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  • Qui a tué Jésus ?

    pour le dimanche 29 mars

    Luc 23

    Qui a tué Jésus ?

    Luc 6 : 37-38.        Luc 23 : 26-43.

    télécharger le texte ici : P-2020-03-29.pdf

    Chers frères et soeurs en Christ,

    Nous sommes bien engagés dans le temps du carême, dans notre montée vers Pâques. Le récit de la Passion de Jésus nous laisse avec la question : « Qui a tué Jésus ? »

    A cette question, on peut répondre de deux façons, historiquement et théologiquement. La réponse historique va essayer de retrouver les faits qui sont présentés dans et derrière les textes. La réponse théologique va rechercher le sens, la signification que les textes donnent aux événements, en prenant en compte un contexte plus large, notamment l'histoire complète des relations entre Israël et Dieu.

    Abordons l'aspect historique. D'abord, Jésus est un juif parmi le peuple juif. On se trouve donc avec des événements qui se passent à l'intérieur d'un peuple, d'une communauté. Pour compliquer les choses, ce peuple est occupé par la puissance romaine, une puissance étrangère, tant en ce qui concerne la géographie que la culture.

    Dans ce contexte : qui en veut à Jésus ? quels sont les acteurs de sa condamnation à mort ? Là, il est intéressant de relire tout le texte de la Passion. J'ai relu le récit de Luc. Dans son texte, ce qui est frappant lorsqu'on relève les noms des groupes qui sont amis ou ennemis de Jésus, c'est de voir que le groupe des ennemis s'accroît régulièrement et que le groupe des amis décroît aussi régulièrement.

    Au départ, il y a juste les chefs des prêtres et les maîtres de la loi qui cherchent un moyen de mettre à mort Jésus (Lc 22:2). Mais — dit le texte — ils avaient peur du peuple. Ce qui signifie que le peuple est favorable à Jésus.

    Peu à peu, au cours du récit, les uns après les autres, les groupes vont passer de l'ensemble des amis à celui des ennemis, y compris dans la petite troupe des disciples, à commencer par Judas, pour finir par le reniement de Pierre. L'aboutissement est l'unanimité, lorsque "tous ensemble" ils crient à Pilate de crucifier Jésus (Lc 23:18).

    Evidemment, lorsqu'on est à Jérusalem, ce "tous ensemble" est composé de juifs. Mais si cela se passait à Athènes, ce seraient des grecs, à Rome, ce seraient des romains, etc. Ce fait historique ne peut fonder une idéologie anti-juive ou antisémite, ce que la théologie confirme. La foule représente toute l'humanité, y compris nous-mêmes.

    Il faut encore parler des romains. Comme puissance occupante, eux seuls avaient la prérogative d'appliquer la peine de mort. Le rôle des romains (dans la personne de Pilate) est très ambigu ! D'un côté Pilate ne cesse de dire que Jésus est innocent et cherche à le faire relâcher, mais de l'autre il cède à la foule ! Quelle est cette superpuissance qui cède à une foule ? De ce point de vue, les Evangiles sont très critiques par rapport aux romains.

    Abordons maintenant l'aspect théologique. Je crois que les Evangélistes ne sont pas intéressés à chercher qui a tué Jésus. Ce qui leur importe c'est de montrer deux choses (i) l'unanimité de tous à condamner Jésus, (ii) affirmer que Jésus était un homme juste.

    Les Evangélistes ne cherchent pas à désigner des coupables, puisqu'ils sont les quatre d'accord pour dire que personne n'a pu échapper à la folie meurtrière, même le disciple Pierre s'est placé du côté des persécuteurs pour sauver sa vie.

    Ce que les Evangélistes veulent, c'est révéler le processus lui-même qui consiste à noircir un innocent, à le faire passer pour coupable, pour justifier sa mise à mort. Une des phrases les plus importantes du récit, c'est "il a été mis au rang des malfaiteurs" sous-entendu alors qu'il était innocent (Lc 22:37).

