(28.8.2005)
Marc 13
Des sujets d'inquiétudes qui doivent nous mobiliser
Ezéchiel 33:1-9. Marc 13:28-37
télécharger le texte : P-2005-08-28.pdf
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(28.8.2005)
Marc 13
Des sujets d'inquiétudes qui doivent nous mobiliser
Ezéchiel 33:1-9. Marc 13:28-37
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(31.8.2003)
Marc 4
A personnage énigmatique, langage énigmatique
Marc 4 : 1-12. Marc 4 : 30-34
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(14.9.2003)
Marc 9
L'aveuglement des disciples lorsque Jésus annonce sa Passion
Esaïe 53 : 1-5. Marc 9 : 30-37
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(21.12.2003)
Marc 10
Réouverture du Temple de Bussigny
Psaume 118 : 21-24. Marc 10 : 13-16. Luc 15 : 11-24
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(17.11.2002)
Marc 7
D'un homme sourd à l'Eglise balbutiante
Esaïe 35 : 1-10. Marc 7 : 31-37
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(12.8.2001)
Marc 2
Être chrétien, c'est ... ?
Esaïe 1:10-17. Matthieu 5:17-19. Marc 1:14-22.
télécharger le texte : P-2004-08-29.pdf
(12.8.2001)
Marc 2
"Ce sont les malades qui ont besoin d'un médecin, pas les bien-portants"
Marc 2 : 13-17. 2 Corinthiens 4 : 6-7. Matthieu 5 : 1-2 + 13-16
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(12.11.2003)
Marc 9
Christ - visage humain - visage divin
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(17.9.2000)
Marc 4
Un semeur insensé
Deutéronome 6 : 1-9. Marc 4:1-9
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(11.2.2001) Marc 8
Comment peut-on savoir que Dieu existe ?
Esaïe 42 : 14-16. Marc 8 : 22-30. Jean 9 : 39-41
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Marc 5
21.1.2018
Jésus pratique la contamination positive.
Ex 15 : 1-21 Marc 5 : 21-43
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Chers frères et sœurs en Christ,
La thématique pour cette semaine de l’Unité des Chrétiens et pour cette célébration œcuménique a été préparée par un groupe d’Eglises des Caraïbes. L’accent de ces Eglises est mis sur la libération, notamment par rapport à leur passé d’esclavage. Le récit de l’Exode et du passage de la mer, qui met une fin définitive à l’esclavage, trouve là-bas un grand écho. C’est un peu moins direct pour nous ici.
Le livret de la semaine met en avant le verset suivant : « Ta main droite, Seigneur, est éclatante de puissance. » (Ex 15:6). Cette puissance de Dieu, qui réduit à néant les armées de Pharaon dans la mer, qu’a-t-elle à voir avec le message de Jésus, avec l’Evangile ?
Jésus n’est-il pas mort sur la croix, sans armée d’anges pour le sauver, sans puissance pour le descendre de la croix ? Jésus n’a-t-il pas accepté cette impuissance ? N’est-ce pas même la force de son ministère et de son message : ne pas entrer dans le jeu des puissances et des autorités ?
Jésus a accepté l’impuissance publique, politique et religieuse. Jésus recadre le lieu de la puissance en la plaçant dans les relations interpersonnelles et c’est ce que nous voyons dans le double récit de guérison de l’Evangile selon Marc que nous avons entendu.
En toutes lettres, il est dit qu’une force (dunamis en grec) sort de Jésus au moment où la femme touche son vêtement. Et la femme perçoit tout de suite qu’elle est guérie, que cette force — qu’elle cherchait auprès de Jésus — a été efficace, plus efficace que celle de tous les médecins qu’elle avait consultés pendant douze ans.
Dans le dialogue qu’il entretient avec cette femme, au milieu de la foule qui le presse, Jésus confirme la guérison, il valide le geste de cette femme en lui disant : « Ta foi t’a sauvée ! » (Mc 5:34) Qu’est-ce que cette foi et de quoi cette femme est-elle sauvée ?
A. La foi de cette femme est d’avoir osé transgresser tous les tabous de son époque pour s’approcher de Jésus. Il faut se remettre dans le contexte des lois de pureté du Lévitique auxquels les pharisiens demandaient de se plier. Une femme est impure pendant tout le temps de ses règles et les sept jours qui suivent. Et quiconque la touche est impur jusqu’au soir (Lév. 15:19).
Cela signifie que cette femme était considérée comme impure 365 jours par an et que personne ne pouvait avoir un contact physique avec elle — ne serait-ce une poignée de main ou recevoir d’elle le plat qui passe à table — sans être impur à son tour.
Cette femme-là espère en Jésus, elle croit, elle est sûre du pouvoir guérisseur de Jésus. Elle s’octroie la permission de traverser une foule compacte jusqu’à Jésus et de le toucher au risque de le rendre impur. Cette incroyable impudence, ce toupet — après coup nous disons ce courage — Jésus le valide comme étant de la foi. Oui, c’est de la confiance dans le pouvoir libérateur de Jésus.
