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nouveau testament - Page 29

  • Jean 13. Un mot d'ordre qui a changé le monde !

    Jean 13

    21.6.2009
    Un mot d'ordre qui a changé le monde !
    Jn 13 : 34-35    Ga 3 : 27-29

    "Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres !" dit Jésus.
    Pour nous, ce commandement n'a rien de nouveau, et je pense que tous, vous qui êtes-là ce matin, le connaissez depuis bien longtemps. Ce commandement n'a plus rien de nouveau pour nous aujourd'hui, il apparaît plutôt comme une rengaine trop souvent répétée.
    Dans notre monde, dans la situation actuelle, on nous dit qu'il s'agit plutôt de se battre et d'être compétitif si l'on veut survivre ! Mais cela suppose que Jésus ait demandé — à travers ces mots et sa vie — d'être simplement gentils les uns avec les autres. Non ! Jésus propose autre chose ! Il propose de changer le monde, et en fait, il l'a changé — en grande partie — et nous allons voir comment.
    Oui, ces paroles : "Aimez-vous les uns les autres !" ont changé le monde depuis l'Antiquité jusqu'à nous. Essayons de nous représenter ce qu'était le monde antique, autour de Jésus et dans l'Empire romain. Les relations humaines étaient fondées sur l'appartenance au groupe et sur une certaine ségrégation. Les citoyens romains étaient jugés selon la loi romaine — à laquelle l'apôtre Paul fera appel lorsqu'il sera arrêté. Les juifs n'avaient pas le droit — selon leur religion, au risque de devenir impurs — d'entrer dans la maison d'un romain ou de manger avec lui (Ac 10:28).
    Jésus a fait tomber ces barrières et les chrétiens ont formé des Eglises qui réunissaient juifs et païens. Aujourd'hui, nous n'aurions pas idée de refuser de manger avec quelqu'un parce qu'il est d'une religion ou d'un pays différent.
    Dans l'Antiquité, il y avait une hiérarchie entre hommes et femmes, des rôles bien déterminés. Les femmes étaient dépendantes des hommes, d'abord du père, puis du mari, puis du frère ou du fils. Le christianisme a donné une nouvelle place à la femme, même si — il faut le reconnaître — l'institution de l'Eglise est vite devenue une affaire d'hommes qui ont, à nouveau, exclu les femmes.
    Le mot d'ordre de Jésus : "Aimez-vous les uns les autres !" a souvent passé par d'autres canaux, dans la société, pour que cette égalité — pas encore parfaite — devienne la norme aujourd'hui (en tout cas dans l'idéal).
    Ce commandement a également bouleversé les relations de travail en remettant fondamentalement en cause la pratique de l'esclavage : si nous sommes tous égaux devant Dieu, comment peut-on exploiter des esclaves ?  L'esclavage de l'Empire romain a finalement été aboli par la force du christianisme, même s'il y a eu des rechutes avec l'esclavage des noirs. De nouveau-là, le commandement nouveau a repris le dessus et l'esclavage a été aboli, puis les droits des noirs américains restitués grâce à l'action du pasteur Martin Luther King.
    Tout cela a pris du temps et des chemins qui passent tantôt par l'Eglise : la mise en place des hospices pour recueillir les malades et les démunis, tantôt par la société civile : la déclaration des Droits Humains. Mais le commandement garde sa nouveauté et sa force de changement : le changement des rapports humains, des relations humaines.
    Savez-vous qu'entre l'Antiquité et aujourd'hui, la violence physique — les blessures et les meurtres — a diminué de cent à un ! Même s'il y a encore quelques irréductibles, nous réglons nos conflits par le dialogue, plutôt que par la violence. Même si ce dialogue passe parfois par les tribunaux, c'est une façon non-violente de résoudre un différend. C'est une application pratique du commandement de Jésus.
    Jésus a demandé à ses disciples de suivre son mot d'ordre comme signe pour tous les humains de quelque chose de nouveau pour le monde, comme un signe de ralliement de tous ceux qui croient, signe qu'il est possible de changer les rapports humains, de faire diminuer la violence, de faire augmenter le respect mutuel.
    Et ça a marché ! Pas parfaitement évidemment. Le monde n'est pas le paradis, la violence, bien que diminuée, est encore présente; l'inégalité, bien que diminuée, est encore présente; les rapports de force, bien que diminués, sont encore présents; les ségrégations, bien que diminuées, sont encore présentes. Cela dit le chemin parcouru — et pour lequel nous pouvons être reconnaissants, mais cela dit aussi le chemin qu'il reste à parcourir, le travail qu'il faut continuer à faire.
    Le mot d'ordre de Jésus reste d'actualité, il garde sa force de changement, pourvu qu'il y ait des gens pour en reconnaître la valeur, pour le transmettre, pour le mettre en pratique.
    Je vois deux domaines particuliers — chez nous — où nous avons beaucoup à progresser : dans la famille, d'abord, dans la communication dans le couple et avec les enfants. Il y a trop de divorces et d'enfants qui en souffrent. Pas parce que le divorce serait en soi immoral, mais parce qu'il fait souffrir et le couple et les enfants. Si nous apprenions à mieux communiquer — dès le début — dans le couple, nous nous éviterions beaucoup de souffrances.
    L'autre domaine qui mine notre société est la solitude. Et là, je salue le travail de votre Honorable Abbaye. En rassemblant notre village pour une fête, vous créez du lien — comme on dit. Vous permettez aux gens de se rencontrer, en vrai, pas en virtuel. Alors qu'en général, par peur de déranger, on s'enferme dans la solitude et dans l'ennui.
    En nous donnant ce "commandement nouveau," Jésus nous rappelle que les rapports humains peuvent changer, que le malheur n'est pas une fatalité, que les conflits peuvent se résoudre dans le dialogue, que la solitude se dissout dans la communion. Vivons ces relations renouvelées et que la fête soit belle.
    Amen
    © Jean-Marie Thévoz, 2009

