelque chose à faire. Pas une tâche immense, mais une tâche nécessaire, sans quoi il ne va rien se passer. Nous avons à ouvrir une porte, à laisser entrer le Christ pour qu'il puisse habiter dans notre cœur. C'est un travail sur nous-même de choisir ce que nous laissons entrer en nous et qui nous laissons habiter dans notre cœur.
    C'est la deuxième partie de la parabole du filet. Les pêcheurs sont assis sur la plage et ils trient les poissons, ils mettent dans des paniers ce qui est comestible et donnent le reste aux mouettes. Nous avons la tâche de rejeter ce qui nous est inutile ou nuisible et de prendre ou garder ce qui nous fait du bien.
    Attention, le plus difficile n'est pas toujours d'écarter ce qui ne nous plaît pas. Souvent ce qui est difficile, c'est de ne pas rejeter ce qui nous ferait du bien : une invitation, un geste d'amitié, une offre d'aide.
    Paul nous dit que le moyen à notre disposition, pour faire ce tri, c'est la foi, la confiance et c'est souvent le pas le plus difficile à faire lorsqu'on a été blessé, lorsqu'on se sent meurtri. Faire confiance et ouvrir son cœur… tout un programme.
    3) La troisième demande de Paul est que nous soyons enracinés et fondés dans l'amour du Christ pour trouver la plénitude. Là il est difficile de savoir si "enraciné" est actif ou passif. Je crois que l'important ici est plutôt le terreau dans lequel doivent descendre nos racines. Ce terreau, c'est l'amour du Christ. Un amour qui nous est donné, sans condition, sans contrepartie.
    Un amour inconditionnel. N'est-ce pas ce que nous cherchons tous dans la vie ? N'aspirons-nous pas tous à être aimés et à recevoir de l'amour ? Et n'est-ce pas ce dont nous sommes justement amputés lorsque la mort nous reprend un être cher ? Nous avons-là le travail de notre vie, de toute notre vie spirituelle, vivre de l'amour des autres, mais sans en dépendre complètement. Apprendre à dépendre de l'amour de Dieu, tout en profitant de l'amour de nos proches.
    C'est le thème de la parabole du marchand de perle. Il est à la recherche de la perle qui va le combler. Il est à la recherche de l'essentiel, de ce qui va donner sens à sa vie. Il est prêt à tout donner pour trouver cette perle et la garder. Lorsqu'il a trouvé le sens de sa vie, il va tout donner pour le garder et ça se comprend.
    Cet essentiel, cette plénitude, c'est l'objet de cette troisième demande de l'apôtre Paul. Ces trois demandes sont axées sur un but final : que nous puissions "être remplis de la plénitude de Dieu." Paul ne craint pas d'utiliser deux fois le même terme : "remplis" et "la plénitude" — le même terme que dans la parabole pour parler du filet qui est "plein" — pour indiquer que Dieu peut vraiment nous combler, combler nos vies, donner un sens à notre vie, au delà du contingent, de ce qui passe et disparaît.
    Et Paul le fait avec l'élément qui revient dans les trois moyens et les trois buts : l'amour que le Christ nous donne. Cet amour qui est la clé de l'évangile, de la Bible, qui est le résumé de tous les commandements et qui est — nous le savons bien intérieurement — la clé du sens de la vie et du bonheur.
    Paul nous donne ici, dans ses trois demandes, un chemin pour reconstruire nos vies après une épreuve, un chemin pour accéder à la paix et au bonheur. Demander à Dieu de fortifier notre être intérieur, laisser le Christ habiter nos cœurs et laisser nos racines se nourrir dans l'amour du Christ.
    Amen
    © Jean-Marie Thévoz, 2011

  • Luc 10. Apprendre à habiter chacun de ses gestes

    Luc 10
    9.10.2011
    Apprendre à habiter chacun de ses gestes
    Eccl. 3 : 1-4   Lc 10 : 38-42