Mais c’est plus que cela. C’est une véritable, une authentique adhésion au mode de pensée de Jésus lui-même. N’est-ce pas Jésus qui guérit un lépreu précédemment dans l’Evangile selon Marc (Mc 1:40-42) ? Dans ce récit, le lépreux formule ainsi sa demande : « Si tu le veux, tu peux me rendre pur. » (Mc 1:40).
C’est exactement ce que pense cette femme. Elle est persuadée que Jésus peut la rendre pure, que ce n’est pas elle qui va contaminer Jésus, mais lui qui va la rendre pure. La foi de cette femme, c’est que Jésus a le pouvoir de renverser le processus de contamination.
Le livre du Lévitique, et les pharisiens à sa suite, pensent que l’impur pollue le pur. Jésus affirme constamment le contraire dans sa façon d’être et de guérir. Jésus approche malades, handicaps, lépreux et possédés, tout l’arrière-ban de la société, tous les exclus qu’on ne veut pas approcher de peur d’être contaminé. Et bien, Jésus va vers eux et ôte leur pseudo-impureté.
Jésus pratique la contamination positive. Jésus n’a pas été rendu impur par cette femme, c’est une force sortie de lui qui a transformé cette femme. Jésus est venu renverser les courants, les flux. A l’image des flux sanguins de ces deux récits, flux qui se sont renversés pour qu’il ne coule plus chez la femme et qu’il se remette à couler dans les veines de la fillette.
Jésus remet de la vie là où la vie ne circulait plus. Jésus renverse les idéologies qui étiquettent les gens, les rendant impurs, aujourd’hui on dirait infréquentables.
B. La foi qui sauve cette femme, c’est le renversement de la croyance sur le sens de la contamination. Jésus croit à la contamination positive et il nous invite à la foi, à le croire avec lui. Avec cette croyance — que la femme a commencé avant sa rencontre physique avec Jésus — la femme est sauvée de son isolement social. En ayant ce dialogue d’aveu public, Jésus la remet au milieu de son groupe social, au milieu de son village avec sa bénédiction. Plus personne ne pourra l’exclure sans se couper lui-même de Dieu.
Jésus n’est pas venu imposer une puissance divine à la société. Il vient changer nos mentalités et nos relations les uns avec les autres pour qu’elles ne soient plus fondées sur la peur, la peur de l’autre, mais sur la confiance.
Confiance dans la force positive du bien, dans la force de la contamination positive, dans la contagion de l’amour. A partir de ce regard de Jésus, nous pouvons nous regarder différemment les uns les autres. Avec cette femme, avec Jésus, osons abandonner la peur et opter pour la confiance.
Amen
© Jean-Marie Thévoz, 2018
Marc 4
20.8.2017
Paraboles relationnelles
Marc 4 :1-9 Marc 4 : 26-29
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Chers frères et soeurs en Christ,
Voilà deux paraboles de Jésus qui mettent en scène un semeur. « Un semeur sortit pour semer ». On est dans la normalité, dans la banalité : un travailleur va travailler, va juste accomplir ce qu’il est habitué à faire, et donc tout va se passer normalement. Eh bien non, comme il y a une histoire, pour quelle ait de l’intérêt, il faut ce qu’on appelle une « complication ». Il faut quelque chose qui dévie de la normalité pour qu’il y aie quelque chose à raconter.
Dans la première parabole, il y a quatre événements qui sont racontés. Premièrement une part du grain tombe sur le chemin ; deuxièmement une part sur un terrain rocailleux ; troisièmement une part du grain tombe dans les broussailles ; enfin une part tombe dans la bonne terre du champ.
Sur le chemin les graines n’ont pas le temps de germer, les oiseaux les picorent. Sur la rocaille, les graines germent, mais ne peuvent prendre racine et se dessèchent. Dans les ronces, ça pousse, mais c’est étouffé. C’est seulement dans la bonne terre que le grain devient épi et produit en abondance, un est multiplié par 30, par 60, par 100.
On ne mesure pas l’abondance que cela représente ! Pas 30 ou 60 ou 100 pour cent, mais 30 ou 60 ou 100 pour UN ! On est loin de nos carnets d’épargne. On est là dans un registre d’abondance, on est là dans un registre de générosité.
On observe une progression entre les quatre terrains. Sur le premier il ne pousse rien. Sur le deuxième il y a juste germination, sur le troisième la plante pousse mais n’arrive pas à ma maturité. Ce n’est que sur le quatrième terrain que la plante produit des grains. Et quelle récolte ! Mais si vous observez des épis dans les champs, avec les quatre rangées de grains, 60 ou 100 grains, c’est une production normale, il n’y a pas de miracle sous-entendu. Cette abondance est généreusement offerte dans la vie.