    Cela est mis en évidence dans le dialogue entre les deux malfaiteurs crucifiés de part et d'autre de Jésus. L'un accuse Jésus : "N'es-tu pas le Messie ? Sauve-toi et sauve-nous avec toi" (Lc 23:39). Ce qui signifie en clair : soit tu as menti toute ta vie et tu mérites ton châtiment, soit tu es un idiot de ne pas te sauver et tu mérites ce qui t'arrive.

    L'autre malfaiteur est celui qu'on peut désigner comme le premier chrétien de l'Histoire, il croit en l'innocence de Jésus et révèle l'injustice de cette situation lorsqu'il confesse : "pour nous cette punition est juste, car nous recevons ce que nous avons mérité par nos actes, mais lui n'a rien fait de mal." (Lc 23:41)

    Le récit de la Passion est la révélation — au sens fort du terme — de ce mécanisme qui nous fait blâmer les victimes au lieu de voir l'injustice et faire acte de compassion.

    Le christianime — avec le judaïsme, parce que l'Ancien Testament est rempli de prises de position en faveur de la victime — nous apprend à regarder les situations avec le récit de la Passion en mémoire, pour nous garder de tomber dans le blâme de la victime.

    La vie et la mort de Jésus doivent rester dans notre esprit comme une grille de lecture de toute situation de violence et particulièrement de violence collective contre un individu ou une minorité — depuis la bagarre dans le préau de l'école jusque dans les discours politiques justifiant une guerre.

    La question : « Qui a tué Jésus ? » n'est pas importante en ce qui concerne le passé. Mais elle est primordiale pour nous aujourd'hui : nous sommes tous passibles et capables de tuer Jésus, c'est-à-dire d'être mêlés à la condamnation d'un juste, d'un innocent.

    Nous le risquons si nous perdons de vue Jésus sur la croix comme révélation de notre capacité à la violence. C'est en cela que Jésus nous sauve, pourvu que nous n'oubliions pas ce qu'il nous révèle sur la croix.

    Amen

    © Jean-Marie Thévoz, 2020

     

  • "Je suis la porte" dit Jésus

    pour le dimanche 22.3.2020

    Jean 10

    "Je suis la porte" dit Jésus

    Genèse 28 : 10-19.      Romains 5 : 1-5.    Jean 10 : 7-10

    télécharger le texte : P-2020-03-22.pdf

     

    Chers frères et soeurs en Christ,

    L'évangile de Jean nous rapporte plusieurs paroles de Jésus où il dit qui il est d'une manière très imagée :

    « Je suis le pain de vie » (Jn 6:35)

    « Je suis la lumière du monde » (Jn 8:12)

    « Je suis celui que je suis » (Jn 8:25 et 28) en écho à la révélation de Dieu à Moïse devant le buisson ardent (Ex 3:14).

    « Je suis le bon berger » (Jn 10:11 et 14)

    « Je suis la résurrection et la vie » (Jn 11:25) que Jésus dit à Marthe devant la tombe de son frère Lazare.

    « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jn 11:25)

    « Je suis la vraie vigne » (Jn 15: 1 et 5)

    Et voilà qu'il dit — dans le texte que nous avons entendu à l'instant —

    « Je suis la porte de l'enclos des brebis » (Jn 10:7)

    « Je suis la porte » Que devons-nous comprendre là ?

    Une interprétation facile est de glisser tout de suite vers le "gardien de la porte", celui qui assure la sécurité de l'enclos en ne laissant entrer que les ayant-droits, une sorte de cerbère qui filtre les entrées comme à la porte d'une discothèque.

    Mais Jésus n'est pas en train de dire que la vie — et la vie en abondance qu'il offre à tous (Jn 10:10) — c'est de vivre enfermé dans un enclos, même si l'on gagne en sécurité.

    Jésus est la porte pour que l'on puisse entrer et sortir et trouver sa nourriture, sous-entendu : à l'extérieur de l'enclos. Il faut se représenter un peu l'image que Jésus utilise : le troupeau est rentré la nuit dans un enclos qui peut être un petit cabanon ou une grotte. Il y a peu de place, les moutons sont serrés les uns contre les autres, c'est noir et inconfortable, mais c'est le seul moyen d'en assurer la sécurité.

