(7.11.1997)
Jean 3
Nicodème, foi et incrédulité face à ce que Dieu peut
Genèse 18 : 8-14 Jean 3 : 1-6
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Parlons de cette rencontre de Jésus avec Nicodème.
Je vois un homme, c'est un chef, donc quelqu'un d'âgé, de sage, versé dans les Ecritures. Il vient de nuit. Cela n'évoque-t-il pas sa propre nuit, son obscurité, les questions qu'il se pose et auxquelles il ne trouve pas de réponses ? Il interpelle Jésus pour recevoir de lui un enseignement. Pourtant Nicodème ne pose pas de question, il confesse sa foi, sa confiance en Jésus.
Jésus face à cela donne une "pseudo"-réponse, il pose une nouvelle question. Mais quel lien y a-t-il entre cette question et la réponse qu'attend Nicodème ? Jésus devine-t-il ce qu'attend Nicodème ? En tout cas, Nicodème se met à interroger la réponse de Jésus. Dans le jeu des questions et réponses il y a une structure qui revient quatre fois. Elle est plus visible en grec qu'en français, c'est :
à moins que Dieu... / l'homme ne peut pas ...
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Nicodème, v.2 |
à moins que Dieu ne soit avec Jésus |
il ne peut pas faire de miracles |
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Jésus, v.3 |
à moins que Dieu ne le fasse renaître |
il ne peut pas voir le Royaume de Dieu |
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Nicodème, v4 |
- - - |
il ne peut pas être engendré " " " retourner dans le ventre |
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Jésus, v.5 |
à moins que Dieu ne l'engendre d'eau et d'esprit |
il ne peut pas entrer dans le Royaume |
Le dialogue porte donc sur la puissance de Dieu, sur ce qui est possible à Dieu. Cela nous relie au texte de la Genèse, à l'incrédulité de Sarah et à la foi d'Abraham. Nicodème joue ici les deux rôles, il est à la fois celui qui croit en Jésus, et celui qui doute du pouvoir de Dieu.
Nous portons tous en nous cette simultanéité de sentiment, cette incrédulité du "je ne peux pas" et cette foi du "à moins que Dieu" veuille ou fasse.
Nicodème venait pour un enseignement, Jésus lui offre une transformation, une ouverture de sa vie à autre chose qui vient d'en haut, qui est nouveau.
Il n'y a pas de limite d'âge — aux yeux de Dieu — pour grandir, pour engendrer, faire naître, être créatif. Chacun peut accéder à la dimension de l'esprit (l'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute justice...)
Il ne suffit pas d'être biologiquement vivant, Dieu nous offre d'être spirituellement vivant.
Il y a en nous des parties qui n'ont pas pu grandir, qui demandent à naître, à être ressuscitées. L'âge n'est pas un obstacle à cette renaissance. Dieu travaille à cette croissance, renaissance spirituelle. Sarah n'y croyait pas, pourtant elle a enfanté.
Rien n'est impossible à Dieu...
Amen.
© Jean-Marie Thévoz, 2023