  • Nombres 13. Selon ce que nous choisissons, nous modelons notre vie.

    Nombres 13

    14.6.2009
    Selon ce que nous choisissons, nous modelons notre vie.
    Nb 13 : 1-3, 17-24    Nb 13 : 25-33 — 14 : 1-9    Mt 7 : 7-11

    Chères paroissiennes, chers paroissiens, chères familles,
    Le peuple d'Israël se trouve à une frontière, faut-il avancer ou faire demi-tour ?
    Souvenez-vous, le peuple d'Israël est sorti de son esclavage en Egypte, il a échappé à la tyrannie du Pharaon, traversé la Mer des Roseaux et l'armée de Pharaon a été engloutie par les eaux. Le peuple d'Israël a traversé la péninsule du Sinaï où il a rencontré Dieu et reçu les Tables de la Loi. Le peuple d'Israël est libre, il est en route vers la Terre promise, il est à bout touchant : la Terre promise est devant eux. Vont-ils y entrer ?
    Des explorateurs ont été envoyés en reconnaissance, ils sont douze, un explorateur par tribu d'Israël. Ils reviennent avec des nouvelles, des nouvelles contrastées. "C'est un pays où coulent le lait et le miel" (Nb 13:27), ils y ont trouvé des fruits en abondance. Mais c'est une région habitée par des géants (Nb 13:33), les villes sont fortifiées, tout cela paraît bien risqué !
    Maintenant, quittons la géographie et l'histoire et faisons une lecture symbolique de cet épisode. Je crois que ce récit dépeint beaucoup de nos situations de vie, où nous nous sentons devant un avenir inconnu.
    •    Le petit enfant qui craint d'être séparé un jour de ses parents.
    •    L'enfant qui s'interroge sur sa capacité à grandir, à être à la hauteur du "plus grand" qu'il va devenir.
    •    L'adolescent qui se demande comment il va fais son entrée dans la vie active, indépendante.
    •    L'adulte qui se demande comment il va s'adapter à son nouveau travail, à une nouvelle entreprise.
    •    Les parents qui se demandent comment vont grandir leurs enfants.
    •    Les adultes qui s'interrogent sur le passage à la retraite ou leur entrée dans la vieillesse et, quand l'âge nous rattrape, que faire si je deviens dépendant, si je dois entrer en EMS ?
    A tout âge, on peut se trouver devant une frontière et se demander, vais-je avancer ou faire demi-tour. Remarquons que le récit nous dit que le demi-tour est un retour en arrière, vers la mort.
    Le futur — comme inconnu — est toujours ambivalent, en même temps "pays où coulent le lait et le miel" et pays "habité par des géants" face auxquels je me sens comme un microbe (l'hébreu dit "sauterelles", la traduction en français courant dit "fourmis").
    Que croire ? Que penser ? Quelle est la réalité, la réalité vraie, comme on dit ?
    Un phénomène bien vu dans le texte est ce jeu entre géants et microbes. Dans une situation inconnue, je me sens dé-sécurisé, je me sens tout petit et les autres me paraissent géants, compétents, assurés, tout ce qu'on veut, en contraste de moi. Et nous projetons notre propre perception sur les autres. "Nous nous sentions comme des fourmis, et c'est bien l'impression qu'ils devaient avoir de nous !" (Nb 13:33).