    L'accent n'est donc pas mis sur l'enclos, mais sur cette possibilité d'aller et venir et de trouver une nourriture abondante. Jésus est la porte d'accès à une vie de liberté autant que de sécurité, à une vie que Dieu veut rendre belle et pleine.

    Jésus se présente donc comme l'accès à cela. Il est le pont jeté entre deux mondes que tout sépare. Entre la vie terrestre, faite d'aléatoire, de succès comme de malheurs, de moments de bonne santé comme de maladies qui surgissent et blessent; entre cette vie terrestre et la vie que Dieu veut nous offrir : une richesse relationnelle qui permet de dire : "malgré les aléas tristes et injustes de l'existence, la vie vaut la peine d'être vécue".

    Jacob, dans son rêve, avait eu la vision de cette possibilité, de cette réconciliation entre le monde terrestre et le monde céleste, lorsqu'il a vu cette échelle qui reliait le ciel et la terre. Une échelle, comme une passerelle, comme une porte ouverte entre le monde de Dieu et le monde des humains.

    Et Jacob ne s'y est pas trompé lorsqu'il a nommé ce lieu où il s'était endormi : la maison de Dieu (Bethel) et qu'il a ajouté, c'est ici la "porte du ciel". Il a vu là ce que l'évangile de Jean nous dit maintenant : Jésus est la porte qui nous ouvre sur le monde de Dieu, il est la porte à travers laquelle nous pouvons passer pour avoir accès au monde divin.

    « Je suis la porte » dit Jésus, il n'y en a pas d'autres qui ouvrent sur cette réalité divine. Aujourd'hui, pour les plus branchés (sur internet), on pourrait traduire : Jésus dit : « Je suis le portail » qui vous donne l'accès le plus rapide et le plus complet à tout ce qui concerne Dieu et le monde divin. Passez par moi pour accéder à Dieu, les autres ne sont que voleurs et brigands, des imposteurs qui vous baladent et vous dépouillent, mais ne vous apportent rien. Passez par moi pour assouvir votre quête de nourriture spirituelle et vous aurez la vie en abondance.

    C'est vrai qu'aujourd'hui se pose pour chacun la question de savoir à quelle source il alimente sa vie intérieure. A quelles offres (publicitaires) alléchantes répondre ? Qui offre quelque chose de vraiment nourrissant et bon pour moi ? Qui offre encore quelque chose de manière désintéressée, dans notre monde qui ne loue plus que le profit ? Cela concerne ce qui nous est offert de l'extérieur à notre consommation en quelque sorte.

    Mais à l'intérieur de nous-mêmes, quelle porte ouvrons-nous ? De qui écoutons-nous les messages, les voix qui s'expriment dans notre tête ? Nous laissons-nous empoisonner par des messages dévalorisants, hypercritiques, culpabilisants ? Ou bien ouvrons-nous la porte à la voix de Dieu qui nous dit son amour inconditionnel, sa confiance inébranlable en nous ? Cette voix qui nous dit : "Je suis venu pour que les humains aient la vie et l'aient en abondance." (Jn 10:10).

    « Je suis la porte » dit Jésus, la porte de la vie et de la vie en abondance. Cette porte, ne la laissons pas fermée !

    Amen

    © Jean-Marie Thévoz, 2020

  • Ce que Judas nous révèle...

    Pour le dimanche 15 mars 2020

    Matthieu 26

    Ce que Judas nous révèle...

    Matthieu 26 : 14-16.     Matthieu 27 : 1-10

    télécharger le texte : P-2020-03-15.pdf

     

    Chers frères et soeurs en Christ,

    Dans le récit de la Passion, deux disciples tiennent des rôles particulièrement importants : Pierre et Judas. Le premier semble tenir un rôle côté lumière et le second un rôle côté ténèbres. Mais finalement, Jésus s'est quand même retrouvé tout seul face à la mort, abandonné de tous. Toutes les autorités ont condamné Jésus, tous les disciples ont abandonné Jésus, toute la foule a crié "Crucifie !" Il y a eu unanimité contre Jésus, ce jour-là.

