Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

bouc émissaire

  • Jésus dénonce la religion qui sert le pouvoir et le pouvoir qui se sert de la religion.

    (16.3.2003)

    Luc 11

    Jésus dénonce la religion qui sert le pouvoir et le pouvoir qui se sert de la religion.

    Luc 11:52-53 — 12:1-3.       Luc 22:47-53

    télécharger le texte : P-2003-03-16.pdf

    Lire la suite

  • Qui a tué Jésus ?

    pour le dimanche 29 mars

    Luc 23

    Qui a tué Jésus ?

    Luc 6 : 37-38.        Luc 23 : 26-43.

    télécharger le texte ici : P-2020-03-29.pdf

    Chers frères et soeurs en Christ,

    Nous sommes bien engagés dans le temps du carême, dans notre montée vers Pâques. Le récit de la Passion de Jésus nous laisse avec la question : « Qui a tué Jésus ? »

    A cette question, on peut répondre de deux façons, historiquement et théologiquement. La réponse historique va essayer de retrouver les faits qui sont présentés dans et derrière les textes. La réponse théologique va rechercher le sens, la signification que les textes donnent aux événements, en prenant en compte un contexte plus large, notamment l'histoire complète des relations entre Israël et Dieu.

    Abordons l'aspect historique. D'abord, Jésus est un juif parmi le peuple juif. On se trouve donc avec des événements qui se passent à l'intérieur d'un peuple, d'une communauté. Pour compliquer les choses, ce peuple est occupé par la puissance romaine, une puissance étrangère, tant en ce qui concerne la géographie que la culture.

    Dans ce contexte : qui en veut à Jésus ? quels sont les acteurs de sa condamnation à mort ? Là, il est intéressant de relire tout le texte de la Passion. J'ai relu le récit de Luc. Dans son texte, ce qui est frappant lorsqu'on relève les noms des groupes qui sont amis ou ennemis de Jésus, c'est de voir que le groupe des ennemis s'accroît régulièrement et que le groupe des amis décroît aussi régulièrement.

    Au départ, il y a juste les chefs des prêtres et les maîtres de la loi qui cherchent un moyen de mettre à mort Jésus (Lc 22:2). Mais — dit le texte — ils avaient peur du peuple. Ce qui signifie que le peuple est favorable à Jésus.

    Peu à peu, au cours du récit, les uns après les autres, les groupes vont passer de l'ensemble des amis à celui des ennemis, y compris dans la petite troupe des disciples, à commencer par Judas, pour finir par le reniement de Pierre. L'aboutissement est l'unanimité, lorsque "tous ensemble" ils crient à Pilate de crucifier Jésus (Lc 23:18).

    Evidemment, lorsqu'on est à Jérusalem, ce "tous ensemble" est composé de juifs. Mais si cela se passait à Athènes, ce seraient des grecs, à Rome, ce seraient des romains, etc. Ce fait historique ne peut fonder une idéologie anti-juive ou antisémite, ce que la théologie confirme. La foule représente toute l'humanité, y compris nous-mêmes.

    Il faut encore parler des romains. Comme puissance occupante, eux seuls avaient la prérogative d'appliquer la peine de mort. Le rôle des romains (dans la personne de Pilate) est très ambigu ! D'un côté Pilate ne cesse de dire que Jésus est innocent et cherche à le faire relâcher, mais de l'autre il cède à la foule ! Quelle est cette superpuissance qui cède à une foule ? De ce point de vue, les Evangiles sont très critiques par rapport aux romains.

    Abordons maintenant l'aspect théologique. Je crois que les Evangélistes ne sont pas intéressés à chercher qui a tué Jésus. Ce qui leur importe c'est de montrer deux choses (i) l'unanimité de tous à condamner Jésus, (ii) affirmer que Jésus était un homme juste.

    Les Evangélistes ne cherchent pas à désigner des coupables, puisqu'ils sont les quatre d'accord pour dire que personne n'a pu échapper à la folie meurtrière, même le disciple Pierre s'est placé du côté des persécuteurs pour sauver sa vie.

    Ce que les Evangélistes veulent, c'est révéler le processus lui-même qui consiste à noircir un innocent, à le faire passer pour coupable, pour justifier sa mise à mort. Une des phrases les plus importantes du récit, c'est "il a été mis au rang des malfaiteurs" sous-entendu alors qu'il était innocent (Lc 22:37).

    Cela est mis en évidence dans le dialogue entre les deux malfaiteurs crucifiés de part et d'autre de Jésus. L'un accuse Jésus : "N'es-tu pas le Messie ? Sauve-toi et sauve-nous avec toi" (Lc 23:39). Ce qui signifie en clair : soit tu as menti toute ta vie et tu mérites ton châtiment, soit tu es un idiot de ne pas te sauver et tu mérites ce qui t'arrive.