    Nous ne savons pas ce qu'ils pensent, mais nous projetons notre vision des choses dans leur cerveau. Une bonne façon d'augmenter notre peur ! Mais comment l'éviter ? Quels sont les ingrédients de la peur ? Quels sont les ingrédients pour franchir le pas et aller de l'avant ?
    Le récit nous présente un affrontement entre ceux qui veulent faire demi-tour et ceux qui veulent entrer en Terre promise. On peut voir comment ils argumentent :
    Les ingrédients du refus sont :
    - de gommer les éléments positifs,
    - d'augmenter — même faussement — l'attrait du présent ou du passé (argument du bon vieux temps),
    - accentuer les éléments négatifs de l'avenir,
    - projeter ses propres sentiments sur les autres,
    - avoir une faible estime de soi (se voir comme des microbes),
    - entretenir sa peur des autres (les voir comme des géants).
    Quels ingrédients sont-ils avancés pour faire le pas et accueillir l'avenir ?
    - considérer les éléments positifs (l'abondance dans le pays),
    - faire confiance dans le plan de Dieu (si Dieu le veut, alors cela se réalisera !),
    - avoir confiance en soi-même, cela fait baisser la peur des autres,
    - croire au soutien, à l'accompagnement de Dieu : nous ne serons pas seuls sur le chemin de l'avenir.
    Entre ces deux positions, quelles voix écouter ? Comment faire son choix ? Qu'est-ce qui fait la différence ? La différence entre l'attitude de refus d'avancer et celle de franchir le pas est une différence de vision du monde, d'interprétation de la réalité. Le monde, l'avenir, la Terre promise comportent deux réalités, l'abondance et le danger — on ne peut gommer ni l'une ni l'autre — mais c'est nous qui rencontrerons plutôt l'une ou plutôt l'autre selon notre attente !
    Nous décidons si le verre est à moitié plein ou à moitié vide. Selon que nous choisissons d'avancer avec confiance ou de reculer avec peur, nous modelons notre vie. Selon que nous choisissons de croire en la promesse d'un avenir ouvert et riche. Selon que nous croyons en la promesse d'être accompagné sur le chemin et soutenu pour traverser les épreuves et les difficultés, nous modelons notre vie. Selon que nous choisissons de nous croire abandonnés ou seuls, nous modelons notre vie.
    Quelle voix voulons-nous faire entendre à nos enfants : la voix de la peur ou du repli, ou celle de la confiance, celle de l'assurance d'une promesse de vie riche et pleine — ce qui ne veut pas dire dépourvue de difficultés — celle d'être accompagnés et soutenus au long du chemin ?
    La Bible, l'Evangile nous répètent que Dieu nous accompagne dans toutes les étapes de notre vie, qu'il nous soutient. Nous ne sommes pas seuls, abandonnés. Nous ne sommes pas des microbes face à des géants. Nous sommes simplement des humains qui pouvons avancer — sans crainte — faisant confiance en Dieu qui nous guide, qui nous soutient, qui nous accompagne de sa bonté. Un Dieu dans lequel nous pouvons mettre notre confiance, sur lequel nous pouvons nous appuyer pour asseoir notre estime de nous-mêmes.
    Nous croyons en un Dieu avec lequel avancer et affronter sereinement l'avenir. Voilà une base solide pour construire notre vie et éduquer nos enfants. 
    Amen
    © Jean-Marie Thévoz