    Mais dans la tradition chrétienne, dans les récits des Evangiles, c'est Judas qui est désigné comme "le mauvais", celui qui a livré et trahi Jésus. Déjà dans les listes des disciples que donne chaque Evangile, Judas est placé en dernier et désigné comme celui qui trahit, qui livre Jésus (Mt 10:4). Dans les Evangiles on ne crée pas de suspens.

    Ainsi, Judas porte la marque de l'infamie. Pourtant, il n'est qu'un rouage dans la grande machine qui a conduit à la condamnation de Jésus. Mais il est un rouage, le seul rouage qui vient de l'entourage immédiat de Jésus, il est l'un des Douze. Cela accentue l'incompréhensible.

    Comment un proche de Jésus, quelqu'un qui l'a suivi, qui l'a accompagné pendant des mois, qui l'a entendu prêcher, qui l'a vu faire des miracles, guérir, nourrir les foules, etc., comment Judas a-t-il pu trahir son maître ? On donne généralement trois explications différentes.

    1) Ce serait de la jalousie, comme Caïn à l'égard d'Abel. Cette raison est trop subjective et peu présente dans les Evangiles.

    2) Ce serait l'appât du gain. L'Evangile de Jean place plusieurs touches dans ce sens (Judas était le caissier du groupe, il blâme la femme qui verse du parfum sur les pieds de Jésus et crie au gaspillage, et, ajoute Jean, "il dit cela parce qu'il était voleur" (Jn 12:6)). Le fait que Judas soit payé pour livrer Jésus va dans ce sens, mais la somme est modeste pour un homme cupide.

    3) La troisième raison, qui a été souvent développée dans la littérature est une raison théologique et me semble la plus intéressante. Judas aurait livré Jésus pour qu'il puisse accomplir son destin messianique — en tout cas le destin messianique tel que Judas l'envisageait.

    Dans la liste des disciples — à la fin de la liste — on trouve Simon le nationaliste (ou le zélote) et Judas l'Iscariote. Iscariote pourrait venir de "sicaire", le poignard et distinguer Judas comme un résistant à l'occupant romain, comme Simon le nationaliste auquel il est rattaché dans les textes.

    Judas se serait joint aux disciples de Jésus parce qu'il était persuadé que Jésus était le Messie qui devait délivrer Israël de l'occupant romain. Judas aurait été sourd à l'enseignement de Jésus sur la messianité souffrante; il n'aurait pas été réceptif aux remises à l'ordre de Pierre par Jésus chaque fois que Pierre refusait les annonces de la Passion.

    Judas pouvait donc attendre de la montée à Jérusalem et de l'entrée triomphale de Jésus avec l'épisode des rameaux qu'elles soient suivies d'une révélation éclatante. Judas peut s'être vu investi d'une mission dans ce dévoilement. Qu'est-ce qui serait plus éclatant que des myriades d'anges venant délivrer le Messie des mains de l'occupant ? Il fallait donc provoquer l'arrestation de Jésus pour déclencher le processus, pour mettre Dieu en demeure de réagir, de sauver son Fils et de libérer le peuple d'Israël.

    Ainsi, à ses propres yeux, Judas aurait pu avoir un motif honorable de livrer Jésus. C'était une façon de collaborer au plan de Dieu. Et bien, cela a été une façon de collaborer à ce qui devait arriver, mais pas selon le plan de Judas. En effet, le plan ne tourne pas comme Judas l'attendait :

    "Lorsque Judas vit que Jésus avait été condamné, il fut pris de remords et rapporta les 30 pièces d'argent et dit : « J'ai péché en livrant un innocent à la mort »." (Mt 27:3-4)

    Judas se retrouve-là dans la même situation que Pierre juste après son reniement. Tous deux ont trahi leur maître. Mais leur destinée ne sera pas la même. Pierre vit, Judas meurt. Que se passe-t-il ?

    Pierre et Judas n'ont pas le même regard sur la messianité de Jésus et sur eux-mêmes. Après l'arrestation de Jésus, Pierre se voit tel qu'il est, avec sa faute. Judas voit sa faute, mais il veut l'effacer par la restitution de l'argent. Il veut effacer le passé, remonter le temps, retrouver le Jésus d'avant, et probablement réessayer autrement de faire advenir le Messie glorieux. Comme cela est désespérément impossible, il n'a plus d'espérance, tout est fini. Il va se pendre.