    L'autre malfaiteur est celui qu'on peut désigner comme le premier chrétien de l'Histoire, il croit en l'innocence de Jésus et révèle l'injustice de cette situation lorsqu'il confesse : "pour nous cette punition est juste, car nous recevons ce que nous avons mérité par nos actes, mais lui n'a rien fait de mal." (Lc 23:41)

    Le récit de la Passion est la révélation — au sens fort du terme — de ce mécanisme qui nous fait blâmer les victimes au lieu de voir l'injustice et faire acte de compassion.

    Le christianime — avec le judaïsme, parce que l'Ancien Testament est rempli de prises de position en faveur de la victime — nous apprend à regarder les situations avec le récit de la Passion en mémoire, pour nous garder de tomber dans le blâme de la victime.

    La vie et la mort de Jésus doivent rester dans notre esprit comme une grille de lecture de toute situation de violence et particulièrement de violence collective contre un individu ou une minorité — depuis la bagarre dans le préau de l'école jusque dans les discours politiques justifiant une guerre.

    La question : « Qui a tué Jésus ? » n'est pas importante en ce qui concerne le passé. Mais elle est primordiale pour nous aujourd'hui : nous sommes tous passibles et capables de tuer Jésus, c'est-à-dire d'être mêlés à la condamnation d'un juste, d'un innocent.

    Nous le risquons si nous perdons de vue Jésus sur la croix comme révélation de notre capacité à la violence. C'est en cela que Jésus nous sauve, pourvu que nous n'oubliions pas ce qu'il nous révèle sur la croix.

    Amen

    © Jean-Marie Thévoz, 2020

     

  • Pâques : Dieu au côté des victimes

    Luc 24

    21.4.2019

    Pâques : Dieu au côté des victimes

    Esaïe 53 : 7-12      Luc 24 : 33-48

    télécharger le texte : P-2019-04-21.pdf

     

    Chers frères et sœurs en Christ,

    Aujourd'hui, nous rappelons, nous commémorons, mais surtout, nous voulons vivre, nous imprégner de la journée qui a changé la face du monde : le dimanche de Pâques. C'est pour les disciples le premier jour de la semaine après la fête de la Pâque. Une journée tout en contraste que nous allons suivre dans l'Evangile de Luc.

    La fête de la Pâque a dû être triste, douloureuse pour les disciples. Ils pleurent la mort de Jésus, arrivée le vendredi précédent, une mort ignominieuse pour leur maître et ami. En cette aube d'après sabbat, les femmes vont au tombeau pour s'occuper du corps de Jésus, les rites funéraires ne pouvant avoir lieu pendant le sabbat.

    Les femmes trouvent le tombeau vide et vont raconter leur découverte aux autres disciples. Pour eux, c'est du délire de bonnes femmes ! Seul Pierre va vérifier. Mais il en revient perplexe. Le tombeau vide ne fait pas l'effet d'une révélation.

    Deux compagnons quittent alors le groupe pour aller à Emmaüs. On connaît leur rencontre avec Jésus (Luc 24 : 13-35), qu'ils ne reconnaissent pas jusqu'au moment où Jésus rompt le pain avec eux, mais disparaît. C'est le soir, ils retournent cependant à Jérusalem témoigner de leur expérience. Là, ils trouvent les disciples qui ont aussi quelque chose à leur dire : « Le Seigneur est vraiment ressuscité ! Simon l'a vu ! » (Luc 24:34).

    C'est alors que Jésus se matérialise au milieu d'eux. J'utilise — moi — ce terme "se matérialise" parce qu'il rend bien l'ambiguïté de la situation. Luc — lui — dit : "Jésus se tint au milieu d'eux." C'est comme s'il n'était pas entré par la porte, c’est pourquoi les disciples le prennent pour un esprit, un fantôme. Aussi Jésus doit-il se faire reconnaître en montrant ses mains et ses pieds.

    Même là — encore — les disciples restent incrédules, nous dit Luc ! Jésus décide alors de leur demander à manger. Mais même cela ne suffit pas. Jésus doit leur "ouvrir l'intelligence en leur expliquant les Ecritures." (Lc 24:45)

    Il est intéressant de remarquer que pour Luc, les signes matériels ne sont pas convaincants, les signes matériels ne sont pas les éléments qui conduisent à la foi, à la reconnaissance de Jésus.

    Il est clair pour Luc — et pour les premiers chrétiens — que ces récits d'Evangiles ne posent pas la question de l'identité physique et biologique de Jésus, mais de son identité spirituelle !

    Il ne s'agit pas de reconnaître un Jésus réanimé, revenu à la vie comme Lazare, mais de reconnaître "le Seigneur", "le Vivant."