    télécharger ici la prédication : P-2011-10-09.pdf
    Chères paroissiennes, chers paroissiens, chers catéchumènes et familles,
    J'ai choisi pour le message d'aujourd'hui de partir d'une rencontre de Jésus — comme je l'ai fait il y a quinze jours pour l'accueil des nouveaux catéchumènes. C'est au travers des récits de ses rencontres et de ses actions que nous découvrons qui est Jésus et c'est en découvrant qui est Jésus que nous pouvons découvrir qui est Dieu. C'est en tout cas ce que nous croyons comme chrétiens : c'est le Christ qui nous donne accès à Dieu.
    Dans ce récit Jésus rencontre deux femmes. Jésus entre dans la maison de Marthe et Marie, deux sœurs. Dans l'Evangile de Jean, on découvre qu'elles ont encore un frère qui s'appelle Lazare — mais il n'apparaît pas dans le récit de Luc — et nous apprenons que Jésus fréquente souvent cette maison de Béthanie (Jn 11:1).
    Marie et Marthe connaissent donc bien Jésus. Des habitudes ont été prises. Quand Jésus arrive, Marthe s'occupe de préparer le repas et Marie s'assied auprès de Jésus pour parler, pour écouter. Les choses se sont établies comme cela, mais, comme le récit nous le fait découvrir, cette situation crée un malaise : Marthe est fâchée et elle va se plaindre auprès de Jésus de l'attitude de sa sœur Marie. Marthe se plaint d'être seule à assurer le service alors que sa sœur ne fait rien en restant à écouter Jésus.  
    Jésus répond à Marthe, mais sans désavouer l'attitude de Marie dont il dit qu'elle a choisi la bonne part et qu'il ne va pas la lui enlever. Traditionnellement, pendant longtemps, cette réponse a été comprise comme la désapprobation de l'activisme de Marthe et la valorisation de l'attitude contemplative de Marie. En résumé, mieux vaut une vie de prière et de lecture de la Bible qu'une vie active dans le monde.
    Je pense qu'on peut dépasser ce clivage "action-contemplation" issu d'une lecture superficielle de ce récit. Essayons de voir plus en détail le dialogue entre Marthe et Jésus :
    "Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse seule pour accomplir tout le travail ? Dis-lui donc de m'aider." (v.40)
    Essayons d'imaginer la scène : Marthe bondit hors de la cuisine et s'en prend à Jésus "Ça ne te fait rien…" On voit la colère de Marthe, elle est irritée, fâchée, mais derrière cette colère on voit la souffrance. Si Marthe se plaint, c'est qu'elle se sent lâchée, abandonnée dans sa cuisine, seule, isolée, en train de ruminer que sa sœur ne fait rien, ne l'aide pas et profite de l'invité.
    Il y a là — en plus du sentiment d'abandon — une certaine jalousie : moi aussi j'aimerais être là-bas en train d'écouter Jésus, être dans sa présence. Mais au lieu de ce bon moment, Marthe est débordée par toutes les tâches d'accueil et de préparation du repas. Donc, quand elle n'en peut plus, elle sort et va râler auprès de Jésus.
    On s'attendrait à ce que Marthe demande à Jésus de la sortir de là, mais ce n'est pas ce qui se passe. C'est le deuxième aspect de ce dialogue : la demande est décalée. Marthe en veut à sa sœur, mais elle s'en prend à Jésus ("Ça ne te fait rien que…" et "Dis à ma sœur de m'aider"). Marthe est incapable de formuler une demande directe. Au lieu de s'adresser à sa sœur en disant "J'ai besoin de ton aide" ou "Veux-tu venir m'aider" elle râle et donne des ordres.
    Combien de fois agissons-nous aussi de cette façon indirecte et décalée ? Marthe n'est pas à blâmer, elle agit comme tout le monde, elle agit comme nous tous : nous passons plus de temps à râler, à nous plaindre — pas toujours au bon endroit — plutôt que de voir ce dont nous avons besoin et de le demander directement à la personne qui peut nous le donner. La colère est une émotion et une force qui est positive lorsque nous arrivons à la transformer en une demande — polie — envers la bonne personne.
    Jésus reçoit donc cette demande décalée. Comment réagit-il ? Il répond : "Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de choses." Jésus commence par dire deux fois le prénom de Marthe. Une façon de prendre contact, de créer un lien personnel avec elle. "Marthe, Marthe, je suis avec toi, regardons-nous et voyons ce qu'on peut faire ensemble."
    Ensuite Jésus reformule ce qui se passe pour Marthe : il reconnaît la réalité que vit Marthe. Oui, elle vit dans l'inquiétude et le débordement. Jésus ne gomme pas les sentiments de Marthe, il les reconnaît, il en donne quittance.
    Ensuite seulement, Jésus pose une affirmation énigmatique : "Une seule chose est nécessaire." Face à la tempête de sentiments qui agite Marthe, Jésus pose la question de l'essentiel, des priorités. "Quelle est la seule chose nécessaire ?" Et il montre Marie, la sœur de Marthe, pour dire qu'elle a choisi l'essentiel et que cet essentiel ne lui sera pas ôté à cause du désarroi de Marthe.
    Cet essentiel n'existe pas à un seul exemplaire qu'il faille le retirer à Marie pour le donner à Marthe ! Marthe peut le trouver aussi. Marthe peut aussi découvrir l'essentiel qu'a trouvé Marie.
    Ce que Marie a choisi, c'est d'habiter son présent. Ce que Marthe n'arrive pas à faire, c'est d'habiter son propre présent, qui peut aussi bien être le présent du service. Marthe a l'impression de ne pas avoir choisi ce qu'elle fait. Elle râle donc pour ce qu'elle "doit" faire. Elle râle pour ce que les autres ne viennent pas faire avec elle.
    Comment prenons-nous la vie ? Comment choisissons-nous d'habiter notre présent ? Comme catéchumène, comment vais-je vivre mon année de catéchisme ? Comme une corvée que d'autres ne font pas ou comme un moment où profiter de découvrir quelque chose à vivre avec des copains ?
    Comme mère de famille, comment est-ce que je vis mes activités ? Comme des corvées, avec des courses, du ménage, du travail, ou bien comme des moyens de faire plaisir à ceux que j'aime ?
    Comme père de famille, comme employé, comme patron, qu'est-ce que j'ai ? De dures journées pour avoir de quoi boucler les fins de mois et ça ne suffit pas toujours ou une façon de participer à la construction de la société, de mon entreprise, d'un projet ?
    Marie habite son écoute de Jésus et elle se sent bien. Marthe n'arrive pas à habiter son service et elle se sent mal. Jésus n'oppose pas action et écoute. Il nous invite à habiter pleinement chaque geste, chaque activité que nous faisons au fil du temps. Habiter pleinement notre présent, c'est la bonne part et elle ne sera pas retirée à ceux qui l'ont trouvée.
    Jésus nous invite à trouver comment habiter notre vie, en choisissant ce que nous faisons, en comprenant pourquoi nous faisons les choses, en orientant nos actions vers un but. A partir de cela, il n'y a aucune activité inutile ou dégradante. Tout prend sens et nous avons trouvé la meilleure part.
    Amen
    © Jean-Marie Thévoz, 2011