    Pierre de son côté a retenu l'enseignement de Jésus. Il garde un espoir dans le Messie, même s'il ne peut espérer l'incroyable, la résurrection.

    Judas a été marqué du sceau de l'infamie parce qu'il représente la tentation — toujours forte — de brusquer Dieu, de le mettre à l'épreuve, de le pousser vers la toute-puissance pour nos propres intérêts.

    En Jésus-Christ, Dieu a choisi la difficile voie de l'impuissance, de la faiblesse pour se révéler. C'est un amour qui se propose, mais ne s'impose pas. Face à cela, nous gardons toujours — comme Judas — la tentation de la trahison en réclamant de Dieu une manifestation plus vigoureuse, plus contraignante, plus imposante.

    Le temps de la Passion nous rappelle que Dieu a choisi la voie de la douceur et du pardon. Il a choisi de porter nos fardeaux, nos soucis, nos faiblesses, nos souffrances avec nous. Il n'est pas le Messie glorieux qui ôte les obstacles de notre route, il est le Messie souffrant qui traverse les difficultés avec nous, à nos côtés.

    Il est celui qui relève Pierre et tous ceux qui faiblissent sur le chemin. Ce visage, c'est celui de Dieu qui nous est révélé en Jésus-Christ, mort sur la croix et ressuscité le troisième jour.

    Amen

    © Jean-Marie Thévoz, 2020

     

  • 1 Rois 3. Saynète : Le roi Salomon

    8.3.2020

    1 Rois 3

    Saynète : Le roi Salomon

    1 Rois 3 : 4-28       1 Corinthiens 3 : 16-17

    télécharger les textes : Saynète 2020-03-08.pdf        P-2020-03-08.pdf

     

    Saynète des enfants :

    1. Salomon enfant joue avec son épée sur la musique « je voudrais déjà être roi »

    Narratrice : Nous allons vous raconter l’histoire de Salomon, fils du roi David.

    Salomon enfant: Je suis Salomon, le fils du roi ; plus tard je serai le roi du monde.

     

    2. David est sur son trône. A ses côtés les gardes, Salomon jeune et Nathan le prophète.

    Narratrice : Plusieurs années ont passé. Salomon a bien grandi et va devenir roi à son tour. Venez avec nous assister à son couronnement. Le prophète Nathan va verser de l’huile sacrée sur le nouveau roi.

    David : Mon fils bien-aimé, tu as acquis de l’expérience et de la sagesse ; il est temps maintenant d'être désigné officiellement comme le prochain roi. Le prophète Nathan va te bénir.

    Salomon s’approche de Nathan pour oindre le jeune roi Salomon.

    La foule : Vive le roi Salomon ! Vive le roi Salomon ! Vive le roi Salomon !

    La foule acclame le nouveau roi avec de la musique.

     

    3. David est couché sur un lit et Salomon debout à ses côtés.

    Narratrice : Le temps passe, David est très vieux et il va bientôt quitter ce monde. Il parle avec Salomon et lui transmet ses dernières volontés…

    David : Mon fils, moi je m’en vais où va tout ce qui est terrestre. Sois fort et sois un homme ! Observe l’ordre de Dieu en marchant dans ses voies et en gardant ses commandements écrits dans la Loi de Moïse.

    Salomon : Mais… je ne suis pas encore assez grand, je n’ai pas assez d’expérience, je ne vais pas savoir faire. J’ai besoin de toi et de tes conseils.

    David : Je te fais confiance, tu vas gagner en expérience. Mais surtout confies-toi en Dieu; demande-lui toujours ce dont tu as besoin. Il te guidera. Fais-lui confiance.

    Narratrice : David meurt et il est enterré avec ses pères, ses ancêtres. Salomon prend sa succession.

     

    4. Salomon est couché dans son lit. Il dort.

    Narratrice : Salomon est devenu roi. Il s’est marié. Il s’occupe maintenant des affaires du pays comme il peut. Un soir qu’il dort, il fait un rêve.

    Dieu : Salomon, Salomon, écoute : Demande-moi ce que tu veux ; je te le donnerai.