  • Luc 12. Allumer le feu de l'amour pour remplacer le monde ancien par un monde nouveau.

    Luc 12

    31.5.2009
    Allumer le feu de l'amour pour remplacer le monde ancien par un monde nouveau.
    Gn 2 : 4b-8    Ac 2 : 1-4    Lc 12 : 49-50

    Chères paroissiennes, chers paroissiens, chères familles,
    La Pentecôte marque dans le parcours des Evangiles un aboutissement. Après le départ de Jésus — à l'Ascension — les disciples reçoivent l'Esprit de Dieu pour être, en eux, la présence de Jésus pour les guider dans leur nouvelle vie.
    Mais la Pentecôte n'est pas seulement — même si c'est déjà beaucoup — un événement pour les disciples, pour les croyants, pour les chrétiens. Je crois que la Pentecôte est l'aboutissement, l'achèvement, l'accomplissement de l'œuvre créatrice de Dieu. La Pentecôte est l'achèvement de la création voulue par Dieu, pas seulement pour les croyants, mais pour tous les humains, pour toute l'humanité. La création n'est pas un projet pour les seuls croyants, mais l'aventure dans laquelle est embarquée toute l'humanité et toute la terre.
    L'être humain ne naît pas achevé, accompli. L'être humain vient à la vie, tout petit, dépendant, vulnérable, mais en même temps avec un infini de possibilités. L'être humain est un être en développement, en devenir, et le temps de notre existence nous est donné pour accomplir notre développement, notre vocation.
    La Bible en parle en images à décrypter, elle nous signale des étapes, des passages, des perspectives. Dans un des récits de création, on entend que Dieu fait l'être humain — Adam — à partir de la terre en façonnant de la poussière, puis en lui insufflant l'haleine de vie (Gn 2:7).
    (1) Premier élément : la terre, ce qui fait que nous sommes des terriens, des êtres liés à notre planète. Nous avons un corps, nous sommes un corps et notre société insiste beaucoup pour que nous nous occupions de cette partie de nous-mêmes ! Il faut se nourrir et bien. Il faut l'entretenir (sport), il faut l'embellir (il y a quantité de produit qu'on veut nous vendre pour cela), il faut le soigner, le satisfaire, etc… Mais nous ne sommes pas que de la chair.
    (2) Nous sommes animés par cette haleine de vie que Dieu nous a insufflé. On pourrait dire que ce sont nos émotions qui nous font nous sentir vivants : la joie et la tristesse, la peur ou la colère, l'envie ou la satisfaction. Cela nous anime, cela nous meut, parfois cela nous déborde et nous nous laissons emporter,
    (3) Mais la vie ne s'arrête pas là non plus. Dieu nous appelle à ne pas en rester là, au corps et aux émotions; il nous appelle à tisser des relations, à développer des liens, à faire circuler l'affection et l'amour. Nous découvrons là une nouvelle dimension, marquée autant par le beau et le bien que par l'échec et le mal. Autant on se sent bien lorsqu'on est aimé, autant la souffrance nous assaille lorsqu'une parole nous blesse et met en cause l'affection éprouvée.
    La Bible en parle en termes d'eau. L'eau de la source ou du puits qui donne la vie, rafraîchit ou purifie. L'eau du baptême qui efface toute vie ancienne pour permettre un recommencement dans nos relations. L'eau de la Mer Rouge traversée pour sortir de l'esclavage et inaugurer une nouvelle liberté. L'eau du Jourdain, franchie pour quitter le désert et entrer dans la terre promise.