    Cette reconnaissance ne passe pas par nos yeux, mais par la communion, le partage du pain et par la Parole, la compréhension de l'Ecriture. Il s'agit de reconnaître que dans la vie de ce Jésus qui a été crucifié se réalisait, s'accomplissait le plan de Dieu, la révélation de l'amour total de Dieu envers tous les humains.

    Dieu ne cherche pas à éblouir par un miracle — même le miracle de la résurrection — il cherche à être entendu et compris.

    Le miracle de Pâques, le miracle de la résurrection, c'est l'action de Dieu lorsqu'il ouvre l'intelligence des disciples pour qu'ils comprennent les Ecritures, pour que nous comprenions les Ecritures.

    Pâques doit nous amener à comprendre les récits de la Bible, les récits de personnages victimes de malheurs, de persécutions. Surtout comprendre que ces personnages ne sont pas poursuivis par Dieu, mais qu'au contraire, Dieu se tient à leurs côtés — même si c'est contre toutes les apparences !

    Comme le dit le Chant du Serviteur souffrant d'Esaïe :

     

    "Le Seigneur approuve son serviteur accablé et il rétablit celui qui avait offert sa vie à la place des autres." (Es 53:10)

    Et il en est ainsi à travers tout l'Ancien Testament. Dieu est aux côtés d'Abel, de Joseph, d'Urie, de Naboth, de Jérémie, de Daniel, de même qu'il sera aux côtés d'Etienne et de tous les martyrs chrétiens ultérieurs.

    Il est aujourd’hui au côté des victimes des explosions qui ont eu lieu en ce matin même de Pâques dans trois hôtels et trois églises chrétiennes — au moment du service de Pâques — au Sri Lanka.

    La révélation de Pâques, c’eat que Dieu n’est pas du côté de la puissance et de la violence, mais du côté de la victime, de celui qui souffre, de celui qui est malmené, de celui qui est méprisé.

    La révélation, c'est que Jésus crucifié explique les Ecritures en dénonçant le mécanisme du bouc émissaire.

    Le récit de la mort et de la résurrection met en lumière tout ce qui se trouve déjà écrit. Et maintenant Jésus ouvre aussi notre intelligence, notre esprit, pour que nous puissions relire nos vies à sa lumière, à la lumière de Pâques, à la lumière de la résurrection.

    Le miracle de Pâques, c'est de pouvoir se retourner et voir dans nos vies la présence de Dieu, de voir ses pas à côté des nôtres, de voir qu'il était là pour nous guider, pour nous consoler, pour nous réjouir.

    La joie de Pâques, c'est de laisser notre esprit s'ouvrir à cette présence, d'avoir foi d'être accompagnés maintenant, d'être accompagnés toujours.

    Alors, Joyeuses Pâques à tous !

     

    © Jean-Marie Thévoz, 2019

  • 1 Pierre 1. L'interprétation sacrificielle de la mort de Jésus

    1 Pierre 1
    9.4.2000
    L'interprétation sacrificielle de la mort de Jésus
    Lévitique 16 : 6-10     1 Pierre 1 : 17-19     Jean 1 : 29
    téléchargez ici la prédication : P-2000-09-04.pdf