    Salomon : ô Dieu, tu as été bon avec mon père David car il était un roi juste et bon. Moi je suis un roi débutant, je suis tout jeune et je ne sais pas gouverner. Donne-moi donc un esprit ouvert et un cœur attentif à mon peuple.

    Dieu : Tu ne me demandes pas la richesse, tu ne me demandes pas de vivre longtemps, tu ne me demandes pas la mort de tes ennemis, mais tu me demandes l’intelligence et la sagesse pour bien gouverner. Alors, je vais te donner ce que tu demandes et je te donnerai en plus la richesse, une longue vie et la paix dans ton royaume.

     

    5. Salomon est assis sur son trône. Il a un garde de chaque côté.

    Narratrice : David avait construit le palais royal du temps de son vivant mais à cause des guerres il n’a pas pu construire le temple de Dieu à Jérusalem. Maintenant qu’il n’y a plus de guerre, Salomon va pouvoir accomplir cette mission.

    Salomon : Qu'on fasse venir mes architectes ! Je vais faire construire le temple de Jérusalem.

    Les architectes arrivent avec leurs aides qui portent le plan. Ils déroulent un très grand plan.

    Architecte 1 : Voici notre projet majesté. Comme vous nous l'avez demandé - Majesté - nous avons prévu un Temple magnifique. Le Temple sera constitué de trois espaces. D'abord une grande cour tout public. Elle pourra accueillir le peuple et les visiteurs de tous les pays. Tout le monde y aura accès.

    Architecte 2 : Ensuite, il y aura le bâtiment du Temple lui-même. Il sera allongé, de 30 mètres de long sur 10 mètres de large et de 15 mètres de hauteur. En pierre à l'extérieur et tout tapissé de bois précieux à l'intérieur. Le Temple sera réservé au peuple d'Israël, à ceux qui vénèrent notre Seigneur Dieu. C'est là qu'aura lieu le culte.

    Architecte 1 : Enfin le troisième espace sera une pièce entièrement fermée, plus petite, qui contiendra l'arche de l'alliance avec les tables de la Loi. Elle sera toute tapissée d'or fin. Cet endroit est réservé à Dieu seul. Personne ne peut y entrer, sauf le grand-prêtre une seule fois par année pour obtenir le Grand Pardon pour tout le peuple.

    Architecte 2 : Nous vous proposons - Majesté - de voir avec le roi du Liban pour obtenir le bois de cèdre et les objets en bronze pour le culte. Les plans sont prêts. Nous attendons les ordres pour commencer à bâtir ce Temple magnifique qui honorera grandement le Dieu d'Israël.

    Salomon adulte: Vous avez bien travaillé, je suis content d'accomplir la promesse de mon père David et de faire construire un Temple à Jérusalem. Que les travaux commencent !

     

    6. Salomon, les gardes et les experts.

    Salomon : Ce sera vraiment un beau temple, un temple magnifique, un temple digne de mon règne...

    Deux femmes arrivent en se disputant et en tirant un bébé chacune vers soi.

    Femme 1 : C’est mon enfant !!

    Femme 2 : Lâche-le ; il est à moi.

    Femme 1 : Menteuse ! Je vais me plaindre au roi.

    Salomon : Silence !! Que se passe-t-il ?

    Femme 1 : Nous allons tout vous expliquer. Nous habitons dans la même maison sans personne d’autre avec nous.

    Femme 2 : Nous avons accouché à quelques jours près. Pendant la nuit nous avions chacune notre bébé à côté de nous. Son bébé est mort. Pendant que je dormais, elle a échangé nos bébés.

    Femme 1 : Non, ce n'est pas vrai, tu mens !!

    Femme 2 : Quand je me suis réveillée, j’ai vu que ce n’était pas mon bébé.

    Femme 1 : C’est le contraire. C’est mon enfant qui est vivant.

    Femme 2 : Non, c’est le mien qui est vivant.

    Salomon : STOP !! Je vais juger votre affaire mais je vais d’abord consulter mes experts. Quelle solution est-ce que vous proposez ?

    Expert 1 : Il faut attendre que l’enfant soit assez grand pour voir à quelle mère il ressemble.

