Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

fête

  • Luc 5. Culte du 200e anniversaire de l'Abbaye des Laboureurs

    (15.6.2003)

    Luc 5

    Culte du 200e anniversaire de l'Abbaye des Laboureurs

    Jean 15 : 9-12.        Luc 5 : 27-38

    télécharger le texte : P-2003-06-15.pdf

    Lire la suite

  • Jean 16. L’Ascension : un départ créatif

    Jean 16
    29.5.2014
    L’Ascension : un départ créatif
    Actes 1 : 1-11      Jean 16 : 4-15

    Téléchargez le texte : P-2014-05-29.pdf


    Chères paroissiennes, chers paroissiens,
    Nous vivons le jour de l’Ascension, une fête chrétienne suffisamment importante pour qu’elle soit un jour de congé pour tout le monde. Mais en fait, est-ce une fête joyeuse ou un moment triste ? Noël et Pâques sont des fêtes joyeuses, Vendredi-saint est un jour triste, mais l’Ascension ?
    Comment vivons-nous ce jour ? Est-ce jour de séparation et de deuil ou bien est-ce un jour productif, créateur pour notre foi, un jour dont on peut se réjouir ?
    Dans le passage de l’Evangile selon Jean que nous avons entendu, les disciples sont tristes. Ce passage se trouve dans les discours d’adieu que Jésus prononce pour préparer ses disciples à son départ, son Ascension.
    Il faut réaliser ici qu’il y a une grande différence entre les évangiles synoptiques et l’Evangile selon Jean, à propos de l’Ascension. Nous vivons selon le calendrier mis en place par l’Evangile selon Luc. Il définit des temps entre les fêtes. Entre Pâques et l’Ascension, 40 jours pendant lesquels Jésus apparaît à ses disciples et continue à les enseigner. Puis il disparaît en « montant au ciel ». Et encore 10 jours jusqu’à la Pentecôte où les disciples reçoivent l’Esprit saint. Ce calendrier est propre à Luc et aux Actes des Apôtres.
    Dans l’Evangile selon Jean, l’Ascension, le départ de Jésus est simultané avec son élévation sur la croix. Il y a bien des apparitions aux disciples, à commencer par l’apparition à Marie-Madeleine, mais ce ne sont que de brèves incursions du Ressuscité dans la vie des disciples, ce n’est pas un séjour de Jésus parmi les siens.
    Ainsi, les discours d’adieu de Jésus à ses disciples dans l’Evangile selon Jean peuvent-ils être lus comme parlant en même temps du temps de la croix et du temps de l’Ascension. Je pense que cette chronologie est plus vraisemblable que celle de Luc. En effet, où peut-on lire — dans les évangiles — les enseignements de Jésus pendant les 40 jours qu’il passe avec les Onze ? Il est impossible que ces 40 jours n’aient pas laissé de traces dans les évangiles ! Donc Jean est plus proche de la réalité. Les discours d’adieu de Jésus nous donnent donc une meilleure compréhension de l’Ascension, du départ de Jésus.
    Que nous disent-ils ? D’abord que les disciples sont tristes. Ils n’arrivent pas à envisager de perdre Jésus, ni qu’ils puissent vivre sans lui. C’est pourquoi Jésus les enseigne et leur annonce la venue de ce que Jean appelle le Paraclet, qui est le saint Esprit. Jésus doit transformer la vision de son départ ; aussi leur dit-il : « Il est préférable, avantageux pour vous que je parte. Je vous enverrai le saint Esprit. » (Jn 16:7).
    L’absence de Jésus ne sera pas un abandon, mais la transformation du mode de sa présence. C’est le saint Esprit qui assurera la présence de Jésus auprès de ses disciples. Jean définit deux rôles du saint Esprit, un rôle face au monde et un rôle face à la communauté de l’Eglise.