Si je reviens à la construction du récit, de la parabole, ce qui est étrange, c’est qu’après la présentation de l’action « le semeur sortit pour semer » et les quatre complications et bien il n’y a plus rien ! Il n’y a pas de dénouement, seulement une invitation à entendre. Entendre ce qui n’est pas dit ? A nous les travail d’interprétation. C’est le propre des paraboles par rapport aux anecdotes ou aux romans. L’interprétation est ouverte, donc il y a plusieurs interprétations possibles.
Par exemple on peut lire cette parabole comme exprimant la générosité fondamentale de Dieu. Il sème partout, il n’a pas peur de gaspiller le grain. Le don de Dieu n’est pas réservé à quelques-uns, qui seraient bien préparés ou plus purs que les autres. Non Dieu donne — à commencer par la vie — à tous.
Ensuite il y a l’interprétation que Jésus donne lui-même un peu plus loin dans ce même chapitre 4 (vv. 13-20). Le grain c’est la Parole. Certains ne la reçoivent pas du tout. D’autres sont enthousiastes au début, mais ne persévèrent pas. D’autres se laissent envahir par les soucis qui les submergent. Enfin certains mettent en pratique cette parole — l’enseignement de Jésus — et ils portent du fruit.
On peut encore considérer que le Royaume de Dieu qu’illustrent toutes ces paraboles est une image du monde relationnel (voir ma prédication du 27.9.2009). Chaque terrain serait une image de notre relation aux autres. Le chemin : un cœur trop souvent piétiné, dur et fermé sur lequel rien accroche, rien ne se développe. Le terrain rocailleux : un cœur ou un esprit qui s’émeut et s’enflamme pour une cause, puis une autre, mais ne sait pas mettre de l’énergie dans un engagement si bien que cela ne débouche sur rien. On peut voir les ronces comme l’image d’un esprit compliqué qui ne voit que les obstacles et les difficultés si bien que le découragement fait abandonner les projets ou les relations à mi-course.
Enfin il y a des personnes qui savent soigner leurs amitiés et se retrouvent généreusement entourées et savent rassembler et créer de la vie autour d’eux.
Quelle que soit l’interprétation qu’on choisit, cette parabole est une invitation à progresser vers la bonne terre. Pour soi et pour les autres.
On peut y voir une invitation pour les éducateurs, les enseignants, les parents, les grands-parents, à conduire ceux qui sont sous leur responsabilité d’une position de retrait ou de fermeture vers l’ouverture, vers des relations abondantes, des relations de plénitude. C’est une parabole qui nous invite à la responsabilité, à l’effort, au travail. Allez, il faut labourer le chemin, dépierrer la rocaille, débroussailler les ronces !
Mais beaucoup de responsabilités et de tâches conduit souvent à la culpabilité : en ai-je fait assez ? Et si ce n’est pas parfait : est-ce de ma faute ?
C’est pourquoi Jésus ajoute une deuxième parabole qui met en scène un semeur. Une parabole qui prend le contre-pied de la première. Si nous avons une tâche quant au terrain, cette deuxième parabole nous rappelle que la croissance de la plante n’est pas entre nos mains, quelle est hors de notre maîtrise. Il est inutile de tirer sur les pousses pour les faire croître. Il y a un mystérieux travail qui se passe sans nous et qui ne dépend pas de nous.
Il y a une invitation à faire tout ce qui est entre nos mains, et ensuite à faire confiance, à laisser aller, à lâcher prise.
Tout ne dépend pas de nous. Il y a une force ailleurs qui agit et fait croître. Chaque être a une force en lui-même, qui lui ai donnée et qui est à l’œuvre. Tout ne repose pas sur les parents, les éducateurs, les enseignants, le voisinage. Il y a une force intérieure qui vient d’ailleurs — la parabole pointe le doigt vers Dieu.
Nous avons une tâche, mais elle n’est pas infinie, elle est limitée. Encore plus limitée quand il s’agit des autres. Notre tâche c’est nous-mêmes, notre jardin intérieur. C’est en soignant notre jardin intérieur que nous atteignons, influençons les autres, sans les forcer ou les manipuler.
Je vais reprendre une image dans le domaine des plantes : si mon jardin et plein d’herbes folles, voire de mauvaises herbes, le vent va disperser les graines indésirables dans les jardins voisins. Mais si je soigne mon jardin et choisis ce que j’y fait pousser, alors ce qui débordera de mon jardin sera également bon pour ceux qui m’entourent.
La première parabole nous invite à réaliser comment est notre cœur ou nos relations et à travailler vers l’ouverture et le partage pour entretenir des relations riches. La deuxième parabole nous invite à faire confiance dans la force de germination et de croissance qui réside en chacun.
Amen
© Jean-Marie Thévoz, 2017