    Nous avons, dans nos vies, à franchir des étapes, à quitter des états pour de nouveaux horizons, nous avons à dépasser des sentiments négatifs pour entrer dans de nouvelles relations. Une vie nouvelle pour des relations nouvelles. Dieu nous offre la possibilité, à tout moment, de puiser à la source de la vie pour devenir ressources pour d'autres. Dans ces passages, nous recevons un nouveau souffle.
    (4) Mais la Bible nous parle encore d'une étape supplémentaire : le feu. Vous avez entendu cette phrase énigmatique de Jésus : "Je suis venu apporter le feu sur la terre et combien je voudrais qu'il soit déjà allumé !" (Luc 12:49).
    Phrase énigmatique, parce qu'on associe le feu avec la destruction, avec la colère de Dieu, avec le jugement ou la vengeance, il n'y a qu'à penser à Sodome et Gomorrhe. Or nous avons de Jésus l'image de quelqu'un apportant la paix, le calme, la sérénité et un amour que nous confondons trop souvent avec la simple gentillesse.
    Dans la Bible, le feu est souvent associé à la violence ou au jugement, c'est vrai, mais pas seulement. Il est aussi le lieu de la révélation de la présence divine. Pensez au buisson ardent que découvre Moïse dans le désert (Ex 3:2). En regardant un feu on voit les étincelles et la fumée s'élever dans les airs. Le feu est ce qui élève l'âme vers Dieu, ce qui éclaire, illumine notre esprit. Il donne de l'ardeur, il embrase et là l'image débouche sur un amour dévorant, sur un amour communicatif, contagieux, qui transforme tout ce qu'il touche.
    En donnant sa vie pour nous sur la croix, Jésus a allumé le feu de l'amour, du don de soi. Le feu, les flammes que reçoivent les disciples à la Pentecôte sont un second baptême, une révélation de cet amour contagieux que nous communique le Christ.
    Comme dernière étape, Dieu nous appelle à une élévation nouvelle dans nos relations. Il ne s'agit pas seulement d'avoir de bonnes relations avec les autres, d'être en bonne entente et de pouvoir co-habiter tous ensemble sur cette même planète. Il s'agit de construire un monde plus pacifique, plus accueillant pour tous.
    Comme le feu, c'est un jugement sur la violence de ce monde, sur tous ses disfonctionnements et tous les égoïsmes rassemblés. C'est un feu qui plaide pour la destruction du mal, mais par le don de soi, pas par la destruction de l'autre. Jésus allume un feu sur la terre, mais un feu d'amour, une passion dirigée vers la vie, vers le soutien et le développement, vers la justice et la paix. Une passion qui combat toujours dans le plus grand respect de l'autre.
    Le Christ sur la croix nous a montré la voie : à nous d'allumer le feu de l'amour pour remplacer le monde ancien par un monde nouveau.
    Avec l'air et la terre, nous sommes des habitants de cette terre. Avec l'eau, nous puisons à la vie de Dieu et nous devenons des ressources de vie pour ceux qui nous entourent. Avec le feu de l'amour, nous accomplissons dans notre existence la finalité de la création voulue par Dieu.
    Dieu souhaite que nous soyons des feux qui éclairent, qui réchauffent, qui transmettent la chaleur de l'amour, de son amour infini autour de nous. Voilà ce que nous recevons à la Pentecôte, voilà ce à quoi nous sommes appelés, voilà notre vocation.
    Amen
    © Jean-Marie Thévoz, 2009

  • Actes 1. Ascension. Jésus passe le relais, nous sommes ses témoins.