    A. Le rôle face au monde est de le convaincre que le monde s’est trompé, trompé de cible. Les évangiles nous montrent le procès contre Jésus. Là, c’est le monde qui tient le rôle de l’accusateur et c’est Jésus qui est en procès. A ce niveau, c’est le monde qui l’emporte : Jésus est un pécheur condamné, justice est faite, le monde a condamné Jésus, ce jugement est la victoire du monde.
    Mais ce que Jésus annonce, c’est que le saint Esprit va rétablir, retourner les choses dans l’esprit des disciples. D’accusateur, le monde devient l’accusé. Et le verdict est : « Ce n’est pas Jésus qui est pécheur, mais le monde ; ce n’est pas Jésus qui est injuste [devant Dieu], mais le monde ; finalement ce n’est pas Jésus qui est condamné, mais le monde devenu esclave de la puissance du mal. »*
    L’Esprit saint, le Paraclet, vient rétablir la juste position du monde face à Jésus, il vient rétablir la justice, à la façon des prophètes de l’Ancien Testament, pensez à Nathan face à David à propos de Bethsabée (2 Samuel 12).
    B. Le deuxième rôle de l’Esprit saint est interne à la communauté, à l’Eglise. Le saint Esprit a pour rôle de communiquer les paroles de Jésus aux disciples. Le passage scande les termes : il vous le communiquera ou annoncera. Le saint Esprit est un transmetteur, ou dans un autre passage, celui qui fait se souvenir, se rappeler les paroles de Jésus (Jn 14:26). C’est lui qui nous relie à la source, à l’émetteur. Avec lui nous avons accès à la parole de Jésus.
    Mais il est encore dit qu’il sera notre guide (Jn 16:13). L’Esprit saint ne donne pas de nouveaux contenus, de nouvelles paroles, de nouveaux enseignements. Non, il est là pour permettre la juste compréhension de la parole de Jésus. Pour permettre l’approfondissement de cette compréhension.
    L’Esprit saint enseigne Jésus et seulement Jésus-Christ. Il dévoile l’absent, il le rend présent, aujourd’hui. Il y a une continuité entre l’Esprit saint et Jésus, comme une cascade : Dieu envoie Jésus comme Ambassadeur et maintenant, Jésus envoie l’Esprit saint comme nouvel Ambassadeur, pour porter cette même parole qui vient du Père.
    L’unité du Père avec Jésus est soulignée. Il y a unité de message, mais changement de transmetteur en fonction du temps vécu. La présence de Jésus était temporaire, en tant que Parole incarnée, vivant sur terre, dans un temps précis, dans un lieu précis. Vient maintenant le temps universel et l’ubiquité. Cette Parole de Jésus doit être entendue partout et dans tous les temps. « Le lecteur est invité à un renversement du regard : aborder le temps qui s’ouvre devant lui comme un temps habité par le Christ, par sa parole, par sa promesse. »** Et c’est l’œuvre du saint Esprit après le départ de Jésus.
    Le départ de Jésus n’est pas une fin, ni une impasse. Au contraire, c’est un commencement, c’est une ouverture. Et l’histoire l’a montré, l’évangile s’est répandu à une vitesse inimaginable dans tout l’Empire romain et au-delà.
    C’est pourquoi on peut parler de l’Ascension comme d’un départ créatif et donc d’une journée joyeuse. Il y a un gain qualitatif pourrait-on dire avec le départ du Jésus terrestre qui passe le relais à l’Esprit saint.
    Il n’est plus nécessaire d’être dans un lieu précis, à un moment de rendez-vous donné pour trouver Jésus. Il est maintenant accessible partout et en tout temps. C’est une nouvelle forme de présence que personne ne peut nous retirer, de laquelle personne ne peut nous éloigner. Jésus est parti, il est maintenant présent partout, il est là, auprès de nous, maintenant.
    Amen

