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La confiance du capitaine en un Jésus qu'il n'a jamais vu

(13.6.2004)

Luc 7

La confiance du capitaine en un Jésus qu'il n'a jamais vu

Genèse 15 : 1-6.          Romains 4 : 1-5.         Luc 7 : 1-10  

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Chères paroissiennes, chers paroissiens, chers invités au baptême,

Vous avez entendu trois récits bibliques dont le point commun est la foi. La foi d'Abraham qui croit dans la promesse que Dieu lui fait d'avoir un jour une descendance, et la foi de cet officier romain qui demande la guérison pour un serviteur qu'il aime.

Si l'on est attentif au déroulement du récit, tel que l'Evangéliste Luc nous le raconte (c'est différent chez Matthieu), on s'aperçoit que Jésus ne rencontre jamais ce capitaine romain :

 

[Lire le texte et commenter] v. 3-4 les notables parlent à Jésus au nom du capitaine.

v. 6 Jésus se met en route et l'on se dit que la rencontre va avoir lieu.

v. 6-7 deuxième groupe de messagers.

v. 9 Jésus ne s'adresse pas au capitaine, mais à la foule qui le suit.

v. 10 Jésus reprend sa route.

Le capitaine et Jésus ne se sont jamais rencontrés face à face, ils ne se sont jamais parlés directement, et pourtant, le serviteur est guéri, la foi du capitaine est admirée, le capitaine a reçu l'aide qu'il avait demandée ! L'interaction entre le capitaine et Jésus est pourtant importante, décisive, puisqu'il s'est vraiment passé quelque chose dans cet échange "à distance."

Cet échange ressemble beaucoup à celui que nous pouvons avoir maintenant (au XXIe siècle) avec Jésus. Jésus n'est pas là, physiquement, nous ne pouvons pas le recevoir à dîner ou le voir face à face, et pourtant nous pouvons lui demander son aide et la recevoir !

Nous sommes dans la même situation que le capitaine. Le récit nous dit que le capitaine "a entendu parler de Jésus" et c'est cela qui le décide à lui faire demander de l'aide. Avez-vous entendu parler de Jésus ? Oui, puisque vous êtes ici. Des personnes vous ont parlé de Jésus, communiqué son message, ses paroles, ses actes.

Cette écoute a fait naître la foi du capitaine. Il peut se dire : "Ce Jésus a le pouvoir de m'aider, d'intervenir pour mon serviteur." La foi du capitaine n'est pas la foi en une liste de phrases, d'énoncés sur Dieu, Jésus et le saint esprit. La foi du capitaine porte sur un fonctionnement : l'efficacité de la parole de celui qui a autorité. Le capitaine reconnaît que Jésus a autorité sur la vie !

Un capitaine, comme tout soldat ou chef, sait comment cela fonctionne dans l'armée : il y a une hiérarchie et les ordres qui partent d'en haut sont exécutés. Un ordre, c'est efficace, lorsqu'il est dit par la bonne personne au bon destinataire.

La foi de ce capitaine, c'est que Jésus est la bonne personne pour donner un ordre de guérison ! Il reconnaît que Jésus — comme Dieu — a autorité sur le monde. Et Jésus admire le capitaine pour cette foi et donne cette foi en exemple à la foule qui le suit.

Les notables que le capitaine avait envoyés à Jésus avaient vanté ses mérites :

"Cet homme mérite que tu lui accordes ton aide. Il aime notre peuple et c'est lui qui a fait bâtir notre synagogue." (Luc 7:5)

Le capitaine lui-même considère qu'il ne mérite rien, il ne se considère même pas assez digne pour que Jésus entre chez lui. Mais Jésus n'est préoccupé ni par les prétendus mérites attribués au capitaine, ni par sa retenue ou sa modestie. Ce qui est important, c'est la confiance qui naît et s'instaure entre le capitaine et Jésus. C'est cette confiance qui rend tout possible. Une confiance dans l'autorité et le pouvoir de Jésus, mais qui ne tourne pas à l'obéissance servile ou soumise.

Jésus répond librement à la demande d'aide du capitaine, et Jésus ne réclame pas une obéissance de sa part. L'autorité se manifeste dans la bienveillance, dans la volonté de faire du bien. Le pouvoir de Jésus — ou de Dieu — est au service du bien, de la vie, de la guérison.

Ce récit de miracle devient parabole de la relation que Dieu veut avoir avec nous. On peut décaler tous les rôles pour faire apparaître la parabole; nous prenons la place du serviteur, Jésus prend la place du capitaine, Dieu prend la place de Jésus et l'on voit une parabole où Jésus — tout maître qu'il soit, tout haut placé qu'il soit par rapport à l'être humain, à nous — est pris d'inquiétude, de souci pour son serviteur. Aussi intercède-t-il auprès de Dieu pour obtenir sa guérison, notre guérison.

Jésus rompt la distance entre Dieu et nous, il est l'intermédiaire entre celui qui demande de l'aide et celui qui la donne. Il n'est pas nécessaire que nous voyons Dieu, que nous soyons en face à face avec lui pour être en relation avec lui. Nous le sommes par l'intermédiaire de Jésus.

Comme il n'a pas été nécessaire que Jésus et le capitaine se rencontrent dans un face à face, pour être en communication et que le serviteur soit guéri, il n'est pas nécessaire que nous attendions des signes tangibles de l'existence et de la présence de Dieu pour lui adresser nos demandes et recevoir son aide. Notre premier pas, c'est de lui donner notre confiance.

Amen

© Jean-Marie Thévoz, 2023

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