    Actes 1    21.5.2009
    Ascension. Jésus passe le relais, nous sommes ses témoins.
    Luc 24 : 41b-53    Ac 1 : 1-4

    Chères paroissiennes, chers paroissiens, chers JP,
    Nous avons entendu le récit de l'Ascension tel que nous le raconte l'Evangéliste Luc, à la fin de son Evangile et au début du livre des Actes. Luc a fait de l'Ascension l'élément charnière entre ses deux livres, le récit de la vie de Jésus et le récit de la vie de l'Eglise commençante.
    Luc est un écrivain doué qui sait mettre en scène les personnages et les événements pour faire ressortir le sens et les perspectives théologiques. Dans le récit de l'Ascension, Luc reprend une affirmation de foi des apôtres et témoins du Christ : "le Christ a été élevé au-dessus de tout (Ph 2:9), il a été glorifié (Jn 12:23) et il est maintenant assis à la droite de Dieu (Luc 22:69)" et il la met en récit visuel, devant les yeux des disciples.
    Il nous montre en quelque sorte Jésus rejoindre le monde de Dieu, représenté par le ciel et la nuée. Il nous rend visible, compréhensible, une vérité théologique. Mais plus important que de voir cela, c'est de comprendre le sens de cet événement. En plaçant l'Ascension à la charnière de l'Evangile et des Actes, Luc nous transmet plusieurs messages.
    Dans l'Evangile, l'épisode entourant l'Ascension est raconté comme une scène d'adieu. Jésus se sépare de ses disciples, il les enseigne une dernière fois, il leur ouvre l'intelligence pour qu'ils comprennent les Ecritures; il leur promet l'Esprit saint; il les bénit et s'en va. Jésus est actif et les disciples sont passifs, ils reçoivent l'enseignement, la promesse et la bénédiction. Et si l'on devait mettre en film la dernière image des disciples louant Dieu dans le Temple, on pourrait en faire une vue aérienne, comme si Jésus regardait ses disciples depuis le ciel.
    Dans le livre des Actes, Luc change la perspective (je vous avais dit que Luc était un écrivain doué). Luc commence par faire un petit résumé qui reprend — avec d'autres mots — les événements qui terminent l'Evangile, rappelant le temps (40 jours) entre la Résurrection et l'Ascension.
    Luc expose que le temps de Jésus était celui du baptême d'eau et que vient le temps du baptême de l'Esprit qui viendra "dans peu de jours" (à la Pentecôte) (Ac 1:5). Ensuite, les disciples questionnent Jésus sur l'établissement du Royaume d'Israël, qu'ils confondent encore avec le Royaume de Dieu dont parle Jésus. Alors Jésus les investit de leur mission : être témoin à Jérusalem, en Judée, en Samarie et jusqu'aux extrémités de la terre (Ac 1:8). Après cela, Jésus est élevé et caché aux yeux des disciples. En cinéma, ce serait une vue du sol vers le ciel.
    Dans cette scène on a vu des disciples actifs à questionner Jésus et investis d'une mission et un départ vu du point de vue de ceux qui restent.
    Voilà, Jésus est parti ! Qu'en penser et que faire ?
    Ce départ, cette ascension est bien différente du départ que les disciples ont déjà vécus lors de la mort de Jésus sur la croix. Ce départ n'est pas un abandon, une séparation douloureuse. Ce départ est préparé, les disciples ont reçu des instructions. Ce départ est préparé, les disciples ont reçu une mission. Ce départ est préparé, les disciples ont reçu une promesse.
    Les disciples vont recevoir l'Esprit saint, qui est la nouvelle forme de présence de Jésus, de Dieu en nous. Les disciples ont reçu une mission : ce sont eux, c'est nous qui sommes à présent les relais de la présence de Jésus. Nous sommes les témoins du message de Jésus. L'absence de Jésus "comme avant" est remplacée par une nouvelle forme de présence, par l'Esprit saint et par la communauté.
    « En s'effaçant du monde, le Ressuscité ouvre un espace dans lequel la communauté des croyants concrétisera la présence cachée du Christ »* Jésus passe le relais. Nous sommes ses témoins. Et ce message est destiné à la terre entière ! Comme un caillou qu'on jette dans l'eau fait des vagues concentriques qui s'étendent à toute la surface de l'eau, le message de Jésus est destiné à la terre entière et nous en sommes les messagers aujourd'hui.
    Les disciples ont apporté le message de Jésus dans tout l'empire romain, à travers le réseau de synagogues qui s'étendait dans tout l'empire. Le message a traversé les siècles, deux millénaires, jusqu'à nous. Une chaîne ininterrompue de témoins va des premiers disciples jusqu'à nous.
    Nous avons la responsabilité d'être à notre tour les témoins de Jésus auprès des humains de notre temps. Quelques jeunes de notre paroisse vivent ce culte avec nous avant de partir pour Taizé, y passer quatre jours.
    Vous les JP (jeunes paroissiens), vous avez reçu notre témoignage, vous avez reçu le Christ en vous et vous recevez aussi — comme cette communauté paroissiale toute entière — cette mission de témoigner du Christ et de sa vie.
    Les disciples se réunissaient pour prier dans une maison de Jérusalem, pour se ressourcer et prendre des forces pour se préparer à évangéliser la terre. Ils étaient onze disciples avec quelques autres personnes, des hommes et des femmes, comme vous êtes onze JP ce matin, avec quelques hommes et femmes de notre paroisse pour prier et louer Dieu.
    Nous allons aller nous ressourcer à Taizé pour que la Parole et l'Esprit de Jésus nous habitent et que nous puissions témoigner de cette vie en nous. Nous avons besoin de la prière et du soutien de toute la communauté de l'Eglise pour que l'Evangile — la bonne nouvelle — de Jésus continue d'être annoncée et vécue dans notre paroisse, dans notre pays et dans le monde.
    Le départ de Jésus à l'Ascension n'est pas un abandon, n'est pas un affaiblissement, il est le transfert de la responsabilité de la mission à tous les croyants. Assumons avec joie cette responsabilité, Jésus nous en promet la force par son Esprit.  
    Amen
    * Daniel Marguerat, Les Actes des Apôtres (1—12), Commentaires du Nouveau Testament, Labor et Fides, Genève, 2007, p. 51
    © Jean-Marie Thévoz, 2009