    * Jean Zumstein, L’Evangile selon saint Jean (13—21), Commentaire du Nouveau Testament, Genève, Labor et Fides, 2007, p, 133
    ** idem p. 141
    © Jean-Marie Thévoz, 2014

  • Matthieu 22. Accepter la gratuité de l'invitation de Dieu à la vraie vie

    Matthieu 22
    8.2.1998

    Accepter la gratuité de l'invitation de Dieu à la vraie vie
    Osée 2:18-22     1 Corinthiens 11:23-26     Matthieu 22 : 1 - 14

    Téléchargez la prédication ici : P-1998-02-08.pdf

    Chères paroissiennes, chers paroissiens,
    Vous venez d'entendre la lecture de la parabole de l'invitation au festin telle que l'évangéliste Matthieu l'a écrite. Cette même parabole se trouve aussi dans l'évangile de Luc (chap. 14), mais le texte en est un peu différent. Ce décalage nous montre que chaque évangéliste a reçu des témoignages des paroles de Jésus et qu'il les a retransmises avec sa marque personnelle. Cette parabole doit toucher la communauté pour laquelle Matthieu écrit. Matthieu y insère une relecture de l'histoire du salut et de l'histoire tout court. Cette relecture nous choque aujourd'hui parce qu'il y est question d'un Dieu qui châtie, tue et incendie. Matthieu avait besoin de comprendre et de faire comprendre le sens d'événements récents et bouleversants : la destruction de la ville de Jérusalem par les armées romaines. Cette destruction, cet incendie a bien eu lieu. Matthieu ne peut s'empêcher d'y voir l'action vengeresse de Dieu à l'égard de ceux qui ont refusé son Fils et l'ont conduit à la mort. Je laisse cette compréhension à la responsabilité de Matthieu, je n'arrive pas à l'assumer à mon tour.
    Je souhaitais faire cette petite mise au point pour que nous ne restions pas bloqués sur ce passage vengeur, mais que nous puissions nous tourner depuis maintenant vers le sens de cette parabole au-delà de cet épisode.
    Un roi lance une invitation, mais c'est l'échec. Un roi marie son fils, mais les invités ne viennent pas ! Voilà quelque chose de peu probable, même d'impossible. Qui peut refuser d'aller faire la fête ? Qui peut refuser de boire et de manger gratuitement ? Vous refuseriez, vous, deux invitations au restaurant, deux invitations au cinéma ?
    Le Royaume de Dieu est comparé à une fête, à un festin, à un banquet, mais il y a peut-être plus que cela. Lorsque Jésus parle du Royaume de Dieu, il en parle — toujours en parabole — comme d'une réalité à vivre déjà dans le présent. Il dit que le Royaume de Dieu s'est déjà approché, qu'il est pour maintenant. Le Royaume de Dieu n'est pas ce que nous en avons fait, une réalité qui intervient après la mort, la vie éternelle. "Y a-t-il une vie avant la vie" disait un graffiti à Lausanne. Le Royaume de Dieu c'est la vraie vie avant la mort, la vie qui vaut la peine d'être vécue, la vie remplie, riche de moments vrais.
    Et la réalité d'aujourd'hui, c'est que beaucoup de monde refuse de vivre cette vie-là. Il y a plein d'excuses pour ne pas vivre sa vie pleinement. "J'ai trop de travail en ce moment..." "Je serai vraiment heureux ... lorsque j'aurais enfin 18 ans et que je serai libre;  lorsque j'aurai pu me marier et fonder une famille; lorsque j'aurai une maison..." Il est facile de penser qu'on sera heureux plus tard lorsque ...
    Ceux qui raisonnent comme cela avancent des excuses pour ne pas répondre à l'invitation, parce que la vraie vie est possible dès maintenant.  Ceux qui raisonnent comme cela vont manquer l'invitation et le roi va inviter d'autres personnes à leur place.
    L'accès au Royaume de Dieu n'est pas réservé aux gens bien, aux gens religieux, aux purs ou aux sérieux, à ceux qui renoncent à tout ce qui fait la vie belle. Ceux qui peuvent venir, ce sont ceux qui acceptent de faire de leur vie une fête, ceux qui ont le désir d'être heureux. Même dans les difficultés ou la souffrance, on vit des moments vrais — souvent durs et pas faciles — mais des moments où l'amour passe véritablement entre les êtres.
    La vraie vie, voici l'enjeu de cette parabole. Dieu nous invite — mauvais et bons — à vivre la vie comme une fête, comme un banquet de noces et non comme une collation d'enterrement ou un pénible travail.
    Vivre auprès de Dieu — et qui est plus près de Dieu que les amis qui viennent au mariage de son fils — c'est s'ouvrir à une vie pleine, c'est ouvrir son coeur à nos proches, c'est être-là, dans le moment présent, c'est habiter chacun de ses gestes, sentir la proximité des autres, goûter à cette communion. Etre pleinement présent dans le baiser qu'on donne à ses enfants (à ses parents) lorsqu'on part pour le travail ou l'école.
    Celui qui vit sur cette terre, mais comme en passant, sans habiter ses gestes, sans goûter au bonheur, c'est quelqu'un qui n'honore pas l'invitation de Dieu à entrer dans le Royaume de Dieu. C'est ce que nous dit la deuxième partie de la parabole. Celui qui n'a pas d'habit de noces, c'est celui qui vit, tout en passant à côté de la vraie vie. Celui qui n'arrive pas à saisir ce qui est bon dans chaque instant de la vie, celui qui ne vit pas de moments vrais. Celui-là est déplacé dans la fête, il n'a pas sa place dans le Royaume de Dieu. Non pas que son accès lui soit refusé — le Royaume de Dieu n'est fermé à personne — mais que par définition, on ne peut pas être mort et vivant à la fois, être dans le Royaume de Dieu et ne pas vivre de la vraie vie.
    La phrase "il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus" signifie dans ce contexte simplement la réalité que l'on constate autour de nous. Nous sommes tous appelés à vivre de cette vraie vie qui vient de Dieu, mais bien peu choisissent ce mode de vie, cette façon d'être.
    Le repas du Royaume de Dieu, il nous est donné de le vivre dans la sainte Cène. La sainte Cène, c'est les prémices du Royaume, la bande annonce du Royaume. C'est le même repas auquel nous sommes invités. Ce n'est pas une collation d'enterrement, c'est un repas de noces, les noces de Jésus avec son Eglise. C'est un repas de fête. Nous y sommes tous invités, bons et mauvais. Nous y sommes tous invités, pour notre joie.
    Cette invitation à la Cène, il nous est facile d'y répondre, puisque nous avons répondu à l'invitation du culte. L'invitation du roi est d'abord pour maintenant, mais elle est aussi pour les jours de semaine, pour l'entier de notre vie. Etes-vous d'accord de recevoir cette invitation à une vie renouvelée pour chaque jour ?
    Je m'adresse maintenant spécialement aux jeunes. Cette invitation à entrer dans la fête de Dieu, à goûter au bonheur qu'il donne est aussi pour vous. Cette invitation va tomber dans votre boîte aux lettres de façon très concrète, invitation à vous joindre aux JP ou à d'autres activités paroissiales. Allez-vous dire "oui" à ces invitations ?
    Réfléchissez-y tous. Le roi vous invite au mariage de son fils. Que lui répondez-vous ?

    Amen.
    © Jean-Marie Thévoz, 2013