    Chers amis,
    Le temps de la Passion que nous vivons maintenant nous conduit à Pâques, à la mort et à la résurrection de Jésus. Pour nous qui connaissons ce chemin, ce parcours de Jésus depuis notre tendre enfance, qui avons entendu, années après années, le récit de la Passion et de la résurrection, il n'y a plus de surprise, il n'y a pas d'incompréhension fondamentale face à ce destin (même si nous ne pouvons prétendre tout comprendre et saisir).
    Pourtant, essayons de nous replacer dans la perspective des disciples qui vivaient "en direct" la Passion, comme témoins. Que pouvaient-ils comprendre, saisir, sur le moment ? Et même juste après la résurrection, comment intégrer dans son esprit cette mort, cette mort ignominieuse, scandaleuse. Jésus a été assimilé à un criminel, "mis au rang des malfaiteurs", dit un texte. Comment comprendre que ce moment puisse entrer dans un quelconque "plan de Dieu" ?
    Le livre des Actes, dans ses premiers chapitres raconte un peu comment les disciples ont peu à peu construit un sens à ces événements incompréhensibles. Cette construction de sens s'est appuyée sur deux colonnes : le Saint-Esprit et la Bible, c'est-à-dire l'Ancien Testament actuel.
    En fait, il y a eu plusieurs reconstructions parallèles. On trouve effectivement dans le Nouveau Testament plusieurs sens, plusieurs interprétations différentes de la Passion, du destin de Jésus. On peut citer entre autres, la doctrine de la rédemption (l'homme à été racheté); la doctrine de l'affranchissement (l'être humain a été libéré et affranchi, sur le modèle du peuple hébreu sorti d'Egypte); la doctrine de la substitution (Jésus a reçu le châtiment que les humains auraient dû recevoir, à notre place); la doctrine du sacrifice.
    C'est cette dernière interprétation que j'aimerais développer ce matin. Nous avons entendu dans l'épître de Pierre cette phrase : "Vous avez été délivrés par le sang précieux du Christ sacrifié comme un agneau sans défaut et sans tache" (1 P 1:19). "L'agneau sans défaut et sans tache" est une référence directe au récit du repas de la Pâque qui commémore la sortie d'Egypte.
    Souvenez-vous. Moïse a annoncé au Pharaon la dixième plaie d'Egypte : la mort de tous les premiers-nés. L'ange de la mort va passer sur l'Egypte, dans chaque famille. Pour protéger les hébreux de ce fléau, Dieu les invite à sacrifier un agneau sans défaut et sans tache et à badigeonner du sang de cet agneau sur les montants des portes. Ainsi l'ange de la mort ne s'arrêtera pas dans cette maison pour prélever son macabre dû. C'est à ce sang précieux que les Israélites doivent leur salut en Egypte.
    Ainsi la mort de Jésus vient-elle — au travers de cette interprétation — s'inscrire dans toute la tradition sacrificielle de l'Ancien Testament. La mort de Jésus s'inscrit dans cette tradition, mais vient aussi y mettre fin, puisque le sacrifice de Jésus est parfait et unique. Il remplace par anticipation tous les sacrifices qui pourraient être nécessaires dans les temps qui suivent. C'est pourquoi le christianisme a tout de suite abandonné les pratiques sacrificielles et qu'aujourd'hui on ne sacrifie plus.
    Cette interprétation est intéressante car elle permet de relire tout l'Ancien Testament en voyant dans chaque sacrifice une sorte d'anticipation du salut apporté par Jésus-Christ. Ainsi, par exemple, après qu'Adam et Eve ont mangé du fruit défendu, ils se vêtent de feuilles d'arbres. Mais Dieu leur offre des vêtements faits de peau d'animal. On peut y voir le premier sacrifice, le premier geste de Dieu qui sauve et protège déjà des premiers humains, un geste dans lequel le Christ est déjà présent avec son amour.
    Cependant, cette interprétation sacrificielle est — pourrait-on dire — victime de son propre succès. En effet, la mort du Christ — en tant que mort du juste, sacrifice unique qui abolit tous les autres sacrifices — porte en elle la critique fondamentale de tout sacrifice. En cela, voir la mort du Christ comme un sacrifice dénonce la validité même de tout sacrifice, y compris celui de Jésus !
    La Bible a ceci de tout à fait particulier, spécifique, par rapport à tout autre écrit religieux, c'est qu'elle prend toujours le parti de la victime et dénonce la culpabilité du bourreau. Elle dénonce tous les mécanismes de bouc émissaire, ce bouc chargé de toutes les fautes de la communauté qu'on expulse au désert (Lév. 16). Nous le voyons déjà avec Caïn et Abel, avec l'histoire de Joseph expulsé de sa famille par ses frères, avec le peuple hébreu victime de la politique de Pharaon, avec les prophètes persécutés, etc...
    Nous le voyons aussi, de manière remarquable, dans le sacrifice interrompu d'Isaac. Dieu a en horreur le sacrifice humain. Il ne permet pas à Abraham de sacrifier Isaac. Comment aurait-il pu vouloir ou permettre le sacrifice de son Fils, ou même de n'importe quel être humain ? Il y a là une impossibilité qui tient à la nature même de Dieu.
    On peut comprendre la mort du Christ — après coup — à la lumière de la Pâque juive et des sacrifices, mais on ne peut pas la comprendre comme un sacrifice programmé à l'avance, encore moins par Dieu, à moins de concevoir un Dieu cruel et assoiffé de sang.
    On peut faire des constructions "après coup" qui nous aident à comprendre, mais on ne peut pas les retourner et en faire des plans qui cherchent à aboutir à nos constructions. Ainsi peut-on comprendre que Dieu se soit servi — après coup — de la mort de Jésus, qui est arrivée, pour sauver l'humanité, mais on ne peut pas dire que Dieu a tout planifié pour que cela arrive ainsi, sans défigurer Dieu.
    N'est-ce pas comme cela aussi que nous avons à lire les événements, les malheurs qui nous arrivent. Ils n'ont pas été programmés pour nous tomber dessus. Mais une fois qu'ils sont arrivés, nous pouvons avoir la certitude qu'ils peuvent prendre ou recevoir un sens qui nous permet de les vivre différemment, de les porter avec foi et espérance.
    Nous le pouvons car nous savons que, de la mort injuste de Jésus, Dieu a fait renaître la vie et la justice. Nous le pouvons car nous savons que, de la croix, a surgi notre salut.
    Amen
    © Jean-Marie Thévoz, 2013