  • Jean 21. Etre conduit par le Christ.

    Jean 21

    10.5.2009
    Etre conduit par le Christ.
    Jn 1 : 35-43    Jn 21 : 15-19

    Chères paroissiennes, chers paroissiens,
    Avec ce dialogue entre Jésus et Pierre, nous arrivons au dernier épisode de l'Evangile de Jean, au dernier entretien de Jésus avec ses disciples. Ce dialogue se déroule juste après la pêche abondante et le repas partagé avec l'inconnu qui se révèle être Jésus sur la grève du lac de Galilée. Avant de quitter ses disciples pour retourner vers son Père à l'Ascension, Jésus doit encore affermir ses disciples pour qu'ils puissent accomplir leur mission.
    Dans ce dialogue, Pierre est le représentant de tous les croyants. Jésus ne parle pas seulement à Pierre, il nous parle à nous aussi il parle à toute l'humanité. Jésus pose trois fois la même question : "Pierre, m'aimes-tu ?" (Jn 21:15-17) Toi, mon disciple, m'aimes-tu ? Pourquoi une telle insistance ?
    Une première réponse concerne Pierre personnellement. Par trois fois, il a renié Jésus avant sa Passion. Faire dire à Pierre, par trois fois, qu'il aime son Seigneur, est une façon d'effacer le reniement, de passer plus loin, d'accepter le pardon reçu et la force de dépasser la faute. Ainsi, par trois fois, Jésus répète "Fais paître mes brebis." Une façon pour Jésus de redire, trois fois aussi, à Pierre qu'il lui fait confiance, il peut accomplir sa tâche, sa mission.
    Une autre réponse à cette insistance émerge si nous considérons que cette question nous est posée à nous. Vous connaissez l'énigme antique que le sphinx pose à Œdipe : "Qu'est-ce qui a quatre pattes le matin, deux pattes à midi et trois pattes le soir ?" C'est l'être humain dans les trois périodes de sa vie : petit enfant il marche à quatre pattes, adulte il est sur ses deux pieds et vieillard, il marche avec une canne.
    Nous passons tous par ces trois stades de la vie et Jésus nous repose la question "m'aimes-tu ?" à ces différents âges. Notre foi d'enfant n'est pas la même que notre foi d'adulte. Elle doit grandir, évoluer. Elle change selon les circonstances et les épreuves que nous traversons. elle doit encore s'adapter, évoluer quand nous entrons dans les soucis de l'âge et les problèmes de santé qui en découlent.
    A chacun de ces passages, Jésus nous redemande : "m'aimes-tu ?" et renouvelle notre ordre de mission. "Prends soin de ceux qui te sont confiés." Et notre mission n'est pas forcément la même à tout âge, comme jeunes avec nos camarades, comme adultes avec nos enfants ou nos collègues, comme retraités avec nos petits-enfants ou nos contemporains.
    Jésus nous suit dans la vie, il nous accompagne et renouvelle sa présence auprès de nous, son amour. Il nous demande aussi de nouvelles choses. C'est comme cela que je comprends la fin du dialogue entre Jésus et Pierre. C'est un échange énigmatique que je vous relis : "Je te le déclare, dit Jésus, c'est la vérité : quand tu étais jeune, tu mettais toi-même ta ceinture et tu allais où tu voulais, mais quand tu seras vieux, tu étendras les bras, un autre te mettra ta ceinture et te mènera où tu ne voudras pas aller." (Jn 21:18)
    Jésus dit à Pierre : dans ta jeunesse, tu t'habillais toi-même et tu choisissais où tu voulais aller, mais maintenant ou bientôt, quelqu'un d'autre t'habillera et te conduira là où tu n'as pas choisi d'aller. Je vois trois interprétations possibles :
    •    soit le fait d'être servi : quelqu'un te tendra tes habits et te servira de chauffeur,
    •    soit l'entrée dans la dépendance : quelqu'un t'habillera, te nourrira, te conduira par la main,
    •    soit, finalement : tu ne seras plus libre de tes mouvements, mais emprisonné, ceinturé, et l'on te conduira au lieu de ton martyre. C'est comme cela que la tradition l'a interprété, parce que l'histoire l'a confirmé.
    Mais qu'est-ce que cela peut nous dire à nous, si Pierre est vraiment la figure de tous les croyants ? Je crois qu'on peut y lire notre destinée à tous. Dans un premier temps de notre existence — lorsque nous ne connaissons pas Jésus ou que nous ne le suivons pas — nous suivons notre première nature, celle d'être pécheurs. Nous faisons ce que nous voulons, nous allons là où nous voulons, c'est-à-dire là où notre nature égoïste nous dirige. Comme Adam et Eve, nous nous habillons nous-mêmes — de feuilles de figuier (Gn 3:7). Nous suivons notre propre volonté, celle qui a été troublée par le serpent.
    Mais lorsque nous nous laissons trouver par le Christ, lorsque nous nous laissons remplir par son amour, c'est lui qui nous habille d'un nouveau vêtement, le vêtement de noce (Mt 22:12), la robe de fête du Royaume de Dieu et nous nous laissons guider, conduire par lui.
    Et lorsque nous remettons la conduite de notre vie à Jésus, il nous conduit selon sa volonté, là où il le veut. Nous n'allons plus là où notre première nature voulait aller, nous suivons la voie du Christ.
    Jean-Baptiste, en voyant Jésus pour la première fois, a dit : "Voici l'agneau de Dieu qui ôte le péché du monde." (Jn 1:29) Jésus, par son amour, ôte notre péché pour nous revêtir de la robe du Royaume, ce qui nous permet de répondre à son appel : "Toi, suis-moi !" (Jn 1:43; 21:19) Ce qui nous permet de répondre à sa mission : "Fais paître mes brebis !"
    Dans chacune des périodes de nos vies, Jésus renouvelle sa question : "m'aimes-tu ?" A chaque période de nos vies, nous avons à répondre à l'appel de Jésus, en quittant notre première nature pour nous laisser guider par sa volonté. Lui répondons-nous — aujourd'hui comme hier — "Toi qui connais tout, tu sais bien que je t'aime !" ?
    Amen
    © Jean-Marie Thévoz, 2009

  • Jean 21. "Avez-vous quelque chose à manger ?"

    Jean 21

    26.4.2009
    "Avez-vous quelque chose à manger ?"
    Jean 6 : 29-35    Jean 21 : 1-14