    Expert 2 : Je propose d’aller voir dans la maison s’il y a des traces qui nous permettent de voir dans quel lit l’enfant est mort.

    Expert 3 : Je propose que les deux mères gardent l’enfant à tour de rôle.

    Salomon : Hum hum, hum…. Ça va prendre beaucoup de temps tout ça. Gardes ! amenez-moi mon épée !

    Salomon : Je vais couper l’enfant en deux, chacune en aura une moitié.

    Femme 2 : NON !!!!! Laissez-le vivre ! Donnez-lui l’enfant vivant.

    Femme 1 : Il ne sera ni à moi, ni à toi, coupez-le en deux !

    Salomon : Donnez l’enfant vivant à cette femme. C’est celle qui voulait que l’enfant vive qui est la vraie mère.

    Applaudissements de la foule - tous les enfants et les catéchumènes - Chant d’allégresse.

    © Paroisse St-Jean (EERV) - Lausanne, 2020

    (Le droit de publication commerciale est réservé, le droit de jouer la saynète est libre, merci de citer la source.)

     

    Message :

    Chers frères et soeurs en Christ,

    Salomon est le roi qui a construit le premier Temple de Jérusalem, nous dit la Bible. Ce Temple est divisé — comme le sera plus tard le Temple reconstruit par Hérode, celui qu'a fréquenté Jésus — en trois espaces.

    Ces trois espaces sont imbriqués les uns dans les autres, comme des boîtes ou des poupées russes. Le plus grand espace est une grande cour, à ciel ouvert, qui accueille tout le monde. C'est l'espace public, pour les croyants comme pour les visiteurs. A l'intérieur de cette cour se trouve le bâtiment du Temple. Seuls les prêtres entrent dans ce bâtiment, dans cet espace. C'est un espace réservé. A l'intérieur de ce bâtiment se trouve une chambre plus petite, qui est le lieu saint, même le saint des saints, un espace où étaient placées l'arche de l'alliance et les tables de la Loi. C'est le lieu sacré de la présence divine. Personne n'a le droit d'y entrer, sauf un prêtre, qui y entre une fois par année pour le Grand Pardon. Voilà pour l'architecture et l'organisation du Temple de Salomon.

    Mais voilà que l'apôtre Paul nous dit que nous sommes — nous-mêmes — le Temple de Dieu et que l'Esprit saint habite en nous. Paul nous invite à faire une analogie entre le Temple et nous, nos personnes, nos corps. C'est ce que les enfants ont représenté sur les deux panneaux que vous pouvez voir derrière moi. Le coeur y représente l'espace sacré.

    Notre coprs est notre interface avec le monde, avec notre environnement. C'est par notre corps, nos sens, que nous entrons en relation avec les autres. Notre relation au monde se joue aussi en trois espaces : un espace public, un espace personnel et un espace privé, sacré. Notre espace public commence à peu près à une distance de coude autour de nous. Nous ne sommes pas génés quand un inconnu se place à cette distance. Par contre cela nous dérange s'il se colle à nous ou s'il vient s'asseoir sur nos genoux. Il serait clairement entré dans notre espace personnel. Notre espace personnel est comme une bulle proche de notre corps. C'est un espace réservé, personne n'a le droit d'y entrer sans notre accord, notre consentement.

    Et puis nous avons un espace tout à fait privé, intime, celui de nos pensées secrètes. C'est là que se trouve notre être profond, ce qui fait que nous sommes uniques. Personne ne peut y entrer sauf nous-mêmes. Nous y habitons — et mystérieusement, c'est aussi là que Dieu habite en nous. C'est un espace que Dieu protège en nous — c'est pourquoi l'apôtre Paul dit que si quelqu'un voulait détruire cet espace en nous, Dieu s'en prendrait à lui pour nous défendre. Nous sommes le Temple de Dieu, Dieu habite en nous parce qu'il trouve que nous avons de la valeur. Dieu trouve que c'est le plus beau lieu où habiter. Nous valons tous infiniment, nous sommes précieux aux yeux de Dieu.

    Amen

    © Jean-Marie Thévoz, 2020