    Chères paroissiennes, chers paroissiens,
    Depuis Pâques, nous lisons les récits des apparitions de Jésus dans l'Evangile de Jean. Il y a d'abord eu le matin de Pâques avec Marie-Madeleine, Pierre et le disciple que Jésus aimait. Puis le soir de Pâques, Jésus est apparu à quelques disciples dans une pièce fermée où ils étaient réunis. Une semaine après cela, Jésus apparaît dans les mêmes circonstances pour se présenter à Thomas qui doutait du témoignage de ses compagnons.
    Aujourd'hui, nous avons entendu le récit d'une troisième apparition de Jésus. Si les deux premières ont eu lieu à Jérusalem ou dans les environs immédiats, cette troisième apparition a lieu au bord de la mer de Tibériade, selon l'appellation romaine, appelée lac de Galilée par les habitants du coin (comme nous disons "Lac Léman" quand les américains disent "Geneva Lake.")
    Les disciples sont donc de retour chez eux. Deux à trois semaines après Pâques et la rencontre avec le Ressuscité, le soufflé semble retomber. Chacun rentre chez soi, la fête est finie, la vie de tous les jours reprend le dessus. Pour nous aussi, le train-train a repris après les fêtes de Pâques, la joie et les réunions de famille. Alors c'est tout ? Rien n'a vraiment changé ?
    Le travail reprend, Pierre repart à la pêche, ses compagnons le suivent : on ne peut pas rester sans rien faire; il faut bien manger, donc gagner sa croûte. Mais voilà, ils ne prennent rien cette nuit-là. Toute une nuit de travail et au final : rien à se mettre sous la dent pour reprendre des forces !
    Terrible parabole de la vie, terrible répétition de la malédiction d'être chassé du paradis : "Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front." (Gn 3:19) Terrible réalité d'une vie qui nous laisse constamment sur notre faim.
    Nous ne réalisons pas ce à quoi nous aspirons. La vie ne nous rassasie pas. Nous sommes constamment en quête, en quête de nouveauté, en quête d'être comblés, à courir toujours à nouveau après on ne sait plus quoi pour être assouvis, en paix, serein. Qui comblera notre faim, notre attente ?
    Après cette nuit qui n'a enfanté que du vide dans nos filets, l'aurore se lève et un inconnu sur le rivage vient demander : "Avez-vous quelque chose à manger ?" (Jn 21:5). Jusqu'à présent j'avais toujours compris cette question comme "Avez-vous quelque chose à me donner à manger ?" Mais plus loin dans le récit, Jésus ayant renvoyé ses disciples à la pêche, il a de la nourriture qu'il fait cuire pour les disciples en attendant leur retour (Jn 21:9). Aussi, faut-il plutôt entendre la question de Jésus comme : "Avez-vous de quoi vous nourrir ?" Avez-vous ce qu'il faut pour combler votre faim, vos aspirations ? Le monde vous donne-t-il de quoi être comblé ? Et les disciples de reconnaître : "Non" (Jn 21:5). Et l'on peut deviner les explications : Nous ne cessons de chercher et nous ne trouvons rien pour nous combler !
    Et l'inconnu les renvoie à la pêche et le filet est, cette fois, plein à se rompre. Faisaient-ils tout faux auparavant ? Je crois que le récit ne met pas en avant le miracle, la pêche miraculeuse, mais la présence de Jésus. Ce récit tisse plein de liens avec le récit de la multiplication des pains (Jean 6) après laquelle Jésus déclare : "Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais faim et celui qui croit en moi n'aura jamais soif" (Jn 6: 35).
    Pendant que Pierre et ses compagnons sont dans leurs barques, Jésus a préparé un feu de braise et y a fait cuire du pain et des poissons (comme dans Jn 6:9) pour nourrir les disciples à leur retour. Quand les disciples s'aperçoivent qu'ils ont quantité de poissons dans leur filet, le disciple que Jésus aimait reconnaît l'inconnu. Ensuite, les autres disciples se doutent bien de quelque chose quand l'inconnu les invite à manger le repas préparé, et leurs yeux s'ouvrent complètement lorsqu'il prend le pain et le leur donne — les mêmes gestes que lors de leur dernier repas avec Jésus.
    Ce récit qui semblait nous dire : tout votre travail est vain si vous n'utilisez pas la "méthode Jésus" se transforme pour nous dire : Il n'y a pas de nourriture en dehors de Jésus. Le monde ne nous donne rien qui puisse combler notre faim, nos aspirations, notre besoin d'être aimés, soutenus, portés, pacifiés.
    Jésus est le pain de vie, la nourriture qui répond à nos aspirations, la nourriture qui répond à notre quête. Jésus vient sur le bord de la mer de Tibériade pour combler ses disciples, pour les nourrir, pour être leur nourriture : "prenez et manger, ceci est mon corps."
    Ensuite — parce que ce récit est aussi un envoi missionnaire — rassasiés, les disciples pourront porter la bonne nouvelle. Et l'on pourra lire — dans un deuxième temps — cette pêche miraculeuse comme la constitution de l'Eglise qui rassemblera tous les humains de la terre. "Je vous ferai pêcheurs d'hommes" disait Jésus (Mc 1:17) au début de son ministère. Mais il ne faut pas renverser l'ordre voulu par Jésus. C'est parce qu'il nous nourrit en premier de sa vie, que nous pouvons ensuite jeter notre filet sur le monde. Et jeter le filet, c'est annoncer la bonne nouvelle que Jésus vient nous nourrir de sa vie, qu'il vient remplir nos aspirations, qu'il vient combler nos attentes et nous donner la paix intérieure.
    Dans le récit de la multiplication des pains et des poissons, après que tous ont mangé, il reste encore des corbeilles pleines à distribuer. La bonne nouvelle, c'est que l'amour de Dieu ne s'épuise pas. Jésus est le pain de vie pour chacun, pour tous, il est là en abondance, n'ayons crainte de le partager avec tous ceux qui nous côtoyons.
    Amen
    © Jean-Marie Thévoz, 2009